HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Solon

δ



Texte grec :

[30] ἐπεὶ δὲ κατατρώσας αὐτὸς ἑαυτὸν ὁ Πεισίστρατος ἧκεν εἰς ἀγορὰν ἐπὶ ζεύγους κομιζόμενος, καὶ παρώξυνε τὸν δῆμον ὡς διὰ τὴν πολιτείαν ὑπὸ τῶν ἐχθρῶν ἐπιβεβουλευμένος, καὶ πολλοὺς εἶχεν ἀγανακτοῦντας καὶ βοῶντας, προσελθὼν ἐγγὺς ὁ Σόλων καὶ παραστάς, “οὐ καλῶς,” εἶπεν, “ὦ παῖ Ἱπποκράτους, ὑποκρίνῃ τὸν Ὁμηρικὸν Ὀδυσσέα· ταῦτα γὰρ ποιεῖς τοὺς πολίτας παρακρουόμενος οἷς ἐκεῖνος τοὺς πολεμίους ἐξηπάτησεν, αἰκισάμενος ἑαυτόν.” (2) ἐκ τούτου τὸ μὲν πλῆθος ἦν ἕτοιμον ὑπερμαχεῖν τοῦ Πεισιστράτου, καὶ συνῆλθεν εἰς ἐκκλησίαν ὁ δῆμος. Ἀρίστωνος δὲ γράψαντος ὅπως δοθῶσι πεντήκοντα κορυνηφόροι τῷ Πεισιστράτῳ φυλακὴ τοῦ σώματος, ἀντεῖπεν ὁ Σόλων ἀναστὰς καὶ πολλὰ διεξῆλθεν ὅμοια τούτοις οἷς διὰ τῶν ποιημάτων γέγραφεν· εἰς γὰρ γλῶσσαν ὁρᾶτε καὶ εἰς ἔπη αἱμύλοι ἀνδρός. ὑμῶν δ' εἷς μὲν ἕκαστος ἀλώπεκος ἴχνεσι βαίνει, σύμπασιν δ' ὑμῖν χαῦνος ἔνεστι νόος. (3) ὁρῶν δὲ τοὺς μὲν πένητας ὡρμημένους χαρίζεσθαι τῷ Πεισιστράτῳ καὶ θορυβοῦντας, τοὺς δὲ πλουσίους ἀποδιδράσκοντας καὶ ἀποδειλιῶντας, ἀπῆλθεν εἰπὼν ὅτι τῶν μέν ἐστι σοφώτερος, τῶν δὲ ἀνδρειότερος· σοφώτερος μὲν τῶν μὴ συνιέντων τὸ πραττόμενον, ἀνδρειότερος δὲ τῶν συνιέντων μέν, ἐναντιοῦσθαι δὲ τῇ τυραννίδι φοβουμένων. τὸ δὲ ψήφισμα κυρώσας ὁ δῆμος οὐδὲ περὶ τοῦ πλήθους ἔτι τῶν κορυνηφόρων διεμικρολογεῖτο πρὸς τὸν Πεισίστρατον, ἀλλ' ὅσους ἐβούλετο τρέφοντα καὶ συνάγοντα φανερῶς περιεώρα, μέχρι τὴν ἀκρόπολιν κατέσχε. (4) γενομένου δὲ τούτου καὶ τῆς πόλεως συνταραχθείσης, ὁ μὲν Μεγακλῆς εὐθὺς ἔφυγε μετὰ τῶν ἄλλων Ἀλκμαιωνιδῶν, ὁ δὲ Σόλων ἤδη μὲν ἦν σφόδρα γέρων καὶ τοὺς βοηθοῦντας οὐκ εἶχεν, ὅμως δὲ προῆλθεν εἰς ἀγορὰν καὶ διελέχθη πρὸς τοὺς πολίτας, τὰ μὲν κακίζων τὴν ἀβουλίαν αὐτῶν καὶ μαλακίαν, τὰ δὲ παροξύνων ἔτι καὶ παρακαλῶν μὴ προέσθαι τὴν ἐλευθερίαν· (5) ὅτε καὶ τὸ μνημονευόμενον εἶπεν, ὡς πρώην μὲν ἦν εὐμαρέστερον αὐτοῖς τὸ κωλῦσαι τὴν τυραννίδα συνισταμένην, νῦν δὲ μεῖζόν ἐστι καὶ λαμπρότερον ἐκκόψαι καὶ ἀνελεῖν συνεστῶσαν ἤδη καὶ πεφυκυῖαν. οὐδενὸς δὲ προσέχοντος αὐτῷ διὰ τὸν φόβον ἀπῆλθεν εἰς τὴν οἰκίαν τὴν ἑαυτοῦ, καὶ λαβὼν τὰ ὅπλα καὶ πρὸ τῶν θυρῶν θέμενος εἰς τὸν στενωπόν, “ἐμοὶ μέν,” εἶπεν, “ὡς δυνατὸν ἦν βεβοήθηται τῇ πατρίδι καὶ τοῖς νόμοις.” (6) καὶ τὸ λοιπὸν ἡσυχίαν ἦγε, καὶ τῶν φίλων φεύγειν παραινούντων οὐ προσεῖχεν, ἀλλὰ ποιήματα γράφων ὠνείδιζε τοῖς Ἀθηναίοις· εἰ δὲ πεπόνθατε λυγρὰ δι' ὑμετέρην κακότητα, μή τι θεοῖς τούτων μῆνιν ἐπαμφέρετε. αὐτοὶ γὰρ τούτους ηὐξήσατε ῥύματα δόντες, καὶ διὰ ταῦτα κακὴν ἔσχετε δουλοσύνην.

