Texte grec :
[2,2] Κατὰ δὲ τοὺς καιροὺς τούτους Ῥωμαῖοι τὴν πρώτην
διάβασιν εἰς τὴν Ἰλλυρίδα καὶ ταῦτα τὰ μέρη
τῆς Εὐρώπης ἐπεβάλοντο ποιεῖσθαι μετὰ δυνάμεως.
ἅπερ οὐ παρέργως, ἀλλὰ μετ´ ἐπιστάσεως θεωρητέον
τοῖς βουλομένοις ἀληθινῶς τήν τε πρόθεσιν
τὴν ἡμετέραν συνθεάσασθαι καὶ τὴν αὔξησιν καὶ
κατασκευὴν τῆς Ῥωμαίων δυναστείας. ἔγνωσαν δὲ
διαβαίνειν διά τινας τοιαύτας αἰτίας. Ἄγρων ὁ τῶν
Ἰλλυριῶν βασιλεὺς ἦν μὲν υἱὸς Πλευράτου, δύναμιν
δὲ πεζὴν καὶ ναυτικὴν μεγίστην ἔσχε τῶν πρὸ
αὐτοῦ βεβασιλευκότων ἐν Ἰλλυριοῖς. οὗτος ὑπὸ Δημητρίου
τοῦ Φιλίππου πατρὸς πεισθεὶς χρήμασιν
ὑπέσχετο βοηθήσειν Μεδιωνίοις ὑπ´ Αἰτωλῶν πολιορκουμένοις.
Αἰτωλοὶ γὰρ οὐδαμῶς δυνάμενοι
πεῖσαι Μεδιωνίους μετέχειν σφίσι τῆς αὐτῆς πολιτείας,
ἐπεβάλοντο κατὰ κράτος ἑλεῖν αὐτούς. στρατεύσαντες
οὖν πανδημεὶ καὶ περιστρατοπεδεύσαντες
αὐτῶν τὴν πόλιν κατὰ τὸ συνεχὲς ἐπολιόρκουν,
πᾶσαν βίαν προσφέροντες καὶ μηχανήν. συνάψαντος
δὲ τοῦ χρόνου τῶν ἀρχαιρεσίων, καὶ δέον στρατηγὸν
ἕτερον αἱρεῖσθαι, καὶ τῶν πολιορκουμένων
ἤδη κακῶς διακειμένων καὶ δοκούντων ἀν´ ἑκάστην
ἡμέραν ἐνδώσειν ἑαυτούς, ὁ προϋπάρχων στρατηγὸς
προσφέρει λόγον τοῖς Αἰτωλοῖς φάσκων, ἐπειδὴ
τὰς κακοπαθείας καὶ τοὺς κινδύνους αὐτὸς ἀναδέδεκται
τοὺς κατὰ τὴν πολιορκίαν, δίκαιον εἶναι καὶ
τὴν οἰκονομίαν τῶν λαφύρων, ἐπὰν κρατήσωσι, καὶ
τὴν ἐπιγραφὴν τῶν ὅπλων ἑαυτῷ συγχωρεῖσθαι.
τινῶν δέ, καὶ μάλιστα τῶν προϊόντων πρὸς τὴν ἀρχήν,
ἀμφισβητούντων πρὸς τὰ λεγόμενα καὶ παρακαλούντων
τὰ πλήθη μὴ προδιαλαμβάνειν, ἀλλ´
ἀκέραιον ἐᾶν, ᾧ ποτ´ ἂν ἡ τύχη βουληθῇ περιθεῖναι
τοῦτον τὸν στέφανον, ἔδοξε τοῖς Αἰτωλοῖς, ὃς
ἂν ἐπικατασταθεὶς στρατηγὸς κρατήσῃ τῆς πόλεως,
κοινὴν ποιεῖν τῷ προϋπάρχοντι καὶ τὴν οἰκονομίαν
τῶν λαφύρων καὶ τὴν ἐπιγραφὴν τῶν ὅπλων.
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Traduction française :
[2,2] Vers la même époque, les Romains entrèrent
en Illyrie ; c'était leur première expédition dans cette
partie de l'Europe. Il faut insister sur cet événement
et l'examiner avec attention, si l'on veut bien comprendre
comment s'est développée et établie la puissance
romaine, ce qui fait l'objet de notre étude. Voici
quels furent les motifs qui les déterminèrent à cette
action. Agron, roi d'Illyrie et fils de Pleuratos, possédait
sur terre et sur mer des forces plus considérables
que n'en avaient eu tous ses prédécesseurs. Démétrios,
père de Philippe {de Macédoine}, avait obtenu de lui à prix d'argent
qu'il portât secours aux habitants de Médione, que
les Étoliens assiégeaient. N'ayant jamais pu les décider
à entrer dans leur confédération, les Étoliens essayaient
de prendre leur ville de vive force ; ils avaient fait une
levée générale et investi la ville, qui depuis était sans
cesse en butte à leurs assauts et aux coups de leurs machines.
Les assiégés étaient réduits à la dernière extrêmité
et l'on croyait chaque jour qu'ils allaient se rendre,
lorsque le stratège des Étoliens, qui voyait arriver
la fin de sa magistrature, déclara que, puisqu'il avait
eu à supporter toutes les fatigues et tous les dangers
du siège, le soin de répartir le butin qu'on ferait en
prenant la ville lui revenait de droit, ainsi que l'inscription
de son nom sur le trophée qui commémorerait
la victoire. Quelques-uns de ses compagnons, et surtout
ceux qui aspiraient à sa succession, combattirent sa
motion et engagèrent le peuple à ne prendre aucune
résolution, à ne pas trancher la question, mais à s'en
remettre au sort pour savoir à qui cette distinction
devait appartenir. Les Étoliens décidèrent toutefois
que le commandant qui s'emparerait de la place partagerait
avec son prédécesseur le soin d'administrer
le butin et l'honneur d'avoir son nom inscrit sur le
monument commémoratif.
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