HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

POLYBE, Histoire, livre I

αὐτῶν



Texte grec :

[1,74] Ἄννων δὲ περὶ μὲν τὰς παρασκευὰς ἐνδεχομένως ἐγίνετο· καὶ γὰρ ἦν πρὸς τοῦτο τὸ μέρος εὐφυής· ἐξορμήσας δὲ μετὰ τῆς δυνάμεως ἕτερος ἦν· καὶ γὰρ τοῖς καιροῖς ἀστόχως ἐχρῆτο καὶ τοῖς ὅλοις πράγμασιν ἀπείρως καὶ νωθρῶς. διὸ καὶ τὸ μὲν πρῶτον εἰς Ἰτύκην παραβοηθήσας τοῖς πολιορκουμένοις καὶ καταπληξάμενος τοὺς ὑπεναντίους τῷ πλήθει τῶν θηρίων· εἶχεν γὰρ οὐκ ἐλάττους ἑκατὸν ἐλεφάντων· καὶ μετὰ ταῦτα λαβὼν προτερήματος ἀρχὴν ὁλοσχεροῦς οὕτως ἐχρήσατο κακῶς ὥστε κινδυνεῦσαι προσαπολέσαι καὶ τοὺς πολιορκουμένους. κομίσας γὰρ ἐκ τῆς πόλεως τοὺς καταπέλτας καὶ τὰ βέλη καὶ συλλήβδην ἁπάσας τὰς πρὸς τὴν πολιορκίαν παρασκευὰς καὶ στρατοπεδεύσας πρὸ τῆς πόλεως ἐνεχείρησε προσβάλλειν πρὸς τὸν τῶν ὑπεναντίων χάρακα. τῶν δὲ θηρίων βιασαμένων εἰς τὴν παρεμβολήν, οὐ δυνάμενοι τὸ βάρος οὐδὲ τὴν ἔφοδον οἱ πολέμιοι μεῖναι πάντες ἐξέπεσον ἐκ τῆς στρατοπεδείας. καὶ πολλοὶ μὲν αὐτῶν ἀπέθανον τρωθέντες ὑπὸ τῶν θηρίων, τὸ δὲ διασῳζόμενον μέρος πρός τινα λόφον ἐρυμνὸν καὶ σύμφυτον ἔμενεν, πιστεῦον ταῖς ἐξ αὐτῶν τῶν τόπων ἀσφαλείαις. ὁ δ´ Ἄννων εἰθισμένος Νομάσι καὶ Λίβυσι πολεμεῖν, οἵτινες ὅταν ἅπαξ ἐγκλίνωσι ποιοῦνται τὴν φυγὴν ἐπὶ δύ´ ἡμέρας καὶ τρεῖς ἐκτοπίζοντες αὑτούς, ὑπολαβὼν καὶ τότε πέρας ἔχειν τοῦ πολέμου καὶ νενικηκέναι τοῖς ὅλοις, τῶν μὲν στρατιωτῶν ὠλιγώρησε καὶ καθόλου τῆς παρεμβολῆς, αὐτὸς δ´ εἰσελθὼν εἰς τὴν πόλιν ἐγίνετο περὶ τὴν τοῦ σώματος θεραπείαν. οἱ δὲ συμπεφευγότες τῶν μισθοφόρων εἰς τὸν λόφον, σύντροφοι μὲν γεγονότες τῆς Βάρκα τόλμης, συνήθεις δ´ ἐκ τῶν κατὰ Σικελίαν ἀγώνων πολλάκις τῆς αὐτῆς ἡμέρας ποτὲ μὲν ὑποχωρεῖν, ποτὲ δὲ πάλιν ἐκ μεταβολῆς ἐγχειρεῖν τοῖς πολεμίοις, καὶ τότε συνιδόντες τὸν μὲν στρατηγὸν ἀπηλλαγμένον εἰς τὴν πόλιν, τοὺς δὲ πολλοὺς διὰ τὸ προτέρημα ῥᾳθυμοῦντας καὶ διαρρέοντας ἐκ τῆς στρατοπεδείας, συστραφέντες ἐπιτίθενται τῷ χάρακι καὶ πολλοὺς μὲν αὐτῶν ἀπέκτειναν, τοὺς δὲ λοιποὺς ἠνάγκασαν φυγεῖν αἰσχρῶς ὑπὸ τὰ τείχη καὶ τὰς πύλας· ἐκυρίευσαν δὲ τῆς ἀποσκευῆς ἁπάσης καὶ τῆς τῶν πολιορκουμένων παρασκευῆς, ἣν Ἄννων πρὸς τοῖς ἄλλοις ἐκκομίσας ἐκ τῆς πόλεως ἐποίησε τοῖς ἐχθροῖς ὑποχείριον. οὐ μόνον δὲ περὶ τοῦτον τὸν καιρὸν οὕτως ἀνεστράφη νωθρῶς, ἀλλὰ καὶ μετ´ ὀλίγας ἡμέρας περὶ τὴν καλουμένην Γόρζαν ἀντιστρατοπεδευσάντων αὐτῷ τῶν πολεμίων, λαβὼν καιροὺς δὶς μὲν ἐκ παρατάξεως εἰς τὸ νικᾶν δὶς δ´ ἐξ ἐπιθέσεως, ἅτε καὶ στρατοπεδευόντων σύνεγγυς αὐτῷ τῶν ὑπεναντίων, ἀμφοτέρους δοκεῖ τούτους εἰκῇ καὶ παραλόγως προέσθαι.

