HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

POLYBE, Histoire, livre III

διαζευγνύουσιν



Texte grec :

[3,47] Περαιωθέντων δὲ τῶν θηρίων, ἀναλαβὼν Ἀννίβας τοὺς ἐλέφαντας καὶ τοὺς ἱππεῖς προῆγε τούτοις ἀπουραγῶν παρὰ τὸν ποταμὸν ἀπὸ θαλάττης ὡς ἐπὶ τὴν ἕω, ποιούμενος τὴν πορείαν ὡς εἰς τὴν μεσόγαιον τῆς Εὐρώπης. ὁ δὲ Ῥοδανὸς ἔχει τὰς μὲν πηγὰς ὑπὲρ τὸν Ἀδριατικὸν μυχὸν πρὸς τὴν ἑσπέραν νευούσας, ἐν τοῖς ἀποκλίνουσι μέρεσι τῶν Ἄλπεων ὡς πρὸς τὰς ἄρκτους, ῥεῖ δὲ πρὸς {τὰς} δύσεις χειμερινάς, ἐκβάλλει δ´ εἰς τὸ Σαρδῷον πέλαγος. φέρεται δ´ ἐπὶ πολὺ δι´ αὐλῶνος, οὗ πρὸς μὲν τὰς ἄρκτους Ἄρδυες Κελτοὶ κατοικοῦσι, τὴν δ´ ἀπὸ μεσημβρίας αὐτοῦ πλευρὰν ὁρίζουσι πᾶσαν (αἱ) πρὸς ἄρκτον κεκλιμέναι τῶν Ἄλπεων παρώρειαι. τὰ δὲ πεδία τὰ περὶ τὸν Πάδον, ὑπὲρ ὧν ἡμῖν εἴρηται διὰ πλειόνων, ἀπὸ τοῦ κατὰ τὸν Ῥοδανὸν αὐλῶνος διαζευγνύουσιν αἱ τῶν προειρημένων ὀρῶν ἀκρώρειαι, λαμβάνουσαι τὴν ἀρχὴν ἀπὸ Μασσαλίας ἕως ἐπὶ τὸν τοῦ παντὸς Ἀδρίου μυχόν· ἃς τόθ´ ὑπεράρας Ἀννίβας ἀπὸ τῶν κατὰ τὸν Ῥοδανὸν τόπων ἐνέβαλεν εἰς Ἰταλίαν. Ἔνιοι δὲ τῶν γεγραφότων περὶ τῆς ὑπερβολῆς ταύτης, βουλόμενοι τοὺς ἀναγινώσκοντας ἐκπλήττειν τῇ περὶ τῶν προειρημένων τόπων παραδοξολογίᾳ, λανθάνουσιν ἐμπίπτοντες εἰς δύο τὰ πάσης ἱστορίας ἀλλοτριώτατα· καὶ γὰρ ψευδολογεῖν καὶ μαχόμενα γράφειν αὑτοῖς ἀναγκάζονται. ἅμα μὲν γὰρ τὸν Ἀννίβαν ἀμίμητόν τινα παρεισάγοντες στρατηγὸν καὶ τόλμῃ καὶ προνοίᾳ τοῦτον ὁμολογουμένως ἀποδεικνύουσιν ἡμῖν ἀλογιστότατον, ἅμα δὲ καταστροφὴν οὐ δυνάμενοι λαμβάνειν οὐδ´ ἔξοδον τοῦ ψεύδους θεοὺς καὶ θεῶν παῖδας εἰς πραγματικὴν ἱστορίαν παρεισάγουσιν. ὑποθέμενοι γὰρ τὰς ἐρυμνότητας καὶ τραχύτητας τῶν Ἀλπεινῶν ὀρῶν τοιαύτας ὥστε μὴ οἷον ἵππους καὶ στρατόπεδα, σὺν δὲ τούτοις ἐλέφαντας, ἀλλὰ μηδὲ πεζοὺς εὐζώνους εὐχερῶς ἂν διελθεῖν, ὁμοίως δὲ καὶ τὴν ἔρημον τοιαύτην τινὰ περὶ τοὺς τόπους ὑπογράψαντες ἡμῖν ὥστ´, εἰ μὴ θεὸς ἤ τις ἥρως ἀπαντήσας τοῖς περὶ τὸν Ἀννίβαν ὑπέδειξε τὰς ὁδούς, ἐξαπορήσαντας ἂν καταφθαρῆναι πάντας, ὁμολογουμένως ἐκ τούτων εἰς ἑκάτερον τῶν προειρημένων ἁμαρτημάτων ἐμπίπτουσι.

Traduction française :

[3,47] Quand les éléphants furent passés, Hannibal les plaça à l'arrière-garde ainsi que la cavalerie et se mit en marche le long du fleuve, en allant de la mer vers l'Orient, comme s'il se fût dirigé vers le centre de l'Europe. Le Rhône prend sa source au-dessus du fond de l'Adriatique, sur le versant occidental de la partie des Alpes qui s'infléchit vers le nord ; il coule vers le couchant d'hiver et va se jeter dans la mer de Sardaigne. Pendant la plus grande partie de son cours, il traverse une vallée, dont le flanc nord est habité par la tribu gauloise des Ardyens et dont le flanc sud est limité sur toute sa longueur par les contreforts des Alpes exposés au nord. La plaine du Pô, dont j'ai longuement parlé, est séparée de cette vallée du Rhône par les sommets des Alpes, qui s'étendent depuis Marseille jusqu'au golfe qui forme le fond de l'Adriatique ; Hannibal avait donc à les franchir pour passer du bassin du Rhône en Italie. Quelques-uns des écrivains qui ont raconté ce passage des Alpes ont voulu éblouir les lecteurs en introduisant du merveilleux dans leur description de ces montagnes ; ils ne se sont pas aperçus qu'ils tombaient ainsi fatalement dans deux défauts tout à fait incompatibles avec l'esprit historique : ils altèrent la vérité et ils se contredisent. Ils représentent en effet Hannibal comme un général d'une hardiesse et d'une sagesse inimitables ; et la conduite qu'ils lui attribuent est incontestablement de la dernière imprudence. D'autre part, quand ils ne peuvent trouver un dénouement et ne savent comment se tirer de leurs inventions, ils ont recours aux dieux et aux demi-dieux, qu'ils mettent en scène dans une histoire soi-disant scientifique! Les Alpes, à les en croire, seraient si escarpées et si inaccessibles que, loin de pouvoir les faire passer à des chevaux, à toute une armée, à des éléphants, on aurait beaucoup de peine à les franchir avec de l'infanterie légère ; de plus ils nous dépeignent cette région comme si déserte que, si un dieu ou un héros n'était apparu pour montrer le chemin à Hannibal, il se serait égaré et aurait péri avec tous ses compagnons. N'est-ce pas là tomber manifestement dans les deux travers que je leur ai reprochés ?





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Dernière mise à jour : 30/03/2006