HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Publicola

δὲ



Texte grec :

[6] Ἐπεὶ δὲ τὸν θόρυβον κατέπαυσαν οἱ ὕπατοι, καὶ τοῦ Οὐαλερίου κελεύσαντος ἐκ τῆς οἰκίας ὁ Οὐινδίκιος προήχθη, καὶ γενομένης κατηγορίας ἀνεγνώσθη τὰ γράμματα, καὶ πρὸς οὐδὲν ἐτόλμησαν ἀντειπεῖν οἱ ἄνδρες, ἦν μὲν κατήφεια καὶ σιωπὴ τῶν ἄλλων, ὀλίγοι δὲ βουλόμενοι τῷ Βρούτῳ χαρίζεσθαι φυγῆς ἐμέμνηντο. καί τι καὶ Κολλατῖνος αὐτοῖς ἐλπίδος ἐπιεικοῦς ἐνεδίδου δεδακρυμένος καὶ Οὐαλέριος σιωπῶν. ὁ δὲ Βροῦτος ὀνομαστὶ τῶν υἱῶν ἑκάτερον προσειπών, ‘ἄγ´ ὦ Τίτε’ εἶπεν, ‘ἄγ´ ὦ Τιβέριε, τί οὐκ ἀπολογεῖσθε πρὸς τὴν κατηγορίαν;’ ὡς δ´ οὐδὲν ἀπεκρίναντο τρὶς ἐρωτηθέντες, οὕτως πρὸς τοὺς ὑπηρέτας ἀποστρέψας τὸ πρόσωπον, ‘ὑμέτερον’ εἶπεν ‘ἤδη τὸ λοιπὸν ἔργον.’ οἱ δ´ εὐθὺς συλλαβόντες τοὺς νεανίσκους περιερρήγνυον τὰ ἱμάτια, τὰς χεῖρας ἀπῆγον ὀπίσω, ῥάβδοις κατέξαινον τὰ σώματα, τῶν μὲν ἄλλων οὐ δυναμένων προσορᾶν οὐδὲ καρτερούντων, ἐκεῖνον δὲ λέγεται μήτε τὰς ὄψεις ἀπαγαγεῖν ἀλλαχόσε, μήτ´ οἴκτῳ τι τρέψαι τῆς περὶ τὸ πρόσωπον ὀργῆς καὶ βαρύτητος, ἀλλὰ δεινὸν ἐνορᾶν κολαζομένοις τοῖς παισίν, ἄχρι οὗ κατατείναντες αὐτοὺς ἐπὶ τοὔδαφος πελέκει τὰς κεφαλὰς ἀπέκοψαν. οὕτω δὲ τοὺς ἄλλους ἐπὶ τῷ συνάρχοντι ποιησάμενος, ᾤχετ´ ἐξαναστάς, ἔργον εἰργασμένος οὔτ´ ἐπαινεῖν βουλομένοις ἀξίως οὔτε ψέγειν ἐφικτόν. ἢ γὰρ ἀρετῆς ὕψος εἰς ἀπάθειαν ἐξέστησεν αὐτοῦ τὴν ψυχήν, ἢ πάθους μέγεθος εἰς ἀναλγησίαν. οὐδέτερον δὲ μικρὸν οὐδ´ ἀνθρώπινον, ἀλλ´ ἢ θεῖον ἢ θηριῶδες. δίκαιον δὲ τῇ δόξῃ τοῦ ἀνδρὸς τὴν κρίσιν ἕπεσθαι μᾶλλον ἢ τὴν ἀρετὴν ἀσθενείᾳ τοῦ κρίνοντος ἀπιστεῖσθαι. Ῥωμαῖοι γὰρ οὐ τοσοῦτον ἔργον οἴονται Ῥωμύλου γενέσθαι τῆς πόλεως τὴν ἵδρυσιν, ὅσον Βρούτου τὴν κτίσιν τῆς πολιτείας καὶ κατάστασιν.

Traduction française :

[6] VI. Lorsque les consuls eurent apaisé le tumulte, Valérius fit amener de chez lui Vindicius, qui porta son accusation. Lecture fut ensuite donnée des pièces, et les accusés n'osèrent répliquer à rien. Le reste de l'assistance était triste et silencieux; un petit nombre seulement, pour faire plaisir à Brutus, parlaient d'exil. De plus les larmes de Collatin semblaient présager la grâce des coupables, comme le silence de Valérius. Mais Brutus, interpellant par leurs noms chacun de ses deux fils « Allons, Titus, dit-il, allons, Valérius, pourquoi ne vous défendez-vous pas de cette accusation? » Et, comme ils n'avaient rien répondu après trois interpellations, il se tourna vers les licteurs et leur dit : « Le reste vous regarde. » Les licteurs saisirent aussitôt les jeunes gens, arrachèrent leurs vêtements, leur lièrent les mains derrière le dos et les déchirèrent à coups de verges. L'assistance ne pouvait et n'osait lever les yeux; seul Brutus, dit-on, ne détourna pas ses regards; aucune pitié n'adoucit son expression de colère et de sévérité; il lançait des coups d'oeil terribles à ses enfants, jusqu'au moment où leurs bourreaux les étendirent sur le sol et les décapitèrent par la hache. Alors seulement, laissant les autres criminels à la discrétion de son collègue, il se leva et partit, ayant accompli une action à la hauteur de Iaquelle ne peuvent arriver ni l'éloge, ni le blâme. Car ou bien la sublimité de sa vertu le rendit indifférent à tout le reste; ou bien la violence de la commotion aboutit à l'insensibilité. Ni l'un, ni l'autre ne serait petit, ni humain, l'un, étant d'un dieu, l'autre, d'un monstre. Mais, il faut, en équité, conformer son jugement à la réputation de ce grand homme plutôt que de mettre en doute une vertu trop supérieure à la faiblesse de celui qui s'en fait juge. Car les Romains ne regardent pas même la fondation de leur ville par Romulus comme une aussi grande oeuvre que l'établissement et l'organisation de la république par Brutus.





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Dernière mise à jour : 31/08/2006