Traduction française :

[30] XLI. Cependant Pisistrate, après s'être blessé lui-même, se fit porter sur la place dans un chariot, et souleva la multitude en lui persuadant que c'étaient ses ennemis qui, ne pouvant souffrir son zèle pour la république, l'avaient mis dans cet état. La populace commençait déjà à faire éclater son indignation par des cris, lorsque Solon, s'approchant de Pisistrate, lui dit : « Fils d'Hippocrate, tu copies mal l'Ulysse d'Homère : il ne se "blessa que pour surprendre ses ennemis, et tu l'as fait pour tromper tes concitoyens". Mais comme la populace était près d'en venir aux mains pour soutenir Pisistrate, on prit le parti de convoquer l'assemblée. Ariston ayant proposé qu'on accordât cinquante gardes à Pisistrate pour la sûreté de sa personne, Solon se leva, et combattit avec force cette proposition par des raisons qu'il inséra depuis dans ses poésies : "Par cet air de douceur que son maintien respire, Par ses discours adroits vous vous laissez séduire, Et vous ne voyez pas sa marche et ses projets. Avez-vous à traiter vos propres intérêts, Chacun a du renard la ruse et la finesse ; Ensemble, vous n'avez ni raison ni sagesse". Mais voyant que les pauvres se déclaraient ouvertement pour Pisistrate et excitaient du tumulte, que les riches effrayés se retiraient de l'assemblée, il en sortit lui-même, et dit tout haut qu'il avait été plus prudent que les pauvres, qui n'avaient pas vu les intrigues de Pisistrate, et plus courageux que les riches, qui, en les voyant, n'avaient pas osé s'opposer à la tyrannie. Le peuple ayant confirmé le décret d'Ariston, Solon ne disputa point avec Pisistrate sur le nombre des gardes qu'on lui donnerait; il lui en laissa prendre tant qu'il voulut, et Pisistrate se rendit enfin maître de la citadelle. Pendant le trouble que cette entreprise excita dans la ville, Mégaclès s'enfuit précipitamment avec les autres Alcméonides. XLII. Solon, malgré son extrême vieillesse et cet abandon général, se rendit sur la place; et reprochant avec force aux Athéniens leur imprudence et leur lâcheté, il les exhortait, il les pressait vivement de ne pas trahir la cause de la liberté. Ce fut dans cette occasion qu'il dit ce mot devenu depuis si célèbre : "Avant ce jour, il vous eût été facile de réprimer la tyrannie naissante; maintenant qu'elle est établie, il sera plus grand et plus glorieux de la détruire." Mais quand il vit que la frayeur avait saisi tous les citoyens, et que personne ne l'écoutait, il rentra chez lui, prit ses armes, et les posa dans la rue devant sa porte, en disant : « J'ai défendu, autant qu'il m'a été possible, la patrie et les lois; » et depuis il se tint tranquille. Ses amis lui conseillaient de prendre la fuite; mais il ne daigna pas même les écouter, et resta dans sa maison, s'occupant à faire des vers dans lesquels il reprochait aux Athéniens toutes leurs fautes : "Si votre lâcheté fit tout votre malheur, N'accusez pas les dieux d'un honteux esclavage. Le pouvoir du tyran n'est-il pas votre ouvrage? La garde qui l'entoure assure sa grandeur".





Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Bibliotheca Classica Selecta (BCS)

 
UCL |FLTR |Itinera Electronica |Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Responsable académique : Alain Meurant
Analyse, design et réalisation informatiques : B. Maroutaeff - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 30/08/2007