HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

POLYBE, Histoire, livre II

Ὀρχομενὸν



Texte grec :

[2,58] μετὰ δὲ ταῦτα προορώμενοι τὰς ἐν αὑτοῖς στάσεις καὶ τὰς ὑπ´ Αἰτωλῶν καὶ Λακεδαιμονίων ἐπιβουλάς, πρεσβεύσαντες πρὸς τοὺς Ἀχαιοὺς ἠξίωσαν δοῦναι παραφυλακὴν αὑτοῖς. οἱ δὲ πεισθέντες ἀπεκλήρωσαν ἐξ αὑτῶν τριακοσίους ἄνδρας· ὧν οἱ λαχόντες ὥρμησαν, ἀπολιπόντες τὰς ἰδίας πατρίδας καὶ τοὺς βίους, καὶ διέτριβον ἐν Μαντινείᾳ, παραφυλάττοντες τὴν ἐκείνων ἐλευθερίαν ἅμα καὶ σωτηρίαν. σὺν δὲ τούτοις καὶ μισθοφόρους διακοσίους ἐξέπεμψαν, οἳ μετὰ τῶν Ἀχαιῶν συνδιετήρουν τὴν ὑποκειμένην αὐτοῖς κατάστασιν. μετ´ οὐ πολὺ δὲ στασιάσαντες πρὸς σφᾶς οἱ Μαντινεῖς καὶ Λακεδαιμονίους ἐπισπασάμενοι τήν τε πόλιν ἐνεχείρισαν καὶ τοὺς παρὰ τῶν Ἀχαιῶν διατρίβοντας παρ´ αὑτοῖς κατέσφαξαν· οὗ μεῖζον παρασπόνδημα καὶ δεινότερον οὐδ´ εἰπεῖν εὐμαρές. ἐπειδὴ γὰρ ἔδοξε σφίσι καθόλου τὴν πρὸς τὸ ἔθνος χάριν καὶ φιλίαν ἀθετεῖν, τῶν γε προειρημένων ἀνδρῶν ἐχρῆν δήπου φεισαμένους ἐᾶσαι πάντας ὑποσπόνδους ἀπελθεῖν· τοῦτο γὰρ καὶ τοῖς πολεμίοις ἔθος ἐστὶ συγχωρεῖσθαι κατὰ τοὺς κοινοὺς τῶν ἀνθρώπων νόμους. οἱ δ´ ἵνα Κλεομένει καὶ Λακεδαιμονίοις ἱκανὴν παράσχωνται πίστιν πρὸς τὴν ἐνεστῶσαν ἐπιβολήν, τὰ κοινὰ τῶν ἀνθρώπων δίκαια παραβάντες τὸ μέγιστον ἀσέβημα κατὰ προαίρεσιν ἐπετέλεσαν. τὸ γὰρ τούτων αὐτόχειρας γενέσθαι καὶ τιμωροὺς οἵτινες πρότερον μὲν κατὰ κράτος λαβόντες αὐτοὺς ἀθῴους ἀφῆκαν, τότε δὲ τὴν ἐκείνων ἐλευθερίαν καὶ σωτηρίαν ἐφύλαττον, πηλίκης ὀργῆς ἐστιν ἄξιον; τί δ´ ἂν παθόντες οὗτοι δίκην δόξαιεν ἁρμόζουσαν δεδωκέναι; τυχὸν ἴσως εἴποι τις ἄν, πραθέντες μετὰ τέκνων καὶ γυναικῶν, ἐπεὶ κατεπολεμήθησαν. ἀλλὰ τοῦτό γε καὶ τοῖς μηθὲν ἀσεβὲς ἐπιτελεσαμένοις κατὰ τοὺς τοῦ πολέμου νόμους ὑπόκειται παθεῖν. οὐκοῦν ὁλοσχερεστέρας τινὸς καὶ μείζονος τυχεῖν ἦσαν ἄξιοι τιμωρίας, ὥστ´ εἴπερ ἔπαθον ἃ Φύλαρχός φησιν, οὐκ ἔλεον εἰκὸς ἦν συνεξακολουθεῖν αὐτοῖς παρὰ τῶν Ἑλλήνων, ἔπαινον δὲ καὶ συγκατάθεσιν μᾶλλον τοῖς πράττουσι καὶ μεταπορευομένοις τὴν ἀσέβειαν αὐτῶν. ἀλλ´ ὅμως οὐδενὸς περαιτέρω συνεξακολουθήσαντος Μαντινεῦσι κατὰ τὴν περιπέτειαν πλὴν τοῦ διαρπαγῆναι τοὺς βίους καὶ πραθῆναι τοὺς ἐλευθέρους, ὁ συγγραφεὺς αὐτῆς τῆς τερατείας χάριν οὐ μόνον ψεῦδος εἰσήνεγκε τὸ ὅλον, ἀλλὰ καὶ τὸ ψεῦδος ἀπίθανον, καὶ διὰ τὴν ὑπερβολὴν τῆς ἀγνοίας οὐδὲ τὸ παρακείμενον ἠδυνήθη συνεπιστῆσαι, πῶς οἱ αὐτοὶ κατὰ τοὺς αὐτοὺς καιροὺς κυριεύσαντες Τεγεατῶν κατὰ κράτος οὐδὲν τῶν ὁμοίων ἔπραξαν. καίτοι γ´ εἰ μὲν ἡ τῶν πραττόντων ὠμότης ἦν αἰτία, καὶ τούτους εἰκὸς ἦν πεπονθέναι ταὐτὰ τοῖς ὑπὸ τὸν αὐτὸν ὑποπεπτωκόσι καιρόν. εἰ δὲ περὶ μόνους γέγονε Μαντινεῖς ἡ διαφορά, φανερὸν ὅτι καὶ τὴν αἰτίαν τῆς ὀργῆς ἀνάγκη διαφέρουσαν γεγονέναι περὶ τούτους.

