HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

POLYBE, Histoire, livre I

αὐτῶν



Texte grec :

[1,68] Οἱ δὲ Καρχηδόνιοι τότε πρὸ ὀφθαλμῶν ἐλάμβανον τὴν αὑτῶν ἄγνοιαν, ὅτ´ ἦν οὐδὲν ὄφελος. μεγάλα μὲν γὰρ ἥμαρτον, εἰς ἕνα τόπον ἁθροίσαντες τοσοῦτο πλῆθος μισθοφόρων, ἔχοντες οὐδεμίαν ἐλπίδα πολεμικῆς χρείας ἐν ταῖς πολιτικαῖς δυνάμεσι· τούτου δὲ μεῖζον ἔτι, προέμενοι τὰ τέκνα καὶ τὰς γυναῖκας καὶ σὺν τούτοις τὰς ἀποσκευάς· οἷς ἐξῆν ὁμήροις χρησαμένους ἀσφαλέστερον μὲν αὐτοὺς βουλεύσασθαι περὶ τῶν ὑποπιπτόντων, εὐπειθεστέροις δ´ ἐκείνοις χρῆσθαι πρὸς τὸ παρακαλούμενον, οὐ μὴν ἀλλὰ καὶ καταπλαγέντες τὴν στρατοπεδείαν πᾶν ὑπέμενον, σπουδάζοντες ἐξιλάσασθαι τὴν ὀργὴν αὐτῶν, καὶ τάς τε τῶν ἐπιτηδείων ἀγορὰς ἐκπέμποντες δαψιλεῖς ἐπώλουν, καθὼς ἐκεῖνοι βούλοιντο καὶ τάττοιεν τὰς τιμάς, τῶν τε τῆς γερουσίας ἀεί τινας ἐξαπέστελλον πρέσβεις, ὑπισχνούμενοι ποιήσειν πᾶν ὅ,τι ποτ´ ἂν αὐτοὺς ἀξιώσαιεν εἰ κατὰ δύναμιν. ἦν δὲ πολὺ τὸ καθ´ ἑκάστην ἡμέραν παρὰ τοῖς μισθοφόροις ἐπινοούμενον, ἅτε δὴ κατατεθαρρηκότων μὲν καὶ συντεθεωρηκότων τὴν κατάπληξιν καὶ πτοίαν τῶν Καρχηδονίων, πεφρονηματισμένων δὲ καὶ πεπεισμένων διὰ τοὺς προγεγονότας αὐτοῖς ἐν Σικελίᾳ πρὸς τὰ Ῥωμαϊκὰ στρατόπεδα κινδύνους μὴ οἷον Καρχηδονίους ἀντοφθαλμῆσαί ποτ´ ἂν πρὸς αὐτοὺς ἐν τοῖς ὅπλοις, ἀλλὰ μηδὲ τῶν λοιπῶν ἀνθρώπων μηδένα ῥᾳδίως. διόπερ ἅμα τῷ συγχωρῆσαι τὰ περὶ τῶν ὀψωνίων αὐτοῖς τοὺς Καρχηδονίους εὐθέως ἐπέβαινον καὶ τῶν τεθνεώτων ἵππων ἀπῄτουν τὰς ἀξίας. προσδεξαμένων δὲ καὶ τοῦτο, πάλιν τῆς προσοφειλομένης σιτομετρίας ἐκ πλείονος χρόνου τὴν μεγίστην γεγονυῖαν ἐν τῷ πολέμῳ τιμὴν ἔφασκον αὑτοὺς δεῖν κομίζεσθαι. καθόλου δ´ (ἀ)εί τι νέον (καὶ) καινὸν προσεξεύρισκον, εἰς ἀδύνατον ἐκβάλλοντες τὴν διάλυσιν διὰ τὸ πολλοὺς καχέκτας καὶ στασιώδεις ἐν αὐτοῖς ὑπάρχειν. οὐ μὴν ἀλλὰ πᾶν τὸ δυνατὸν ὑπισχνουμένων τῶν Καρχηδονίων, κατένευσαν ἐπιτρέψειν περὶ τῶν ἀμφισβητουμένων ἑνὶ τῶν ἐν Σικελίᾳ γεγονότων στρατηγῶν. πρὸς μὲν οὖν Ἀμίλκαν τὸν Βάρκαν, μεθ´ οὗ συγκεκινδυνεύκεσαν ἐν τῇ Σικελίᾳ, δυσχερῶς εἶχον, δοκοῦντες οὐχ ἥκιστα δι´ ἐκεῖνον ὀλιγωρεῖσθαι τῷ μήτε πρεσβεύειν πρὸς αὐτοὺς τήν τε στρατηγίαν ἑκουσίως δοκεῖν ἀποτεθεῖσθαι· πρὸς δὲ Γέσκωνα πάνυ διέκειντο φιλανθρώπως, ὃς ἐγεγόνει μὲν ἐν Σικελίᾳ στρατηγός, ἐπεποίητο δ´ αὐτῶν πρόνοιαν τὴν ἐνδεχομένην ἔν τε τοῖς ἄλλοις καὶ μάλιστα περὶ τὴν ἀνακομιδήν. διόπερ ἐπέτρεψαν τούτῳ περὶ τῶν ἀμφισβητουμένων.

