Texte grec :
[25] τὸν δὲ πρὸς Σαμίους πόλεμον αἰτιῶνται μάλιστα τὸν Περικλέα
ψηφίσασθαι διὰ Μιλησίους Ἀσπασίας δεηθείσης. αἱ γὰρ πόλεις
ἐπολέμουν τὸν περὶ Πριήνης πόλεμον, καὶ κρατοῦντες οἱ Σάμιοι,
παύσασθαι τῶν Ἀθηναίων κελευόντων καὶ δίκας λαβεῖν καὶ δοῦναι παρ'
αὐτοῖς, οὐκ ἐπείθοντο. πλεύσας οὖν ὁ Περικλῆς τὴν μὲν οὖσαν ὀλιγαρχίαν
ἐν Σάμῳ κατέλυσεν, τῶν δὲ πρώτων λαβὼν ὁμήρους πεντήκοντα καὶ
παῖδας ἴσους εἰς Λῆμνον ἀπέστειλε. (2) καίτοι φασὶν ἕκαστον μὲν αὐτῷ
τῶν ὁμήρων διδόναι τάλαντον ὑπὲρ ἑαυτοῦ, πολλὰ δ' ἄλλα τοὺς μὴ
θέλοντας ἐν τῇ πόλει γενέσθαι δημοκρατίαν. ἔτι δὲ Πισσούθνης ὁ Πέρσης
ἔχων τινὰ πρὸς Σαμίους εὔνοιαν ἀπέστειλεν αὐτῷ μυρίους χρυσοῦς,
παραιτούμενος τὴν πόλιν. οὐ μὴν ἔλαβε τούτων οὐδὲν ὁ Περικλῆς, ἀλλὰ
χρησάμενος ὥσπερ ἐγνώκει τοῖς Σαμίοις καὶ καταστήσας δημοκρατίαν
ἀπέπλευσεν εἰς τὰς Ἀθήνας. (3) οἱ δ' εὐθὺς ἀπέστησαν, ἐκκλέψαντος
αὐτοῖς τοὺς ὁμήρους Πισσούθνου καὶ τἆλλα παρασκευάσαντος πρὸς τὸν
πόλεμον. αὖθις οὖν ὁ Περικλῆς ἐξέπλευσεν ἐπ' αὐτοὺς οὐχ ἡσυχάζοντας
οὐδὲ κατεπτηχότας, ἀλλὰ καὶ πάνυ προθύμως ἐγνωκότας
ἀντιλαμβάνεσθαι τῆς θαλάττης. γενομένης δὲ καρτερᾶς ναυμαχίας περὶ
νῆσον ἣν Τραγίας καλοῦσι, λαμπρῶς ὁ Περικλῆς ἐνίκα, τέσσαρσι καὶ
τεσσαράκοντα ναυσὶν ἑβδομήκοντα καταναυμαχήσας, ὧν εἴκοσι
στρατιώτιδες ἦσαν.
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Traduction française :
[25] XXV. Pour revenir à la guerre de Samos, on accuse Périclès d'avoir, à la prière d'Aspasie, fait
prendre aux Athéniens le parti de ceux de Milet. Ces deux villes étaient en guerre au sujet
de celle de Prienne. Les Samiens ayant eu l'avantage, les Athéniens leur ordonnèrent de
mettre bas les armes, et de venir discuter devant eux leurs prétentions. Ils le refusèrent ; et
Périclès, étant allé à Samos avec une flotte, y abolit le gouvernement oligarchique, prit pour
otages cinquante des principaux citoyens, avec un pareil nombre d'enfants, et les fit partir
pour Lemnos. On dit que chacun de ces otages voulut lui donner un talent pour avoir sa
liberté ; que ceux qui craignaient le gouvernement démocratique lui offrirent aussi plusieurs
talents ; enfin le Perse Pissouthnès, qui favorisait les Samiens, lui envoya dix mille pièces d'or
pour l'engager à leur faire grâce. Périclès refusa tout ; il traita les Samiens comme il
l'avait d'abord résolu ; et, après leur avoir donné un gouvernement populaire, il s'en retourna.
A peine il fut parti, que les Samiens, dont Pissouthnès avait enlevé furtivement les otages, se
révoltèrent, et firent tous leurs préparatifs de guerre. Périclès, s'étant aussitôt rembarqué,
marcha contre eux. Il ne les trouva point dans l'inaction ou dans la crainte, mais bien
déterminés à combattre et à disputer l'empire de la mer. Les deux flottes se livrèrent un grand
combat près de l'île de Tragie. Périclès, qui n'avait que quarante-quatre vaisseaux,
remporta la victoire et défit entièrement soixante-dix vaisseaux ennemis, dont vingt étaient
des vaisseaux de guerre.
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