Texte grec :
[40] τοῦ δὲ Περικλέους ταχεῖαν αἴσθησιν καὶ σαφῆ πόθον Ἀθηναίοις
ἐνειργάζετο τὰ πράγματα. καὶ γὰρ οἱ ζῶντος βαρυνόμενοι τὴν δύναμιν ὡς
ἀμαυροῦσαν αὐτούς, εὐθὺς ἐκ ποδῶν γενομένου πειρώμενοι ῥητόρων καὶ
δημαγωγῶν ἑτέρων ἀνωμολογοῦντο μετριώτερον ἐν ὄγκῳ καὶ σεμνότερον
ἐν (5) πρᾳότητι μὴ φῦναι τρόπον· ἡ δ' ἐπίφθονος ἰσχὺς ἐκείνη, μοναρχία
λεγομένη καὶ τυραννὶς πρότερον, ἐφάνη τότε σωτήριον ἔρυμα τῆς
πολιτείας γενομένη· τοσαύτη φθορὰ καὶ πλῆθος ἐπέκειτο κακίας τοῖς
πράγμασιν, ἣν ἐκεῖνος ἀσθενῆ καὶ ταπεινὴν ποιῶν ἀπέκρυπτε καὶ
κατεκώλυεν ἀνήκεστον ἐν ἐξουσίᾳ γενέσθαι.
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Traduction française :
[40] XL. Les événements qui suivirent la mort de Périclès firent bientôt sentir aux Athéniens toute
la perte qu'ils avaient faite, et leur donnèrent les plus vifs regrets. Ceux qui, pendant sa
vie, supportaient le plus impatiemment une puissance qui les offusquait, n'eurent pas plus tôt
essayé, après sa mort, des autres orateurs et de ceux qui se mêlaient de conduire le peuple,
qu'ils furent forcés d'avouer que jamais personne n'avait été ni plus modéré que lui dans la
sévérité, ni plus grave dans la douceur. Cette puissance, si enviée, qu'on traitait de monarchie
et de tyrannie, ne parut plus alors qu'un rempart qui avait sauvé la république : tant, depuis sa
mort, la corruption se répandit dans toute la ville, et y fit régner cette foule de vices que
Périclès avait su contenir et réduire pendant sa vie, et qu'il avait empêché de dégénérer en une
licence qui serait devenue irrémédiable !
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