HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Publicola

διέφθειραν



Texte grec :

[3] Μετὰ δὲ ταῦτα πρέσβεις ἧκον ἕτεροι, τῆς τε βασιλείας ἀφίστασθαι καὶ πολεμοῦντα παύεσθαι τὸν Ταρκύνιον λέγοντες, ἀπαιτεῖν δὲ τὰ χρήματα καὶ τὰς οὐσίας αὑτῷ καὶ φίλοις καὶ οἰκείοις, ἀφ´ ὧν διαβιώσονται φεύγοντες. ἐπικλωμένων δὲ πολλῶν καὶ μάλιστα τοῦ Κολλατίνου συναγορεύοντος, ἄτρεπτος ὢν ἀνὴρ καὶ τραχὺς ὀργὴν ὁ Βροῦτος ἐξέδραμεν εἰς ἀγοράν, προδότην ἀποκαλῶν τὸν συνάρχοντα, πολέμου καὶ τυραννίδος ἀφορμὰς χαριζόμενον οἷς δεινὸν ἦν ὄντως ἐφόδια φυγῆς ψηφίσασθαι. συνελθόντων δὲ τῶν πολιτῶν, πρῶτος ἰδιώτης ἀνὴρ εἶπεν ἐν δήμῳ τότε Γάιος Μινούκιος, τῷ τε Βρούτῳ διακελευόμενος καὶ τοῖς Ῥωμαίοις παραινῶν ὁρᾶν, ὅπως τὰ χρήματα μετ´ αὐτῶν ὄντα πολεμοίη πρὸς τοὺς τυράννους μᾶλλον ἢ μετ´ ἐκείνων πρὸς αὐτούς. οὐ μὴν ἀλλ´ ἔδοξε τοῖς Ῥωμαίοις, τὴν ἐλευθερίαν ἔχουσιν ὑπὲρ ἧς ἐπολέμουν, μὴ προέσθαι τὴν εἰρήνην ἕνεκα χρημάτων, ἀλλὰ συνεκβαλεῖν καὶ ταῦτα τοῖς τυράννοις. ἦν δ´ ἄρα Ταρκυνίῳ λόγος μὲν ἐλάχιστος τῶν χρημάτων, ἡ δ´ ἀπαίτησις ἅμα πεῖρα τοῦ δήμου καὶ κατασκευὴ προδοσίας. καὶ ταῦτ´ ἔπραττον οἱ πρέσβεις, ὑπομένοντες ἐπὶ τῇ τῶν χρημάτων προφάσει, τὰ μὲν ἀποδίδοσθαι, τὰ δὲ φυλάττειν, τὰ δ´ ἀποπέμπειν φάσκοντες, ἄχρι οὗ διέφθειραν οἴκους δύο τῶν καλῶν καὶ ἀγαθῶν νομιζομένων, τὸν Ἀκυιλλίων, τρεῖς ἔχοντα βουλευτάς, καὶ δύο τὸν Οὐιτελλίων. οὗτοι πάντες ἦσαν ἀπὸ μητέρων ἀδελφιδοῖ Κολλατίνου τοῦ ὑπατεύοντος, ἰδίᾳ δ´ Οὐιτελλίοις ἑτέρα πρὸς Βροῦτον οἰκειότης ὑπῆρχεν. ἀδελφὴν γὰρ αὐτῶν ὁ Βροῦτος εἶχε καὶ παῖδας ἐξ αὐτῆς πλείονας· ὧν δύο τοὺς ἐν ἡλικίᾳ συγγενεῖς ὄντας ἅμα καὶ συνήθεις οἱ Οὐιτέλλιοι προσηγάγοντο καὶ συνέπεισαν ἐν τῇ προδοσίᾳ γενέσθαι, καὶ καταμείξαντας ἑαυτοὺς εἰς γένος μέγα τὸ Ταρκυνίων καὶ βασιλικὰς ἐλπίδας ἀπαλλαγῆναι τῆς τοῦ πατρὸς ἀβελτερίας καὶ χαλεπότητος· χαλεπότητα μὲν τὸ ἀπαραίτητον αὐτοῦ πρὸς τοὺς πονηροὺς λέγοντες· τῇ δ´ ἀβελτερίᾳ προσποιήματι καὶ παρακαλύμματι πολὺν χρόνον ὡς ἔοικε χρησάμενος ἀσφαλείας ἕνεκα πρὸς τοὺς τυράννους, οὐδ´ ὕστερον ἔφυγεν αὐτῆς τὴν ἐπωνυμίαν.

Traduction française :

[3] III. Après cet incident, d'autres ambassadeurs vinrent affirmer que Tarquin allait abdiquer la royauté et cesser la guerre, mais qu'il réclamait son argent et ses biens avec ceux de ses amis et de ses proches, pour leur permettre de subsister en exil. Beaucoup de gens se laissaient fléchir, et Collatin surtout appuyait cette démarche, lorsque Brutus, en homme inébranlable et aux colères terribles, courut au Forum. Il traita son collègue de traître, prêt à donner les moyens de faire la guerre et de restaurer la tyrannie à des hommes dont il serait réellement effrayant de subventionner l'exil. Les citoyens s'étant réunis pour voter, le premier qui prit la parole devant le peuple fut un simple particulier, C. Minucius; il recommanda à Brutus et conseilla aux Romains de songer à employer l'argent qu'ils avaient chez eux à lutter contre les tyrans plutôt que de laisser cette arme passer dans le camp ennemi. Cependant, les Romains décidèrent, ayant la liberté pour laquelle ils combattaient, de ne pas sacrifier la paix à une question d'argent et d'exiler la fortune des tyrans avec ses maîtres. Au fond Tarquin se souciait très peu de l'argent, mais sa réclamation était en même temps un moyen de sonder le peuple et le début d'une intrigue de haute trahison. Ses délégués manoeuvraient dans ce sens, et ils restèrent à Rome sous prétexte de liquider la fortune royale, ayant, prétendaient-ils, à vendre certains biens, à en garder ou encore à en expédier d'autres. Tout cela jusqu'au moment où ils parvinrent à corrompre deux familles de l'aristocratie, celle des Aquilius, qui comptait trois sénateurs, et celle des Vitellius, qui en avait deux. Les membres de ces familles étaient tous, par leurs mères, les neveux du consul Collatin; mais les Vitellius avaient, en outre, des liens particuliers avec Brutus; car il était marié à leur soeur et il eut d'elle plusieurs enfants, entre autres deux fils, qui arrivaient à l'âge d'homme. Ces jeunes gens, étant à la fois les parents et les amis des Vitellius, furent séduits par leurs promesses. Ils se laissèrent persuader d'entrer dans le complot, de s'associer à la race illustre des Tarquins et à ses espérances royales, enfin de se débarrasser d'un père stupide et rigoureux; car les Vitellius appelaient rigueur son attitude inflexible envers les méchants; quant à la stupidité, il en avait longtemps pris les dehors et l'apparence, à ce qu'il semble, pour assurer sa tranquillité par rapport aux tyrans; et, dans la suite, il ne put pas éviter le surnom qu'on en tira pour lui.





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Dernière mise à jour : 31/08/2006