Texte grec :
[3,52] Τότε μὲν οὖν αὐτοῦ ποιησάμενος τὴν παρεμβολὴν
καὶ μίαν ἐπιμείνας ἡμέραν αὖθις ὥρμα. ταῖς
δ´ ἑξῆς μέχρι μέν τινος ἀσφαλῶς διῆγε τὴν στρατιάν·
ἤδη δὲ τεταρταῖος ὢν αὖθις εἰς κινδύνους
παρεγένετο μεγάλους. οἱ γὰρ περὶ τὴν δίοδον οἰκοῦντες
συμφρονήσαντες ἐπὶ δόλῳ συνήντων αὐτῷ,
θαλλοὺς ἔχοντες καὶ στεφάνους· τοῦτο γὰρ σχεδὸν
πᾶσι τοῖς βαρβάροις ἐστὶ σύνθημα φιλίας, καθάπερ
τὸ κηρύκειον τοῖς Ἕλλησιν. εὐλαβῶς δὲ διακείμενος
πρὸς τὴν τοιαύτην πίστιν Ἀννίβας ἐξήτασε φιλοτίμως
τὴν ἐπίνοιαν αὐτῶν καὶ τὴν ὅλην ἐπιβολήν.
τῶν δὲ φασκόντων καλῶς εἰδέναι καὶ τὴν τῆς
πόλεως ἅλωσιν καὶ τὴν τῶν ἐγχειρησάντων αὐτὸν
ἀδικεῖν ἀπώλειαν, καὶ διασαφούντων ὅτι πάρεισι
διὰ ταῦτα, βουλόμενοι μήτε ποιῆσαι μήτε παθεῖν
μηδὲν δυσχερές, ὑπισχνουμένων δὲ καὶ δώσειν ἐξ
αὑτῶν ὅμηρα, πολὺν μὲν χρόνον ηὐλαβεῖτο καὶ διηπίστει
τοῖς λεγομένοις, συλλογιζόμενος (δ´ Ἀννίβας
ὡς δεξάμενος) μὲν τὰ προτεινόμενα, τάχ´ ἂν ἴσως
εὐλαβεστέρους καὶ πρᾳοτέρους ποιήσαι τοὺς παραγεγονότας,
μὴ προσδεξάμενος δὲ προδήλους ἕξει πολεμίους
αὐτούς, συγκατένευσε τοῖς λεγομένοις καὶ
συνυπεκρίθη τίθεσθαι φιλίαν πρὸς αὐτούς. τῶν δὲ
βαρβάρων τὰ ὅμηρα παραδόντων καὶ θρέμμασι χορηγούντων
ἀφθόνως καὶ καθόλου διδόντων σφᾶς
αὐτοὺς εἰς τὰς χεῖρας ἀπαρατηρήτως, ἐπὶ ποσὸν ἐπίστευσαν
οἱ περὶ τὸν Ἀννίβαν, ὥστε καὶ καθηγεμόσιν
αὐτοῖς χρῆσθαι πρὸς τὰς ἑξῆς δυσχωρίας.
προπορευομένων δ´ αὐτῶν ἐπὶ δύ´ ἡμέραις, συναθροισθέντες
οἱ προειρημένοι καὶ συνακολουθήσαντες ἐπιτίθενται,
φάραγγά τινα δύσβατον καὶ κρημνώδη περαιουμένων αὐτῶν.
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Traduction française :
[3,52] Il campa à cet endroit et y demeura toute
une journée, puis il se remit en marche. Les jours suivants,
l'armée poursuivit sa route sans encombre ; mais
le quatrième jour on retomba dans un grave danger.
Voici en effet le piège que lui tendirent les populations
dont il devait traverser le territoire : des
hommes vinrent au-devant de lui, avec des rameaux
à la main et des couronnes sur la tête, ce qui, chez
presque tous les barbares, est le symbole de la paix,
comme le caducée chez les Grecs. Hannibal, à qui ces
protestations semblaient suspectes, s'enquit soigneusement
de leurs intentions et de ce qui les amenait.
Ils répondirent qu'ils avaient su qu'attaqué par leurs
voisins il les avait défaits et s'était emparé d'une de
leurs places ; qu'en conséquence ils étaient venus prier
qu'on ne leur fît point de mal et s'engager à n'en faire
aucun ; qu'ils étaient prêts à lui donner des otages.
Il hésita longtemps : il se défiait de leurs promesses;
mais il se représenta qu'en accueillant leurs offres, il les
rendrait peut-être plus circonspects et plus traitables,
tandis que s'il repoussait leurs avances il en ferait ses ennemis
déclarés; il accepta donc leurs propositions et fit
semblant de devenir leur allié. Les barbares lui remirent
des otages, lui fournirent du bétail en abondance,
s'abandonnèrent à lui sans aucune marque de
défiance ; si bien qu'Hannibal finit par avoir confiance
en eux et par les prendre pour guides dans les passages
difficiles qui lui restaient à franchir. Après deux jours
de marche, comme les Carthaginois s'étaient engagés
dans un ravin abrupt et encaissé, les Gaulois en question,
qui s'étaient rassemblés sur leurs derrières, fondirent
tout à coup sur eux.
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