Traduction française :

[1,68] Les Carthaginois reconnurent, mais trop tard, la faute qu'ils avaient commise. Ils avaient eu grand tort, d'abord, de concentrer sur un seul point un tel nombre de mercenaires, dont leurs troupes nationales étaient hors d'état de venir à bout, mais surtout de les laissér emmener, avec leurs bagages, leurs femmes et leurs enfants ; s'ils les avaient gardés comme otages, ils auraient pu délibérer en toute tranquillité sur les événements qui se produisaient et les mutins se seraient montrés infiniment plus traitables. Au contraire, épouvantés de les voir camper si près d'eux, ils se soumirent à toutes leurs exigences, ne songeant qu'à apaiser leur irritation; on leur envoyait des vivres en abondance et on les leur cédait au prix qui leur convenait ; on dépêchait continuellement auprès d'eux des sénateurs, qui leur promettaient d'accéder à toutes leurs demandes, si c'était possible. Les mercenaires, enhardis par la terreur et le désarroi qu'ils constataient chez les Carthaginois, formulaient chaque jour de nouvelles revendications ; ils étaient d'ailleurs convaincus qu'après les combats qu'ils avaient soutenus en Sicile contre les légions romaines ni les Carthaginois ni aucun peuple au monde n'oseraient affronter leurs armes. Dès que les Carthaginois eurent cédé sur la question de la solde, ils élevèrent leurs prétentions et réclamèrent le prix de leurs chevaux tués à la guerre. Ils l'obtinrent encore ; ils demandèrent alors que pour les frais de nourriture qui leur étaient dus depuis longtemps on leur versât une indemnité calculée sur le taux le plus fort atteint par le blé au cours de la guerre. Bref, c'était toujours quelque invention nouvelle, et ces gens, malhonnêtes et querelleurs pour la plupart, fixaient le montant de leurs créances à un chiffre inadmissible. Les Carthaginois promirent encore de faire tout leur possible et acceptèrent l'arbitrage, en cas de contestation, d'un des généraux qui avaient commandé en Sicile. Hamilcar Barca était suspect aux mercenaires, bien qu'ils eussent combattu sous ses ordres ; ils se croyaient oubliés de lui, parce qu'il ne s'était pas fait députer auprès d'eux et qu'il s'était volontairement démis de son commandement ; au contraire, Gescon était très populaire parmi eux : en Sicile, ce général s'était occupé d'eux très activement, notamment pour organiser leur retour. Ce fut donc lui qu'ils désignèrent comme arbitre.





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Dernière mise à jour : 2/03/2006