Traduction française :

[2,58] Plus tard, craignant les séditions qui menaçaient de s'élever parmi eux et les machinations des Étoliens et des Lacédémoniens, ils demandèrent aux Achéens de leur envoyer des troupes de renfort. On y consentit et on tira au sort trois cents hommes, qui, abandonnant leur patrie et leurs biens, vinrent s'établir à Mantinée pour défendre la vie et la liberté des habitants. On leur adjoignit encore deux cents mercenaires pour les aider à garder la ville. Mais au bout de quelque temps une nouvelle sédition éclata ; les Mantinéens appelèrent les Lacédémoniens, leur livrèrent la place et massacrèrent le détachement achéen qui y était en garnison. C'était là la trahison la plus criminelle qu'on puisse imaginer ; car s'ils faisaient bon marché de la reconnaissance et de la fidélité qu'ils devaient aux Achéens, ils avaient tout au moins le devoir de respecter leur vie et d'accorder un sauf-conduit à tous ceux qui se trouvaient chez eux, comme le droit des gens veut qu'on le fasse même pour des ennemis. Ce fut pour donner à Cléomène et aux Lacédémoniens des gages suffisants de leur bonne volonté que les Mantinéens violèrent les lois universelles de l'humanité et commirent de propos délibéré cet attentat abominable. Tuer de leurs propres mains des hommes qui, maîtres de leur ville, avaient laissé tous leurs torts impunis, des hommes qui étaient là maintenant pour veiller à leur salut et à leur liberté : quelle indignation ne doit pas soulever une telle perfidie ? quel châtiment infliger qui égale un pareil forfait? Ils méritaient, dira-t-on, d'être vendus, une fois pris avec leurs femmes et leurs enfants. Mais les lois de la guerre permettent de traiter ainsi même les vaincus qui ne sont coupables d'aucun crime. C'est une vengeance plus rigoureuse encore qu'on était en droit d'exercer contre les Mantinéens ; de sorte que, même si ce que dit Phylarchos était vrai, leur sort ne devait pas inspirer aux Grecs la moindre pitié : ceux qui les auraient ainsi punis de leur sacrilège auraient droit plutôt à nos félicitations et à nos éloges. Mais en fait, on se borna à mettre leurs biens au pillage et à vendre les personnes libres à l'encan. Malgré cela, Phylarchos, pour introduire du merveilleux dans son récit, invente fable sur fable, et même des fables sans vraisemblance ; son ignorance est telle qu'il est incapable de faire le moindre rapprochement avec les faits contemporains : il ne se demande pas comment il se fait que les mêmes Achéens, s'étant emparés de Tégée à peu près en même temps, n'y firent rien de semblable à ce qu'il rapporte pour Mantinée. Cependant, si la seule cruauté avait inspiré la conduite des Achéens, il est bien probable qu'ils auraient agi de la même manière à l'égard d'une ville conquise dans les mêmes conditions. Si les Mantinéens ont été traités avec une rigueur particulière, c'est évidemment parce que les vainqueurs avaient une raison particulière de se montrer sévères envers eux.





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Dernière mise à jour : 16/03/2006