HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Périclès

οὐ



Texte grec :

[10] ὁ μὲν οὖν ἐξοστρακισμὸς ὡρισμένην εἶχε νόμῳ δεκαετίαν τοῖς φεύγουσιν· ἐν δὲ τῷ διὰ μέσου Λακεδαιμονίων στρατῷ μεγάλῳ ἐμβαλόντων εἰς τὴν Ταναγρικὴν καὶ τῶν Ἀθηναίων εὐθὺς ὁρμησάντων ἐπ' αὐτούς, ὁ μὲν Κίμων ἐλθὼν ἐκ τῆς φυγῆς ἔθετο μετὰ τῶν φυλετῶν εἰς λόχον τὰ ὅπλα καὶ δι' ἔργων ἀπολύεσθαι τὸν Λακωνισμὸν ἐβούλετο, συγκινδυνεύσας τοῖς πολίταις, οἱ δὲ φίλοι τοῦ Περικλέους συστάντες ἀπήλασαν αὐτὸν ὡς φυγάδα. (2) διὸ καὶ δοκεῖ Περικγῆς ἐρρωμενέστατα τὴν μάχην ἐκείνην ἀγωνίσασθαι καὶ γενέσθαι πάντων ἐπιφανέστατος ἀφειδήσας τοῦ σώματος. ἔπεσον δὲ καὶ τοῦ Κίμωνος οἱ φίλοι πάντες ὁμαλῶς, οὓς Περικλῆς συνεπῃτιᾶτο τοῦ Λακωνισμοῦ· καὶ μετάνοια δεινὴ τοὺς Ἀθηναίους καὶ πόθος ἔσχε τοῦ Κίμωνος, ἡττημένους μὲν ἐπὶ τῶν ὅρων τῆς Ἀττικῆς, προσδοκῶντας δὲ βαρὺν εἰς ἔτους ὥραν πόλεμον. (3) αἰσθόμενος οὖν ὁ Περικλῆς οὐκ ὤκνησε χαρίσασθαι τοῖς πολλοῖς, ἀλλὰ τὸ ψήφισμα γράψας αὐτὸς ἐκάλει τὸν ἄνδρα, κἀκεῖνος κατελθὼν εἰρήνην ἐποίησε ταῖς πόλεσιν. οἰκείως γὰρ εἶχον οἱ Λακεδαιμόνιοι πρὸς αὐτὸν ὥσπερ ἀπήχθοντο τῷ Περικλεῖ καὶ τοῖς ἄλλοις δημαγωγοῖς. (4) ἔνιοι δέ φασιν οὐ πρότερον γραφῆναι τῷ Κίμωνι τὴν κάθοδον ὑπὸ τοῦ Περικλέους ἢ συνθήκας αὐτοῖς ἀπορρήτους γενέσθαι δι' Ἐλπινίκης, τῆς Κίμωνος ἀδελφῆς, ὥστε Κίμωνα μὲν ἐκπλεῦσαι λαβόντα ναῦς διακοσίας καὶ τῶν ἔξω στρατηγεῖν, καταστρεφόμενον τὴν βασιλέως χώραν, Περικλεῖ δὲ τὴν ἐν ἄστει δύναμιν ὑπάρχειν. (5) ἐδόκει δὲ καὶ πρότερον ἡ Ἐλπινίκη τῷ Κίμωνι τὸν Περικλέα πρᾳότερον παρασχεῖν, ὅτε τὴν θανατικὴν δίκην ἔφευγεν. ἦν μὲν γὰρ εἷς τῶν κατηγόρων ὁ Περικλῆς ὑπὸ τοῦ δήμου προβεβλημένος, ἐλθούσης δὲ πρὸς αὐτὸν τῆς Ἐλπινίκης καὶ δεομένης μειδιάσας εἶπεν· “ὦ Ἐλπινίκη, γραῦς εἶ, γραῦς εἶ, ὡς πράγματα τηλικαῦτα πράσσειν.” οὐ μὴν ἀλλὰ καὶ πρὸς τὸν λόγον ἅπαξ ἀνέστη, τὴν προβολὴν ἀφοσιούμενος, καὶ τῶν κατηγόρων ἐλάχιστα τὸν Κίμωνα λυπήσας ἀπεχώρησε. (6) πῶς ἂν οὖν τις Ἰδομενεῖ πιστεύσειε κατηγοροῦντι τοῦ Περικλέους ὡς τὸν δημαγωγὸν Ἐφιάλτην φίλον γενόμενον καὶ κοινωνὸν ὄντα τῆς ἐν τῇ πολιτείᾳ προαιρέσεως δολοφονήσαντος διὰ ζηλοτυπίαν καὶ φθόνον τῆς δόξης; ταῦτα γὰρ οὐκ οἶδ' ὅθεν συναγαγὼν ὥσπερ χολὴν τἀνδρὶ προσβέβληκε, πάντῃ μὲν ἴσως οὐκ ἀνεπιλήπτῳ, φρόνημα δ' εὐγενὲς ἔχοντι καὶ ψυχὴν φιλότιμον, οἷς οὐδὲν ἐμφύεται πάθος ὠμὸν οὕτω καὶ θηριῶδες. (7) Ἐφιάλτην μὲν οὖν φοβερὸν ὄντα τοῖς ὀλιγαρχικοῖς καὶ περὶ τὰς εὐθύνας καὶ διώξεις τῶν τὸν δῆμον ἀδικούντων ἀπαραίτητον ἐπιβουλεύσαντες οἱ ἐχθροὶ δι' Ἀριστοδίκου τοῦ Ταναγρικοῦ κρυφαίως ἀνεῖλον, ὡς Ἀριστοτέλης εἴρηκεν. ἐτελεύτησε δὲ Κίμων ἐν Κύπρῳ στρατηγῶν.

