HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

POLYBE, Histoire, livre II

πόλεων



Texte grec :

[2,70] Ἀντίγονος δ´ ἐγκρατὴς γενόμενος ἐξ ἐφόδου τῆς Σπάρτης τά τε λοιπὰ μεγαλοψύχως καὶ φιλανθρώπως ἐχρήσατο τοῖς Λακεδαιμονίοις, τό τε πολίτευμα τὸ πάτριον αὐτοῖς (ἀπο)καταστήσας ἐν ὀλίγαις ἡμέραις ἀνέζευξε μετὰ τῶν δυνάμεων ἐκ τῆς πόλεως, προσαγγελθέντος αὐτῷ τοὺς Ἰλλυριοὺς εἰσβεβληκότας εἰς Μακεδονίαν πορθεῖν τὴν χώραν. οὕτως ἀεί ποθ´ ἡ τύχη τὰ μέγιστα τῶν πραγμάτων παρὰ λόγον εἴωθε κρίνειν. καὶ γὰρ τότε Κλεομένης, εἴτε τὰ κατὰ τὸν κίνδυνον παρείλκυσε τελέως ὀλίγας ἡμέρας, εἴτ´ ἀναχωρήσας ἀπὸ τῆς μάχης εἰς τὴν πόλιν ἐπὶ βραχὺ τῶν καιρῶν ἀντεποιήσατο, διακατέσχεν ἂν τὴν ἀρχήν. οὐ μὴν ἀλλ´ ὅ γ´ Ἀντίγονος παραγενόμενος εἰς Τεγέαν καὶ τούτοις ἀποδοὺς τὴν πάτριον πολιτείαν δευτεραῖος ἐντεῦθεν εἰς Ἄργος ἐπ´ αὐτὴν ἦλθε τὴν τῶν Νεμέων πανήγυριν. ἐν ᾗ τυχὼν πάντων τῶν πρὸς ἀθάνατον δόξαν καὶ τιμὴν ἀνηκόντων ὑπό τε τοῦ κοινοῦ τῶν Ἀχαιῶν καὶ κατ´ ἰδίαν ἑκάστης τῶν πόλεων ὥρμησε κατὰ σπουδὴν εἰς Μακεδονίαν. καταλαβὼν δὲ τοὺς Ἰλλυριοὺς ἐν τῇ χώρᾳ καὶ συμβαλὼν ἐκ παρατάξεως τῇ μὲν μάχῃ κατώρθωσε, τῇ δὲ παρακλήσει καὶ κραυγῇ τῇ κατ´ αὐτὸν τὸν κίνδυνον ἐκθύμως χρησάμενος εἰς αἵματος ἀναγωγὴν καί τινα τοιαύτην διάθεσιν ἐμπεσὼν μετ´ οὐ πολὺ νόσῳ τὸν βίον μετήλλαξε, καλὰς ἐλπίδας ὑποδείξας ἐν αὑτῷ πᾶσι τοῖς Ἕλλησιν, οὐ μόνον κατὰ τὴν ἐν τοῖς ὑπαίθροις χρείαν, ἔτι δὲ μᾶλλον κατὰ τὴν ὅλην αἵρεσιν καὶ καλοκἀγαθίαν. τὴν δὲ Μακεδόνων βασιλείαν ἀπέλιπε Φιλίππῳ τῷ Δημητρίου.

Traduction française :

[2,70] Antigone entra à Sparte sans difficulté. Il traita les habitants avec beaucoup de générosité et d'humanité ; il rétablit l'ancienne constitution ; puis, au bout de quelques jours, il quitta la ville avec son armée, sur la nouvelle que les Illyriens avaient envahi la Macédoine et ravageaient le pays. C'est toujours ainsi que la fortune se plaît à donner un tour inattendu aux événements les plus considérables. Si Cléomène avait retardé la bataille de quelques jours seulement, si après sa déroute il avait séjourné tant soit peu à Sparte pour essayer de se ressaisir, il aurait conservé la royauté. Quant à Antigone, en passant à Tégée, il rétablit là aussi l'ancienne constitution ; puis, deux jours après, il se rendit à Argos, où il arriva juste au moment où l'on célébrait les jeux néméens. Il y reçut, de toute la confédération achéenne et de chaque cité en particulier, tous les honneurs qui pouvaient assurer l'immortalité à son nom et à sa gloire ; puis il revint à marche forcée en Macédoine. Là, il surprit les Illyriens, leur livra bataille et les vainquit ; mais les cris qu'il poussa pendant le combat pour encourager ses soldats provoquèrent un vomissement de sang, qui fut suivi d'une maladie dont il mourut en peu de temps. Les Grecs avaient fondé sur lui les plus belles espérances, non seulement à cause de sa valeur militaire, mais surtout pour la parfaite honnêteté de sa conduite. Il laissa le trône de Macédoine à Philippe, fils de Démétrios.





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Dernière mise à jour : 16/03/2006