Texte grec :
[14] τῶν δὲ περὶ τὸν Θουκυδίδην ῥητόρων καταβοώντων τοῦ
Περικλέους ὡς σπαθῶντος τὰ χρήματα καὶ τὰς προσόδους ἀπολλύντος,
ἠρώτησεν ἐν ἐκκλησίᾳ τὸν δῆμον εἰ πολλὰ δοκεῖ δεδαπανῆσθαι·
φησάντων δὲ πάμπολλα· “μὴ τοίνυν,” εἶπεν, “ὑμῖν, ἀλλ' ἐμοὶ
δεδαπανήσθω, καὶ τῶν ἀναθημάτων ἰδίαν ἐμαυτοῦ ποιήσομαι τὴν
ἐπιγραφήν.” (2) εἰπόντος οὖν ταῦτα τοῦ Περικλέους, εἴτε τὴν
μεγαλοφροσύνην αὐτοῦ θαυμάσαντες εἴτε πρὸς τὴν δόξαν
ἀντιφιλοτιμούμενοι τῶν ἔργων, ἀνέκραγον κελεύοντες ἐκ τῶν δημοσίων
ἀναλίσκειν καὶ χορηγεῖν μηδενὸς φειδόμενον. τέλος δὲ πρὸς τὸν
Θουκυδίδην εἰς ἀγῶνα περὶ τοῦ ὀστράκου καταστὰς καὶ διακινδυνεύσας
ἐκεῖνον μὲν ἐξέβαλε, κατέλυσε δὲ τὴν ἀντιτεταγμένην ἑταιρείαν.
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Traduction française :
[14] XIV. Comme les orateurs attachés au parti de Thucydide ne cessaient de crier que Périclès
dilapidait les finances et ruinait la république, il demanda un jour au peuple assemblé s'il
croyait qu'il eût beaucoup dépensé. « Oui, répondit le peuple, et beaucoup trop. - Eh bien !
reprit Périclès, cette dépense ne sera pas à votre charge ; je m'engage à la supporter seul. Mais
mon nom seul aussi sera placé dans les inscriptions des édifices. » A ces mots, soit admiration
pour sa grandeur d'âme, soit que par jalousie on ne voulût pas lui céder la gloire de tant de
beaux ouvrages, tout le peuple s'écria qu'il n'avait qu'à prendre dans le trésor public de quoi
en couvrir les frais, et de ne rien épargner. Cependant sa rivalité avec Thucydide étant venue à
un tel point qu'elle ne pouvait plus se terminer que par le bannissement de l'un ou de l'autre,
il vint à bout de le faire exiler, et détruisit ainsi cette faction ennemie.
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