HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

POLYBE, Histoire, livre III

δυνάμεις



Texte grec :

[3,49] Οὐ μὴν ἀλλὰ Πόπλιος μὲν ὁ τῶν Ῥωμαίων στρατηγὸς ἡμέραις ὕστερον τρισὶ τῆς ἀναζυγῆς τῆς τῶν Καρχηδονίων παραγενόμενος ἐπὶ τὴν τοῦ ποταμοῦ διάβασιν καὶ καταλαβὼν ὡρμηκότας τοὺς ὑπεναντίους ἐξενίσθη μὲν ὡς ἐνδέχεται μάλιστα, πεπεισμένος οὐδέποτ´ ἂν αὐτοὺς τολμῆσαι τῇδε ποιήσασθαι τὴν εἰς Ἰταλίαν πορείαν διὰ τὸ πλῆθος καὶ τὴν ἀθεσίαν τῶν κατοικούντων τοὺς τόπους βαρβάρων. θεωρῶν δὲ τετολμηκότας αὖθις ἐπὶ τὰς ναῦς ἠπείγετο καὶ παραγενόμενος ἐνεβίβαζε τὰς δυνάμεις. καὶ τὸν μὲν ἀδελφὸν ἐξέπεμπεν ἐπὶ τὰς ἐν Ἰβηρίᾳ πράξεις, αὐτὸς δὲ πάλιν ὑποστρέψας εἰς Ἰταλίαν ἐποιεῖτο τὸν πλοῦν, σπεύδων καταταχῆσαι τοὺς ὑπεναντίους διὰ Τυρρηνίας πρὸς τὴν τῶν Ἄλπεων ὑπερβολήν. Ἀννίβας δὲ ποιησάμενος ἑξῆς ἐπὶ τέτταρας ἡμέρας τὴν πορείαν ἀπὸ τῆς διαβάσεως ἧκε πρὸς τὴν καλουμένην Νῆσον, χώραν πολύοχλον καὶ σιτοφόρον, ἔχουσαν δὲ τὴν προσηγορίαν ἀπ´ αὐτοῦ τοῦ συμπτώματος. ᾗ μὲν γὰρ ὁ Ῥοδανός, ᾗ δ´ Ἰσάρας προσαγορευόμενος, ῥέοντες παρ´ ἑκατέραν τὴν πλευράν, ἀποκορυφοῦσιν αὐτῆς τὸ σχῆμα κατὰ τὴν πρὸς ἀλλήλους σύμπτωσιν. ἔστι δὲ παραπλησία τῷ μεγέθει καὶ τῷ σχήματι τῷ κατ´ Αἴγυπτον καλουμένῳ Δέλτα, πλὴν ἐκείνου μὲν θάλαττα τὴν μίαν πλευρὰν καὶ τὰς τῶν ποταμῶν ῥύσεις ἐπιζεύγνυσι, ταύτης δ´ ὄρη δυσπρόσοδα καὶ δυσέμβολα καὶ σχεδὸν ὡς εἰπεῖν ἀπρόσιτα. πρὸς ἣν ἀφικόμενος καὶ καταλαβὼν ἐν αὐτῇ δύ´ ἀδελφοὺς ὑπὲρ τῆς βασιλείας στασιάζοντας καὶ μετὰ στρατοπέδων ἀντικαθημένους ἀλλήλοις, ἐπισπωμένου τοῦ πρεσβυτέρου καὶ παρακαλοῦντος εἰς τὸ συμπρᾶξαι καὶ συμπεριποιῆσαι τὴν ἀρχὴν αὐτῷ, - - - ὑπήκουσε, προδήλου σχεδὸν ὑπαρχούσης τῆς πρὸς τὸ παρὸν ἐσομένης αὐτῷ χρείας. διὸ καὶ συνεπιθέμενος καὶ συνεκβαλὼν τὸν ἕτερον πολλῆς ἐπικουρίας ἔτυχε παρὰ τοῦ κρατήσαντος· οὐ γὰρ μόνον σίτῳ καὶ τοῖς ἄλλοις ἐπιτηδείοις ἀφθόνως ἐχορήγησε τὸ στρατόπεδον, ἀλλὰ καὶ τῶν ὅπλων τὰ παλαιὰ καὶ τὰ πεπονηκότα πάντα διαλλάξας ἐκαινοποίησε πᾶσαν τὴν δύναμιν εὐκαίρως, ἔτι δὲ τοὺς πλείστους ἐσθῆτι καὶ πρὸς τούτοις ὑποδέσει κοσμήσας μεγάλην εὐχρηστίαν παρέσχετο πρὸς τὰς τῶν ὀρῶν ὑπερβολάς. τὸ δὲ μέγιστον, εὐλαβῶς διακειμένοις πρὸς τὴν διὰ τῶν Ἀλλοβρίγων καλουμένων Γαλατῶν πορείαν ἀπουραγήσας μετὰ τῆς σφετέρας δυνάμεως ἀσφαλῆ παρεσκεύασε τὴν δίοδον αὐτοῖς, ἕως ἤγγισαν τῇ τῶν Ἄλπεων ὑπερβολῇ.

Traduction française :

[3,49] Trois jours après que les Carthaginois eurent levé le camp, Scipion, le consul romain, arriva à l'endroit où ils avaient passé le fleuve et fut extrêmement surpris en constatant qu'ils étaient partis : jamais il n'aurait imaginé qu'ils eussent l'audace de prendre ce chemin pour gagner l'Italie, vu le grand nombre de barbares dont il fallait traverser le pays et le peu de fonds qu'on pouvait faire sur leur fidélité. Quand il vit que ces obstacles ne les avaient pas arrêtés, il revint au plus vite à ses vaisseaux et y embarqua ses troupes. Il envoya son frère diriger les opérations en Espagne, vira de bord et cingla vers l'Italie ; son intention était de traverser l'Étrurie, pour arriver avant l'ennemi au débouché des défilés alpestres. Après avoir marché quatre jours de suite depuis l'endroit où il avait passé le Rhône, Hannibal parvint dans une région peuplée et fertile, l'Ile, ainsi nommée parce qu'elle est entourée d'un côté par le Rhône, de l'autre par la rivière de l'Isère, si bien qu'elle affecte, vers le confluent, la forme d'une pointe. Elle est comparable, par son étendue et sa forme, à la partie de l'Égypte qu'on appelle le Delta, - à ceci près que ce Delta est limité par la mer sur la face où il n'est pas borné par les branches du Nil, tandis que l'Ile l'est par des montagnes escarpées, peu accessibles, à peu près inabordables. Hannibal y trouva, à son arrivée, deux frères qui se disputaient la royauté les armes à la main. L'aîné l'appela à son secours et le pria de l'aider à assurer son autorité ; Hannibal accueillit sa demande, car il voyait clairement l'intérêt immédiat qu'il avait à le faire. Il prit donc parti pour lui, l'aida à chasser le cadet et obtint du vainqueur des subsides de toute sorte : non seulement on fournit à ses soldats des vivres et d'autres munitions en abondance ; mais il put renouveler fort à propos toutes leurs armes, qui étaient vieilles et usées; en outre, la plupart d'entre eux furent habillés et chaussés, ce qui leur permit de franchir les montagnes dans de bien meilleures conditions. Mais le plus grand service que ce roi rendit aux Carthaginois, ce fut de prendre avec ses troupes la suite de leur colonne et de les accompagner jusqu'à l'entrée des Alpes ; ils purent ainsi traverser sans encombre le pays des Allobroges, qu'ils n'abordaient pas sans appréhension.





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Dernière mise à jour : 30/03/2006