HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Périclès

καὶ



Texte grec :

[11] οἱ δ' ἀριστοκρατικοὶ μέγιστον μὲν ἤδη τὸν Περικλέα καὶ πρόσθεν ὁρῶντες γεγονότα τῶν πολιτῶν, βουλόμενοι δ' ὅμως εἶναι τινα τὸν πρὸς αὐτὸν ἀντιτασσόμενον ἐν τῇ πόλει καὶ τὴν δύναμιν ἀμβλύνοντα, ὥστε μὴ κομιδῇ μοναρχίαν εἶναι, Θουκυδίδην τὸν Ἀλωπεκῆθεν, ἄνδρα σώφρονα καὶ κηδεστὴν Κίμωνος, ἀντέστησαν ἐναντιωσόμενον, ὃς ἧττον μὲν ὢν πολεμικὸς τοῦ Κίμωνος, (2) ἀγοραῖος δὲ καὶ πολιτικὸς μᾶλλον, οἰκουρῶν ἐν ἄστει καὶ περὶ τὸ βῆμα τῷ Περικλεῖ συμπλεκόμενος, ταχὺ τὴν πολιτείαν εἰς ἀντίπαλον κατέστησεν. οὐ γὰρ εἴασε τοὺς καλοὺς κἀγαθοὺς καλουμένους ἄνδρας ἐνδιεσπάρθαι καὶ συμμεμῖχθαι πρὸς τὸν δῆμον, ὡς πρότερον, ὑπὸ πλήθους ἠμαυρωμένους τὸ ἀξίωμα, χωρὶς δὲ διακρίνας καὶ συναγαγὼν εἰς ταὐτὸ τὴν πάντων δύναμιν ἐμβριθῆ γενομένην ὥσπερ ἐπὶ ζυγοῦ ῥοπὴν ἐποίησεν. (3) ἦν μὲν γὰρ ἐξ ἀρχῆς διπλόη τις ὕπουλος, ὥσπερ ἐν σιδήρῳ, διαφορὰν ὑποσημαίνουσα δημοτικῆς καὶ ἀριστοκρατικῆς προαιρέσεως, ἡ δ' ἐκείνων ἅμιλλα καὶ φιλοτιμία τῶν ἀνδρῶν βαθυτάτην τομὴν τεμοῦσα τῆς πόλεως τὸ μὲν δῆμον, τὸ δ' ὀλίγους ἐποίησε καλεῖσθαι. (4) διὸ καὶ τότε μάλιστα τῷ δήμῳ τὰς ἡνίας ἀνεὶς ὁ Περικλῆς ἐπολιτεύετο πρὸς χάριν, ἀεὶ μέν τινα θέαν πανηγυρικὴν ἢ ἑστίασιν ἢ πομπὴν εἶναι μηχανώμενος ἐν ἄστει καὶ “διαπαιδαγωγῶν οὐκ ἀμούσοις ἡδοναῖς” τὴν πόλιν, ἑξήκοντα δὲ τριήρεις καθ' ἕκαστον ἐνιαυτὸν ἐκπέμπων, ἐν αἷς πολλοὶ τῶν πολιτῶν ἔπλεον ὀκτὼ μῆνας ἔμμισθοι, μελετῶντες ἅμα καὶ μανθάνοντες τὴν ναυτικὴν ἐμπειρίαν. (5) πρὸς δὲ τούτοις χιλίους μὲν ἔστειλεν εἰς Χερρόνησον κληρούχους, εἰς δὲ Νάξον πεντακοσίους, εἰς δὲ Ἄνδρον τοὺς ἡμίσεις τούτων, εἰς δὲ Θρᾴκην χιλίους Βισάλταις συνοικήσοντας, ἄλλους δ' εἰς Ἰταλίαν οἰκιζομένης Συβάρεως, ἣν Θουρίους προσηγόρευσαν. καὶ ταῦτ' ἔπραττεν ἀποκουφίζων μὲν ἀργοῦ καὶ διὰ σχολὴν πολυπράγμονος ὄχλου τὴν πόλιν, ἐπανορθούμενος δὲ τὰς ἀπορίας τοῦ δήμου, φόβον δὲ καὶ φρουρὰν τοῦ μὴ νεωτερίζειν τι παρακατοικίζων τοῖς συμμάχοις.

Traduction française :

[11] XI. Les nobles, qui voyaient Périclès, élevé seul au-dessus de tous les citoyens, jouir d'un pouvoir presque absolu, cherchèrent un homme qui pût lui tenir tête dans l'administration, et affaiblir une autorité qui tendait visiblement à la monarchie. Ils lui suscitèrent un rival dans la personne de Thucydide, du bourg d'Alopèce, beau-frère de Cimon, homme sage, moins propre à la guerre que ce dernier, mais meilleur politique que lui, plus fait pour gouverner les assemblées populaires ; qui d'ailleurs, faisant son séjour à la ville, et se mesurant toujours à la tribune avec Périclès, eut bientôt remis l'équilibre dans le gouvernement. Il ne laissa plus les nobles se mêler et se confondre comme auparavant avec le peuple, et obscurcir leur dignité dans la foule ; mais les séparant de la multitude, et concentrant comme en un seul point toute leur puissance pour en augmenter la force, il mit un contre-poids dans la balance politique. Avant lui, la division qui existait entre les deux partis, semblable à ces pailles qui se trouvent dans le fer, marquait simplement la différence entre la faction populaire et celle des nobles ; mais l'ambition et la rivalité de ces deux personnages, faisant, pour ainsi dire, dans le corps politique, une incision profonde, le séparèrent en deux parties bien distinctes, dont l'une fut appelée le peuple, et l'autre la noblesse. Ce fut là ce qui détermina Périclès à lâcher encore davantage la bride au peuple, et à chercher dans son administration tous les moyens de lui plaire. Ce n'étaient chaque jour que spectacles, que fêtes et banquets, qu'il imaginait pour entretenir dans la ville des plaisirs et des amusements du meilleur goût. Il envoyait chaque année en course soixante galères, montées d'un grand nombre de citoyens qui, soudoyés huit mois de l'année, se formaient à toutes les connaissances de la marine. Il établit aussi plusieurs colonies, une de mille citoyens dans la Chersonèse, une de cinq cents à Naxos, une troisième de deux cent cinquante à Andros, une autre de mille au pays des Bisaltes en Thrace. Enfin il en envoya une en Italie pour peupler la ville de Sybaris, qu'on venait de rebâtir, et qui fut appelée Thurium. En déchargeant ainsi la ville d'une populace oisive qui, faute d'occupation, excitait sans cesse des troubles, il soulageait la misère du peuple, contenait les alliés par la crainte, et leur mettait comme autant de garnisons qui les empêchaient de se porter à des innovations.





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Dernière mise à jour : 14/12/2005