HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Thémistocle

ἀνθρώπῳ



Texte grec :

[5] σύντονον δὲ αὐτὸν γεγονέναι χρηματιστὴν οἱ μέν τινές φασι δι' ἐλευθεριότητα· καὶ γὰρ φιλοθύτην ὄντα καὶ λαμπρὸν ἐν ταῖς περὶ τοὺς ξένους δαπάναις ἀφθόνου δεῖσθαι χορηγίας· οἱ δὲ τοὐναντίον γλισχρότητα πολλὴν καὶ μικρολογίαν κατηγοροῦσιν, ὡς καὶ τὰ πεμπόμενα τῶν ἐδωδίμων πωλοῦντος. (2) ἐπεὶ δὲ Φιλίδης ὁ ἱπποτρόφος αἰτηθεὶς ὑπ' αὐτοῦ πῶλον οὐκ ἔδωκεν, ἠπείλησε τὴν οἰκίαν αὐτοῦ ταχὺ ποιήσειν δούρειον ἵππον, αἰνιξάμενος ἐγκλήματα συγγενικὰ καὶ δίκας τῷ ἀνθρώπῳ πρὸς οἰκείους τινὰς ταράξειν. τῇ δὲ φιλοτιμίᾳ πάντας ὑπερέβαλεν, ὥστ' ἔτι μὲν νέος ὢν καὶ ἀφανὴς Ἐπικλέα τὸν ἐξ Ἑρμιόνης κιθαριστὴν σπουδαζόμενον ὑπὸ τῶν Ἀθηναίων ἐκλιπαρῆσαι μελετᾶν παρ' αὐτῷ, φιλοτιμούμενος πολλοὺς τὴν οἰκίαν ζητεῖν καὶ φοιτᾶν πρὸς αὐτόν. (3) εἰς δ' Ὀλυμπίαν ἐλθὼν καὶ διαμιλλώμενος τῷ Κίμωνι περὶ δεῖπνα καὶ σκηνὰς καὶ τὴν ἄλλην λαμπρότητα καὶ παρασκευήν, οὐκ ἤρεσκε τοῖς Ἕλλησιν. ἐκείνῳ μὲν γὰρ ὄντι νέῳ καὶ ἀπ' οἰκίας μεγάλης ᾤοντο δεῖν τὰ τοιαῦτα συγχωρεῖν· ὁ δὲ μήπω γνώριμος γεγονώς, ἀλλὰ δοκῶν ἐξ οὐχ ὑπαρχόντων καὶ παρ' ἀξίαν ἐπαίρεσθαι προσωφλίσκανεν ἀλαζονείαν. (4) ἐνίκησε δὲ καὶ χορηγῶν τραγῳδοῖς, μεγάλην ἤδη τότε σπουδὴν καὶ φιλοτιμίαν τοῦ ἀγῶνος ἔχοντος, καὶ πίνακα τῆς νίκης ἀνέθηκε τοιαύτην ἐπιγραφὴν ἔχοντα· “Θεμιστοκλῆς Φρεάρριος ἐχορήγει, Φρύνιχος ἐδίδασκεν, Ἀδείμαντος ἦρχεν.” οὐ μὴν ἀλλὰ τοῖς πολλοῖς ἐνήρμοττε, τοῦτο μὲν ἑκάστου τῶν πολιτῶν τοὔνομα λέγων ἀπὸ στόματος, τοῦτο δὲ κριτὴν ἀσφαλῆ περὶ τὰ συμβόλαια παρέχων ἑαυτόν, ὥστε που καὶ πρὸς Σιμωνίδην τὸν Κεῖον εἰπεῖν, αἰτούμενόν τι τῶν οὐ μετρίων παρ' αὐτοῦ στρατηγοῦντος, ὡς οὔτ' ἐκεῖνος ἂν γένοιτο ποιητὴς ἀγαθὸς ᾄδων παρὰ μέλος οὔτ' αὐτὸς ἀστεῖος ἄρχων παρὰ νόμον χαριζόμενος. (5) πάλιν δέ ποτε τὸν Σιμωνίδην ἐπισκώπτων ἔλεγε νοῦν οὐκ ἔχειν, Κορινθίους μὲν λοιδοροῦντα μεγάλην οἰκοῦντας πόλιν, αὑτοῦ δὲ ποιούμενον εἰκόνας οὕτως ὄντος αἰσχροῦ τὴν ὄψιν. αὐξόμενος δὲ καὶ τοῖς πολλοῖς ἀρέσκων τέλος κατεστασίασε καὶ μετέστησεν ἐξοστρακισθέντα τὸν Ἀριστείδην.

Traduction française :

[5] (1) D'aucuns prétendent que Thémistocle était un homme serré en affaires, en raison de sa libéralité: c'est qu'il avait besoin d'immenses ressources, aimant offrir des sacrifices et assumant brillamment les dépenses pour ses hôtes. D'autres au contraire lui reprochent sa grande mesquinerie et sa parcimonie: par exemple, il serait allé jusqu'à vendre les vivres qu'on lui envoyait. (2) Quand Diphilidès, l'éleveur de chevaux, sollicité par lui, lui refusa un poulain, il le menaça de faire promptement de sa maison un cheval de bois, insinuant qu'il allait tracasser son homme avec des plaintes émanant de la parentèle de celui-ci et avec des procès à soutenir contre des familiers. (3) Thémistocle a surpassé tout le monde en ambition. Encore jeune et obscur, il fit pression sur Épiclès, un cithariste d'Hermionè bien coté à Athènes, pour qu'il vienne s'exercer chez lui (il ambitionnait de voir quantité de gens rechercher sa maison et fréquenter chez lui). (4) Étant allé à Olympie, il prétendait rivaliser avec Cimon en matière de repas, de tentes et, en général, de splendeur et d'apparat, ce qui ne plaisait pas aux Grecs. Car pour Cimon, jeune et de grande maison, on croyait devoir excuser ce genre de choses; mais Thémistocle, lui, qui n'était pas encore connu, paraissait vouloir se hausser sans en avoir les moyens ni le mérite et se faisait taxer de vantardise. (5) Étant chorège, il fut vainqueur au concours tragique -- concours qui suscitait déjà, à l'époque, beaucoup de brigue et d'ambition - - et fit ériger une plaque de victoire avec une inscription du genre: «Thémistocle de Phréarrhes était chorège; Phrynichos, auteur de la pièce; Adeimantos, archonte». (6) Néanmoins, il s'accordait avec la plupart des gens, à la fois parce qu'il avait en mémoire le nom de chaque citoyen, et aussi parce qu'il se montrait juge intègre en matière de contrats. Ainsi dit-il un jour à Simonide de Céos qui requérait de lui, alors qu'il était stratège, un acte illégal: «Il ne serait pas bon poète celui qui chanterait contre la mesure, pas plus que je ne serais, moi, un magistrat correct en accordant une faveur contraire à la loi». (7) Il raillait encore Simonide en disant que c'était manquer de jugeote que d'insulter les Corinthiens, habitants d'une grande ville, tout en faisant faire des portraits de lui-même, qui était d'apparence si vilaine. Pour accroître son pouvoir tout en plaisant au peuple, Thémistocle abattit finalement l'opposition et éloigna Aristide après l'avoir fait ostraciser.





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Dernière mise à jour : 8/01/2007