HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales, Sur l'usage des viandes

καὶ



Texte grec :

[997] (997a) ἵνα τῇ βαφῇ τοῦ σιδήρου περισβεννύμενον τὸ αἷμα καὶ διαχεόμενον τὴν σάρκα θρύψῃ καὶ μαλάξῃ· οἱ δ´ οὔθασι συῶν ἐπιτόκων ἐναλλόμενοι καὶ λακτίζοντες, ἵν´ αἷμα καὶ γάλα καὶ λύθρον ἐμβρύων ὁμοῦ συμφθαρέντων ἐν ὠδῖσιν ἀναδόντος, ὦ Ζεῦ καθάρσιε, φάγωσι τοῦ ζῴου τὸ μάλιστα φλεγμαῖνον· ἄλλοι γεράνων ὄμματα καὶ κύκνων ἀπορράψαντες καὶ ἀποκλείσαντες ἐν σκότει πιαίνουσιν - - - ἀλλοκότοις μίγμασι καὶ καρυκείαις τισὶν αὐτῶν τὴν σάρκα ὀψοποιοῦντες. Ἐξ ὧν καὶ μάλιστα δῆλόν ἐστιν, ὡς οὐ διὰ τροφὴν οὐδὲ χρείαν οὐδ´ ἀναγκαίως (997b) ἀλλ´ ὑπὸ κόρου καὶ ὕβρεως καὶ πολυτελείας ἡδονὴν πεποίηνται τὴν ἀνομίαν· εἶθ´ ὥσπερ ἐν γυναιξὶν κόρον ἡδονῆς οὐκ ἐχούσαις ἀποπειρώμενος πάντα καὶ πλανώμενος ὁ ἀκολασταίνων ἐξέπεσεν εἰς τὰ ἄρρητα, οὕτως αἱ περὶ τὴν ἐδωδὴν ἀκρασίαι τὸ φυσικὸν παρελθοῦσαι καὶ ἀναγκαῖον τέλος ἐν ὠμότητι καὶ παρανομίᾳ ποικίλλουσι τὴν ὄρεξιν. Συννοσεῖ γὰρ ἀλλήλοις τὰ αἰσθητήρια καὶ συναναπείθεται καὶ συνακολασταίνει μὴ κρατοῦντα τῶν φυσικῶν μέτρων. Οὕτως ἀκοὴ νοσήσασα μουσικὴν διέφθειρεν, ἀφ´ ἧς τὸ θρυπτόμενον καὶ ἐκλυόμενον αἰσχρὰς ποθεῖ ψηλαφήσεις καὶ γυναικώδεις γαργαλισμούς. Ταῦτα (997c) τὴν ὄψιν ἐδίδαξε μὴ πυρρίχαις χαίρειν μηδὲ χειρονομίαις μηδ´ ὀρχήμασι γλαφυροῖς μηδ´ ἀγάλμασι καὶ γραφαῖς, ἀλλὰ φόνον καὶ θάνατον ἀνθρώπων καὶ τραύματα καὶ μάχας θέαμα ποιεῖσθαι πολυτελέστατον. Οὕτως ἕπονται παρανόμοις τραπέζαις συνουσίαι ἀκρατεῖς, ἀφροδισίοις αἰσχροῖς ἀκροάσεις ἄμουσοι, μέλεσι καὶ ἀκούσμασιν ἀναισχύντοις θέατρα ἔκφυλα, θεάμασιν ἀνημέροις ἀπάθεια πρὸς ἀνθρώπους καὶ ὠμότης. Διὰ τοῦτο διέταττεν ὁ θεῖος Λυκοῦργος ἐν ταῖς τρισὶ ῥήτραις τὸ ἀπὸ πρίονος καὶ πελέκεως γίγνεσθαι τὰ θυρώματα τῶν οἰκιῶν καὶ (997d) τὰς ἐρέψεις, ἄλλο δ´ ὄργανον μηδὲν προσφέρεσθαι, οὐ πολεμῶν δήπου τερέτροις καὶ σκεπάρνοις καὶ ὅσα λεπτουργεῖν πέφυκεν ἀλλ´ εἰδὼς ὅτι διὰ τοιούτων ἔργων οὐκ εἰσοίσεις κλινίδιον ἐπίχρυσον οὐδὲ τολμήσεις εἰς οἰκίαν λιτὴν ἀργυρᾶς εἰσενεγκεῖν τραπέζας καὶ δάπιδας ἁλουργοὺς καὶ λίθους πολυτελεῖς· ἀλλ´ ἕπεται οἰκίᾳ καὶ κλίνῃ καὶ τραπέζῃ καὶ κύλικι τοιαύτῃ δεῖπνον ἀφελὲς καὶ ἄριστον δημοτικόν, ἀρχῇ δὲ μοχθηρᾶς διαίτης « Ἄθηλος ἵππῳ πῶλος ὣς ἅμα τρέχει » πᾶσα τρυφὴ καὶ πολυτέλεια. Ποῖον οὖν οὐ πολυτελὲς δεῖπνον, εἰς ὃ {οὐ} θανατοῦταί τι ἔμψυχον; Μικρὸν ἀνάλωμα ἡγούμεθα ψυχήν; Οὔπω (997e) λέγω τάχα μητρὸς ἢ πατρὸς ἢ φίλου τινὸς ἢ παιδός, ὡς ἔλεγεν Ἐμπεδοκλῆς· ἀλλ´ αἰσθήσεώς γε μετέχουσαν, ὄψεως ἀκοῆς, φαντασίας συνέσεως, ἣν ἐπὶ κτήσει τοῦ οἰκείου καὶ φυγῇ τοῦ ἀλλοτρίου παρὰ τῆς φύσεως ἕκαστον εἴληχε. Σκόπει δ´ ἡμᾶς πότεροι βέλτιον ἐξημεροῦσι τῶν φιλοσόφων, οἱ καὶ τέκνα καὶ φίλους καὶ πατέρας καὶ γυναῖκας ἐσθίειν κελεύοντες {ὡς} ἀποθανόντας, ἢ Πυθαγόρας καὶ Ἐμπεδοκλῆς ἐθίζοντες εἶναι καὶ πρὸς τὰ ἀλλογενῆ δικαίους. Σὺ μὲν καταγελᾷς τοῦ τὸ πρόβατον μὴ ἐσθίοντος· ἀλλ´ ἡμεῖς σε, φήσουσι, θεασάμενοι τοῦ πατρὸς τεθνηκότος ἢ τῆς μητρὸς ἀποτεμόντα μερίδας καὶ (997f) τῶν φίλων ἀποπεμπόμενον τοῖς μὴ παροῦσι, τοὺς δὲ παρόντας καλοῦντα καὶ παρατιθέντα τῶν σαρκῶν ἀφειδῶς, μή τι γελάσωμεν, ἀλλὰ καὶ νῦν ἴσως ἁμαρτάνομεν, ὅταν ἁψώμεθα τῶν βιβλίων τούτων, μὴ καθαιρόμενοι χεῖρας καὶ ὄψεις καὶ πόδας καὶ ἀκοάς, εἰ μὴ νὴ Δί´ ἐκείνων καθαρμός ἐστι τὸ περὶ τούτων διαλέγεσθαι

