HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Périclès

καὶ



Texte grec :

[15] ὡς οὖν παντάπασι λυθείσης τῆς διαφορᾶς καὶ τῆς πόλεως οἷον ὁμαλῆς καὶ μιᾶς γενομένης κομιδῇ, περιήνεγκεν εἰς ἑαυτὸν τὰς Ἀθήνας καὶ τὰ τῶν Ἀθηναίων ἐξηρτημένα πράγματα, φόρους καὶ στρατεύματα καὶ τριήρεις καὶ νήσους καὶ θάλασσαν, καὶ πολλὴν μὲν δι' Ἑλλήνων, πολλὴν δὲ καὶ διὰ βαρβάρων ἥκουσαν ἰσχύν, καὶ ἡγεμονίαν ὑπηκόοις ἔθνεσι καὶ φιλίαις βασιλέων καὶ συμμαχίαις πεφραγμένην δυναστῶν, (2) οὐκέθ' ὁ αὐτὸς ἦν οὐδ' ὁμοίως χειροήθης τῷ δήμῳ καὶ ῥᾴδιος ὑπείκειν καὶ συνενδιδόναι ταῖς ἐπιθυμίαις ὥσπερ πνοαῖς τῶν πολλῶν, ἀλλ' ἐκ τῆς ἀνειμένης ἐκείνης καὶ ὑποθρυπτομένης ἔνια δημαγωγίας, ὥσπερ ἀνθηρᾶς καὶ μαλακῆς ἁρμονίας, ἀριστοκρατικὴν καὶ βασιλικὴν ἐντεινάμενος πολιτείαν, καὶ χρώμενος αὐτῇ πρὸς τὸ βέλτιστον ὀρθῇ καὶ ἀνεγκλίτῳ, (3) τὰ μὲν πολλὰ βουλόμενον ἦγε πείθων καὶ διδάσκων τὸν δῆμον, ἦν δ' ὅτε καὶ μάλα δυσχεραίνοντα κατατείνων καὶ προσβιβάζων ἐχειροῦτο τῷ συμφέροντι, μιμούμενος ἀτεχνῶς ἰατρὸν ποικίλῳ νοσήματι καὶ μακρῷ κατὰ καιρὸν μὲν ἡδονὰς ἀβλαβεῖς, κατὰ καιρὸν δὲ δηγμοὺς καὶ φάρμακα προσφέροντα σωτήρια. (4) παντοδαπῶν γάρ, ὡς εἰκός, παθῶν ἐν ὄχλῳ τοσαύτην τὸ μέγεθος ἀρχὴν ἔχοντι φυομένων, μόνος ἐμμελῶς ἕκαστα διαχειρίσασθαι πεφυκώς, μάλιστα δ' ἐλπίσι καὶ φόβοις ὥσπερ οἴαξι προσστέλλων τὸ θρασυνόμενον αὐτῶν καὶ τὸ δύσθυμον ἀνιεὶς καὶ παραμυθούμενος, ἔδειξε τὴν ῥητορικὴν κατὰ Πλάτωνα ψυχαγωγίαν οὖσαν καὶ μέγιστον ἔργον αὐτῆς τὴν περὶ τὰ ἤθη καὶ πάθη μέθοδον, ὥσπερ τινὰς τόνους καὶ φθόγγους ψυχῆς μάλ' ἐμμελοῦς ἁφῆς καὶ κρούσεως δεομένους. (5) αἰτία δ' οὐχ ἡ τοῦ λόγου ψιλῶς δύναμις, ἀλλ', ὡς Θουκυδίδης φησίν, ἡ περὶ τὸν βίον δόξα καὶ πίστις τοῦ ἀνδρός, ἀδωροτάτου περιφανῶς γενομένου καὶ χρημάτων κρείττονος· ὃς καὶ τὴν πόλιν ἐκ μεγάλης μεγίστην καὶ πλουσιωτάτην ποιήσας, καὶ γενόμενος δυνάμει πολλῶν βασιλέων καὶ τυράννων ὑπέρτερος, ὧν ἔνιοι καὶ ἐπίτροπον τοῖς υἱέσι διέθεντο ἐκεῖνον, μιᾷ δραχμῇ μείζονα τὴν οὐσίαν οὐκ ἐποίησεν ἧς ὁ πατὴρ αὐτῷ κατέλιπε.

Traduction française :

[15] XV. L'exil de Thucydide fit cesser les divisions, rétablit l'union et la paix dans la ville, et rendit Périclès maître absolu d'Athènes, dont il dirigea seul toutes les affaires. Il avait en sa disposition les revenus publics, les armées et les flottes, les îles et la mer. Il exerçait seul cette vaste domination qui, s'étendant et sur la Grèce et sur les Barbares, était encore soutenue par l'obéissance des nations soumises, par l'amitié des rois et l'alliance des princes. Mais alors il ne se montra plus le même ; il ne fut ni si doux ni si facile à céder aux désirs du peuple, à se prêter à ses divers caprices, comme à des vents contraires. Il tendit les ressorts du gouvernement, semblable auparavant, par sa faiblesse, à un instrument dont les cordes, trop relâchées, ne rendent que des sons faibles et mous ; il y substitua un gouvernement aristocratique qui approchait de la monarchie. Il se proposa toujours dans son administration ce qu'il croyait le meilleur ; et, tenant lui-même une conduite irréprochable, il faisait adopter ses conseils au peuple par la douceur et la persuasion, employait, pour vaincre sa résistance, la force et la contrainte, et l'amenait malgré lui à ce qui lui paraissait le plus utile. Il imitait en cela un médecin prudent, qui, ayant à traiter une maladie longue et dont les accidents varient, sait administrer à propos à son malade ou des médicaments agréables et doux ou des remèdes violents,et lui rend, ainsi la santé. Comme, chez un peuple à qui un empire si étendu donnait une grande puissance, il germait nécessairement des passions de toute espèce, il était seul capable d'appliquer à chacune de ces maladies morales le traitement qui lui convenait, d'employer tour à tour l'espérance et la crainte, comme un double gouvernail ; l'une retenait les emportements de la multitude, et l'autre la ranimait quand elle était découragée. Il fit voir par là que l'éloquence est, comme dit Platon, l'art de conduire les esprits ; que sa principale fonction consiste à manier à propos les passions et les penchants des hommes, comme autant de cordes qui demandent à être touchées par une main habile.





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Dernière mise à jour : 14/12/2005