Traduction française :

[1,74] Hannon s'occupait activement d'équiper ses troupes ; c'était la seule besogne à laquelle il s'entendît. Une fois en campagne, il n'avait plus les mêmes qualités ; il n'avait pas l'art de saisir à propos une occasion ; dans la conduite des opérations, il faisait preuve d'impéritie et manquait de décision. Il commença par marcher au secours d'Utique ; les révoltés furent effrayés par le nombre de ses éléphants (il n'en avait pas moins de cent) ; les débuts de l'expédition furent des plus heureux ; mais Hannon sut si mal profiter de cet avantage qu'il risqua de causer sa ruine et celle des assiégés. Il se fit apporter d'Utique les catapultes, les armes de jet, en un mot tout le matériel de siège, campa devant la ville et attaqua les retranchements ennemis. Comme les éléphants y faisaient irruption, les rebelles, incapables de résister à leur poids et à leur choc, abandonnèrent précipitamment leur poste ; un grand nombre d'entre eux périrent écrasés par les éléphants ; les survivants s'établirent sur une colline escarpée et boisée, confiants dans cette position naturellement fortifiée. Hannon, habitué à se battre contre des Numides et des Africains, qui, au premier revers, s'enfuient à deux ou trois journées de marche, considérait déjà la guerre comme terminée et son triomphe comme définitif ; il ne s'inquiéta plus ni de son armée ni de son camp, alla résider en ville et ne songea plus qu'à s'adonner au plaisir. Mais les mercenaires réfugiés sur la colline étaient de vieux routiers formés à l'école d'Hamilcar ; il leur était bien souvent arrivé en Sicile, au cours de la même journée, de reculer puis de faire volte-face et de charger de nouveau l'ennemi. Voyant qu'Hannon s'était retiré en ville, que ses soldats, aveuglés par leur victoire, négligeaient de se garder et s'écartaient de leur camp, ils se rassemblent, s'élancent à l'assaut des retranchements, massacrent un grand nombre de Carthaginois, forcent les autres à s'enfuir honteusement vers les portes et les murs de la ville. Ils firent main basse sur tous les bagages de l'armée, sur toutes les munitions, sur toutes les machines de guerre des assiégés : en les faisant sortir de la place avec le reste, Hannon les avait livrées aux ennemis! Ce ne fut d'ailleurs pas la seule circonstance où il montra combien il était peu homme d'action: quelques jours après, dans un endroit nommé Gorza, comme les rebelles étaient campés tout près de lui, il eut à deux reprises l'occasion de les surprendre, à deux reprises celle de les vaincre en bataille rangée ; mais chaque fois il eut la sottise de laisser cette chance lui échapper.





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Dernière mise à jour : 2/03/2006