Traduction française :

[10] X. La loi fixait à dix ans le ban de l'ostracisme. Pendant l'exil de Cimon, les Lacédémoniens entrèrent avec une grande armée sur le territoire de Tanagre. Les Athéniens ayant aussitôt marché contre eux, Cimon quitta le lieu de sa retraite ; et, pour détruire par des faits l'imputation qu'on lui faisait de favoriser les Lacédémoniens, il alla se joindre à ceux de sa tribu, afin de partager le péril de ses concitoyens. Mais les amis de Périclès, s'étant ligués contre lui, l'obligèrent, comme banni, de se retirer. Cela mit Périclès dans la nécessité de faire, en combattant, des efforts extraordinaires de courage, et de se distinguer entre tous les Athéniens par son intrépidité à braver tous les dangers. Les amis de Cimon, que Périclès accusait aussi d'être attachés aux Lacédémoniens, y furent tous tués. Cependant les Athéniens, qui venaient d'être battus sur les frontières de l'Attique, commençaient à se repentir d'avoir éloigné Cimon ; et, s'attendant à une rude guerre pour le printemps prochain, ils désiraient vivement son rappel. Périclès, qui s'aperçut de cette disposition des esprits, ne tarda pas à la seconder, et proposa lui-même le décret pour le rappel de Cimon, qui, aussitôt après son retour, fit conclure la paix entre les deux villes : car les Lacédémoniens avaient autant d'affection pour lui que de haine pour Périclès et pour les autres chefs du parti populaire. Quelques auteurs disent que Périclès ne proposa le décret pour rappeler Cimon qu'après avoir fait avec lui, par l'entremise d'Elpinice, soeur de ce dernier, un traité secret dont les conditions étaient que Cimon irait, avec deux cents vaisseaux, faire la guerre hors de la Grèce et ravager les états du roi de Perse, et que Périclès aurait toute l'autorité dans Athènes. On croit même qu'Elpinice, lorsqu'on faisait le procès à son frère, adoucit Périclès à son égard. Le peuple avait nommé celui-ci au nombre des accusateurs ; et Elpinice étant allée chez lui pour le solliciter : « Elpinice, lui » dit-il en souriant, vous êtes bien vieille pour terminer une si grande affaire. » Cependant il ne parla qu'une fois dans le cours du procès, glissa légèrement sur l'accusation, et l'ayant bien moins chargé qu'aucun autre de ses accusateurs, il se retira. Quelle confiance peut-on donc avoir en Idoménée, lorsqu'il accuse Périclès d'avoir tué en trahison l'orateur Éphialtès, son ami intime, le confident et l'associé de tout ce qu'il faisait dans le gouvernement, et d'avoir été porté à ce crime par la jalousie que lui causait sa réputation ? Je ne sais où Idoménée a pris toutes ces calomnies, qu'il distille, comme une bile noire, sur un homme qui peut bien n'être pas sans reproche, mais dont la grandeur d'âme, dont la passion pour la gloire, ne sauraient s'allier avec une action si atroce. Ce qu'il y a de vrai, c'est qu'Éphialtès, qui s'était rendu redoutable aux partisans de l'oligarchie par son inflexibilité à poursuivre ceux qui commettaient la moindre injustice contre le peuple, fut, à ce que dit Aristote, assassiné par Aristodicus de Tanagre, que ses ennemis avaient suborné. Cependant Cimon mourut en Cypre, où il commandait l'armée des Athéniens.





Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Bibliotheca Classica Selecta (BCS)

 
UCL |FLTR |Itinera Electronica |Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Responsable académique : Alain Meurant
Analyse, design et réalisation informatiques : B. Maroutaeff - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 14/12/2005