Traduction française :

[997] (997a) afin que la trempe du fer amortissant la chaleur du sang et augmentant sa diffusion, en rende la chair plus délicate. D'autres sautent sur les mamelles des truies qui sont près de mettre bas et les foulent aux pieds ; et après avoir fait périr les petits dans les blessures cruelles de la mère, ils les retirent ainsi meurtris et couverts d'un lait et d'un sang presque corrompus, afin de manger ces animaux (quelle horreur, grands dieux ! ) dans cet état d'inflammation. Il y en a qui crèvent les yeux des grues et des cygnes, et qui les engraissent dans les ténèbres, afin de donner à leur chair un meilleur goût par tous les ingrédients recherchés qu'ils leur font prendre. Cela prouve évidemment que ce n'est pas la nécessité et le défaut d'autre nourriture, (997b) mais la satiété et le désir de satisfaire un luxe cruel, qui les font recourir à ces plaisirs injustes. Les hommes insatiables des plaisirs des sens essaient de tout, et passant ainsi de débauche en débauche, ils finissent par tomber dans les excès les plus honteux. De même l'intempérance dans le manger, lorsqu'elle passe les bornes de la nature et du besoin, nous entraîne, pour varier nos goûts, dans le désordre et la cruauté. Nos sens se vicient par leur contagion mutuelle, et lorsqu'ils sortent des règles que la nature leur prescrit, ils se rendent les uns les autres complices de leurs excès. Ainsi une oreille mal organisée corrompit la musique, dans laquelle un goût efféminé introduisit des accents affectés et des modulations lascives. (997c) Ainsi l'œil se dégoûta des danses pyrrhiques, des gestes animés et des mouvements vifs, des statues et des tableaux d'une forme élégante, et il se procura à grands frais les spectacles sanglants d'hommes qui s'entre-tuaient ou se couvraient de sang et de blessures. Ainsi enfin des tables chargées de ces mets barbares amènent des amours dissolus ; à ces amours honteux succèdent des chants que proscrit la saine musique ; ces chants lascifs sont suivis de spectacles absurdes, et ces spectacles inhumains finissent par nous rendre insensibles et cruels les uns envers les autres. Aussi le divin Lycurgue, dans une des trois ordonnances qu'on appelle rhétres, défendit-il qu'on employât, pour construire les portes et les planchers des maisons, (997d) d'autre instrument que la scie et la cognée, non qu'il voulût proscrire et anéantir les tours, les rabots et les autres instruments destinés à des ouvrages plus fins ; mais il savait que des édifices ainsi construits ne seraient point meublés de lits dorés, de tables d'argent, de tapis de pourpre ni de pierres précieuses, et que la simplicité de la maison, du lit, de la table et des autres meubles, amènerait celle des repas. Mais tous les genres de luxe et de dépense suivent la somptuosité de la table, "Comme un léger poulain suit les pas de sa mère. Est-il un repas magnifique où l'on n'égorge quelque être vivant" ? Regardons-nous comme indifférente la perte d'une âme? (997e) Je veux que ce ne soit pas, comme le croit Empédocle, celle d'un père, d'une mère, d'un fils ou d'un ami ; c'est toujours celle d'un être qui sent, qui voit et qui entend, qui a de l'imagination et de l'intelligence, facultés que chaque animal a reçues de la nature pour se procurer ce qui lui convient et éviter ce qui peut lui nuire. Quels philosophes nous inspirent plutôt des sentiments de douceur et d'humanité, de ceux qui nous engagent à manger nos amis, nos enfants, nos pères et nos mères, parce qu'ils les regardent comme morts, ou de Pythagore et d'Empédocle, qui nous enseignent à exercer la justice même envers des êtres d'une autre espèce que nous? Vous vous moquez d'un homme qui s'abstient de manger du mouton. Mais, vous diront les partisans de la métempsycose, avons-nous moins droit de rire lorsque nous voyons, après la mort d'un père ou d'une mère, couper leurs corps par morceaux, (997f) en envoyer des portions à vos amis absents, et inviter ceux qui sont présents à se nourrir de leur chair que vous leur servez abondamment ? Peut-être avons-nous tort de lire les ouvrages où l'on trouve ces faits atroces, sans avoir auparavant purifié nos mains et nos pieds, nos yeux et nos oreilles, si toutefois ce n'est pas les purifier que d'en parler comme nous faisons,





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Dernière mise à jour : 28/11/2007