HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Publicola

διέξοδον



Texte grec :

[8] Ἐκ τούτου τὰ μὲν χρήματα τῶν βασιλέων διαρπάσαι τοῖς Ῥωμαίοις ἔδωκαν, τὴν δ´ οἰκίαν κατέσκαψαν καὶ τὴν ἔπαυλιν. τοῦ δ´ Ἀρείου πεδίου τὸ ἥδιστον ἐκέκτητο Ταρκύνιος, καὶ τοῦτο τῷ θεῷ καθιέρωσαν. ἔτυχε δὲ τεθερισμένον ἄρτι, καὶ κειμένων ἔτι τῶν δραγμάτων, οὐκ ᾤοντο δεῖν ἀλοᾶν οὐδὲ χρῆσθαι διὰ τὴν καθιέρωσιν, ἀλλὰ συνδραμόντες ἐφόρουν τὰς ἀμάλλας εἰς τὸν ποταμόν. ὣς δ´ αὕτως καὶ τὰ δένδρα κόπτοντες ἐνέβαλλον, ἀργὸν παντάπασι τὸ χωρίον ἀνιέντες τῷ θεῷ καὶ ἄκαρπον. ὠθουμένων δὲ πολλῶν ἐπ´ ἀλλήλοις καὶ ἀθρόων, ὑπήγαγεν ὁ ῥοῦς οὐ πολὺν τόπον, ἀλλ´ ὅπου τὰ πρῶτα συνενεχθέντα καὶ περιπεσόντα τοῖς στερεοῖς ὑπέστη, τῶν ἐπιφερομένων διέξοδον οὐκ ἐχόντων, ἀλλ´ ἐνισχομένων καὶ περιπλεκομένων, ἐλάμβανεν ἡ σύμπηξις ἰσχὺν καὶ ῥίζωσιν, αὐξανομένην ὑπὸ τοῦ ῥεύματος. ἰλύν τε γὰρ ἐπήγαγε πολλήν, ἣ προσισταμένη τροφὴν παρεῖχεν ἅμα καὶ κόλλησιν, αἵ τε πληγαὶ σάλον οὐκ ἐποίουν, ἀλλὰ μαλακῶς πιέζουσαι συνήλαυνον εἰς ταὐτὸ πάντα καὶ συνέπλαττον. ὑπὸ δὲ μεγέθους καὶ στάσεως ἕτερον αὑτῷ μέγεθος ἐκτᾶτο καὶ χώραν ἀναδεχομένην τὰ πλεῖστα τῶν ὑπὸ τοῦ ποταμοῦ καταφρομένων. τοῦτο νῦν νῆσός ἐστιν ἱερὰ κατὰ τὴν πόλιν, ἔχει δὲ καὶ ναοὺς θεῶν καὶ περιπάτους, καλεῖται δὲ φωνῇ τῇ Λατίνων Μέσον δυεῖν γεφυρῶν. ἔνιοι δὲ τοῦτο συμπεσεῖν ἱστοροῦσιν οὐχ ὅτε τὸ Ταρκυνίου καθιερώθη πεδίον, ἀλλὰ χρόνοις ὕστερον ἄλλο χωρίον ὁμοροῦν ἐκείνῳ Ταρκυνίας ἀνείσης. ἡ δὲ Ταρκυνία παρθένος ἦν ἱέρεια, μία τῶν Ἑστιάδων, ἔσχε δὲ τιμὰς ἀντὶ τούτου μεγάλας, ἐν αἷς ἦν καὶ τὸ μαρτυρίαν αὐτῆς δέχεσθαι μόνης γυναικῶν· τὸ δ´ ἐξεῖναι γαμεῖσθαι ψηφισαμένων οὐ προσεδέξατο. καὶ ταῦτα μὲν οὕτω γενέσθαι μυθολογοῦσι.

Traduction française :

[8] VIII. A la suite de cette affaire, on permit aux citoyens de piller les biens des Rois; on rasa leur palais et leur maison de campagne. Comme Tarquin possédait la partie la plus agréable du champ de Mars, on la consacra également au dieu. La moisson venait d'être faite, et les gerbes gisaient encore à terre; mais on ne crut pas qu'il fallût battre le blé ni s'en servir, à cause de la consécration, et l'on s'empressa de porter ces gerbes au fleuve. On coupa même les arbres pour les y jeter, et ainsi l'on remit à Mars l'endroit nu et dépouillé de toute production. Mais comme ces épaves s'entrechoquaient et s'aggloméraient, le courant ne les mena pas loin; il déposa les nouvelles juste à l'endroit où il avait porté les premières, maintenant fixées au fond; celles qui survenaient, ne trouvant pas d'issue, s'arrêtaient et s'accrochaient, masse compacte qui prit racine sous l'action du fleuve; car il apportait beaucoup de limon, qui fortifiait la base et soudait ensemble tous les matériaux; les chocs ne provoquaient pas d'agitation; mais, par une poussée insensible, entraînaient tout dans la même direction et faisaient un ensemble de ce fouillis. Par suite de ses dimensions et de sa fixité, cette masse grossit encore de presque tous les apports du fleuve. C'est maintenant une île sainte, au bas de la ville; elle possède des sanctuaires et des promenades; et on l'appelle en latin "l'Entre-deux-Ponts". D'après quelques auteurs, la formation n'en remonte pas au temps où fut consacré le champ de Tarquin, mais plus tard, à la donation d'une terre voisine par Tarquinie. Cette Tarquinie était une vierge sacrée, une des Vestales; elle reçut de grands honneurs en récompense de sa libéralité, le droit de témoigner en justice, seule entre les femmes, et aussi la permission de se marier, qu'elle n'accepta pas. Voilà ce que l'on raconte à ce propos.





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Dernière mise à jour : 31/08/2006