HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Périclès

τὰς



Texte grec :

[38] τότε δὲ τοῦ Περικλέους ἔοικεν ὁ λοιμὸς λαβέσθαι λαβὴν οὐκ ὀξεῖαν, ὥσπερ ἄλλων, οὐδὲ σύντονον, ἀλλὰ βληχρᾷ τινι νόσῳ καὶ μῆκος ἐν ποικίλαις ἐχούσῃ μεταβολαῖς διαχρωμένην τὸ σῶμα σχολαίως καὶ ὑπερείπουσαν τὸ φρόνημα τῆς ψυχῆς. (2) ὁ γοῦν Θεόφραστος ἐν τοῖς Ἠθικοῖς διαπορήσας εἰ πρὸς τὰς τύχας τρέπεται τὰ ἤθη καὶ κινούμενα τοῖς τῶν σωμάτων πάθεσιν ἐξίσταται τῆς ἀρετῆς, ἱστόρηκεν ὅτι νοσῶν ὁ Περικλῆς ἐπισκοπουμένῳ τινὶ τῶν φίλων δείξειε περίαπτον ὑπὸ τῶν γυναικῶν τῷ τραχήλῳ περιηρτημένον, ὡς σφόδρα κακῶς ἔχων ὁπότε καὶ ταύτην ὑπομένοι τὴν ἀβελτερίαν. (3) ἤδη δὲ πρὸς τῷ τελευτᾶν ὄντος αὐτοῦ,περικαθήμενοι τῶν πολιτῶν οἱ βέλτιστοι καὶ τῶν φίλων οἱ περιόντες λόγον ἐποιοῦντο τῆς ἀρετῆς καὶ τῆς δυνάμεως, ὅση γένοιτο, καὶ τὰς πράξεις ἀνεμετροῦντο καὶ τῶν τροπαίων τὸ πλῆθος· ἐννέα γὰρ ἦν ἃ στρατηγῶν καὶ νικῶν ἔστησεν ὑπὲρ τῆς πόλεως. (4) ταῦτα, ὡς οὐκέτι συνιέντος, ἀλλὰ καθῃρημένου τὴν αἴσθησιν αὐτοῦ, διελέγοντο πρὸς ἀλλήλους· ὁ δὲ πᾶσιν ἐτύγχανε τὸν νοῦν προσεσχηκώς, καὶ φθεγξάμενος εἰς μέσον ἔφη θαυμάζειν ὅτι ταῦτα μὲν ἐπαινοῦσιν αὐτοῦ καὶ μνημονεύουσιν, ἃ καὶ πρὸς τύχην ἐστὶ κοινὰ καὶ γέγονεν ἤδη πολλοῖς στρατηγοῖς, τὸ δὲ κάλλιστον καὶ μέγιστον οὐ λέγουσιν. “οὐδεὶς γάρ,” ἔφη, “δι' ἐμὲ τῶν ὄντων Ἀφηναίων μέλαν ἱμάτιον περιεβάλετο.”

Traduction française :

[38] XXXVIII. C'est alors que Périclès fut atteint de la peste. Elle ne se déclara pas chez lui par des symptôme aussi aigus et aussi violents que dans les autres. Faible et peu active, sujette, dans sa longue durée, à de fréquentes variations, elle mina lentement son corps, et affaiblit insensiblement son esprit. Théophraste, dans cette partie de ses morales où il recherche si les moeurs changent avec la fortune, en sorte qu'altérées par les affections du corps elles abandonnent la vertu, raconte que Périclès, visité dans sa maladie par un de ses amis, lui montra une amulette que des femmes lui avaient suspendue au cou : il donnait à entendre qu'il devait être bien malade, puisqu'il se prêtait à de pareilles faiblesses. Comme il était sur le point de mourir, les principaux citoyens et ceux de ses amis qui avaient échappé à la contagion, assis autour de son lit, s'entretenaient de ses vertus et de la grande puissance dont il avait joui pendant sa vie. Ils racontaient ses belles actions et le grand nombre de ses victoires. Il avait érigé, comme général, neuf trophées à l'honneur d'Athènes, pour autant de batailles qu'il avait gagnées. Ils parlaient ainsi entre eux, persuadés qu'il ne les entendait pas et qu'il avait perdu tout sentiment. Mais il ne lui était rien échappé de ce qu'ils avaient dit ; et prenant tout à coup la parole : « Je suis surpris, leur dit-il, que vous ayez si présents à l'esprit et que vous vantiez si fort des exploits dont la fortune a partagé la gloire, et que tant d'autres généraux ont faits comme moi, tandis que vous ne parlez pas de ce qu'il y a de plus grand et de plus glorieux dans ma vie : c'est que jamais je n'ai fait prendre le deuil à aucun Athénien.»





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Dernière mise à jour : 14/12/2005