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Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales - De la vertu morale

Page 440

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[440] ΠΕΡΙ ΗΘΙΚΗΣ ΑΡΕΤΗΣ. (440d) Περὶ τῆς ἠθικῆς λεγομένης ἀρετῆς καὶ δοκούσης, δὴ μάλιστα τῆς θεωρητικῆς διαφέρει, τῷ τὸ μὲν πάθος ὕλην ἔχειν τὸν δὲ λόγον εἶδος, εἰπεῖν πρόκειται τίνα τ´ οὐσίαν ἔχει καὶ πῶς ὑφίστασθαι πέφυκε· καὶ πότερον οἰκείῳ λόγῳ κεκόσμηται τὸ δεδεγμένον μόριον αὐτὴν τῆς ψυχῆς μετέσχηκεν ἀλλοτρίου· καὶ εἰ μετέσχηκε, πότερον ὡς τὰ μεμιγμένα πρὸς τὸ βέλτιον μᾶλλον ὡς ἐπιστασίᾳ τινὶ χρώμενον καὶ ἀρχῇ μετέχειν λέγεται τῆς τοῦ ἄρχοντος δυνάμεως. Ὅτι μὲν γὰρ δύναται καὶ ἀρετὴ γεγονέναι (440e) καὶ μένειν παντάπασιν ἄυλος καὶ ἄκρατος, οἶμαι δῆλον εἶναι. Βέλτιον δὲ βραχέως ἐπιδραμεῖν καὶ τὰ τῶν ἑτέρων, οὐχ ἱστορίας ἕνεκα μᾶλλον τοῦ σαφέστερα γενέσθαι τὰ οἰκεῖα καὶ βεβαιότερα προεκτεθέντων ἐκείνων. Μενέδημος μὲν ἐξ Ἐρετρίας ἀνῄρει τῶν ἀρετῶν καὶ τὸ πλῆθος καὶ τὰς διαφοράς, ὡς μιᾶς οὔσης καὶ χρωμένης πολλοῖς ὀνόμασι· τὸ γὰρ αὐτὸ σωφροσύνην καὶ ἀνδρείαν καὶ δικαιοσύνην λέγεσθαι, καθάπερ βροτὸν καὶ ἄνθρωπον. Ἀρίστων δ´ Χῖος τῇ μὲν οὐσίᾳ μίαν καὶ αὐτὸς ἀρετὴν ἐποίει καὶ ὑγίειαν ὠνόμαζε· (440f) τῷ δὲ πρός τί πως διαφόρους καὶ πλείονας, ὡς εἴ τις ἐθέλοι τὴν ὅρασιν ἡμῶν λευκῶν μὲν ἀντιλαμβανομένην λευκοθέαν καλεῖν, μελάνων δὲ μελανοθέαν τι τοιοῦτον ἕτερον. [440] DE LA VERTU MORALE. (440d) Je me propose de parler de la vertu morale, qui diffère de la vertu contemplative en ce qu'elle a pour matière les affections de l'âme, et pour forme la raison. J'examinerai quelle est sa nature et comment elle subsiste, si la partie de notre âme qui en est le siége a ses propriétés particulières, ou si elle participe aux propriétés d'une autre faculté, et, dans ce dernier cas, si elle est unie à une faculté plus parfaite qu'elle, ou s'il en est d'elle comme d'un subalterne qui participe à l'autorité du maître sous lequel il agit. Je sais qu'il est possible que la vertu subsiste (440e) sans matière et sans mélange ; c'est une vérité qui ne peut être contestée. Mais avant d'aller plus loin, je crois utile de rapporter en peu de mots les opinions des autres philosophes sur la vertu, non pas simplement pour en faire l'histoire, mais afin que l'exposition de leurs sentiments jette plus de lumière et de certitude sur les principes que j'établirai. Ménèdème d'Érétrie anéantit toute distinction entre les vertus. Il n'en admet qu'une seule, sous des noms différents. Tempérance, force et justice n'expriment, selon lui, qu'une seule et même chose, comme ces deux termes, homme et mortel. Ariston de Chio établit aussi que la vertu, qu'il appelle la santé de l'âme, est une quant à la substance, (440f) mais qu'elle change de nom, suivant ses divers rapports, à peu près comme si l'on donnait à l'organe de la vue différentes dénominations, selon la couleur des objets auxquels il s'applique. La vertu, ajoute-t-il, en tant qu'elle considère ce qu'il faut faire ou éviter, s'appelle prudence.


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Dernière mise à jour : 17/07/2008