HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vies parallèles, Vie de Paul-Émile



Texte grec :

[38] Ταῖς δὲ Μακεδονικαῖς πράξεσι τοῦ Αἰμιλίου δημοτικωτάτην προσγράφουσι χάριν ὑπὲρ τῶν πολλῶν, ὡς τοσούτων εἰς τὸ δημόσιον τότε χρημάτων ὑπ´ αὐτοῦ τεθέντων, ὥστε μηκέτι δεῆσαι τὸν δῆμον εἰσενεγκεῖν ἄχρι τῶν Ἱρτίου καὶ Πάνσα χρόνων, οἳ περὶ τὸν πρῶτον Ἀντωνίου καὶ Καίσαρος πόλεμον ὑπάτευσαν. κἀκεῖνο δ´ ἴδιον καὶ περιττὸν τοῦ Αἰμιλίου, τὸ σπουδαζόμενον ὑπὸ τοῦ δήμου καὶ τιμώμενον διαφερόντως ἐπὶ τῆς ἀριστοκρατικῆς μεῖναι προαιρέσεως καὶ μηδὲν εἰπεῖν μηδὲ πρᾶξαι χάριτι τῶν πολλῶν, ἀλλὰ τοῖς πρώτοις καὶ κρατίστοις ἀεὶ συνεξετάζεσθαι περὶ τὴν πολιτείαν. ὃ καὶ χρόνοις ὕστερον Ἄππιος ὠνείδισεν Ἀφρικανῷ Σκιπίωνι. μέγιστοι γὰρ ὄντες ἐν τῇ πόλει τότε τὴν τιμητικὴν ἀρχὴν μετῄεσαν, μὲν τὴν βουλὴν ἔχων καὶ τοὺς ἀρίστους περὶ αὑτόν (αὕτη γὰρ Ἀππίοις ἡ πολιτεία πάτριος), δὲ μέγας μὲν ὢν ἐφ´ ἑαυτοῦ, μεγάλῃ δ´ ἀεὶ τῇ παρὰ τοῦ δήμου χάριτι καὶ σπουδῇ κεχρημένος. ὡς οὖν ἐμβάλλοντος εἰς ἀγορὰν τοῦ Σκιπίωνος κατεῖδε παρὰ πλευρὰν Ἄππιος ἀνθρώπους ἀγεννεῖς καὶ δεδουλευκότας, ἀγοραίους δὲ καὶ δυναμένους ὄχλον συναγαγεῖν καὶ σπουδαρχίᾳ καὶ κραυγῇ πάντα πράγματα βιάσασθαι, μέγα βοήσας „ὦ Παῦλε“ εἶπεν „Αἰμίλιε, στέναξον ὑπὸ γῆς, αἰσθόμενος ὅτι σου τὸν υἱὸν Αἰμίλιος κῆρυξ καὶ Λικίννιος Φιλόνικος ἐπὶ τιμητείαν κατάγουσιν.“ ἀλλὰ Σκιπίων μὲν αὔξων τὰ πλεῖστα τὸν δῆμον εὔνουν εἶχεν, Αἰμίλιος δὲ καίπερ ὢν ἀριστοκρατικὸς οὐδὲν ἧττον ὑπὸ τῶν πολλῶν ἠγαπᾶτο τοῦ μάλιστα δημαγωγεῖν καὶ πρὸς χάριν μιλεῖν τοῖς πολλοῖς δοκοῦντος. ἐδήλωσαν δὲ μετὰ τῶν ἄλλων καλῶν καὶ τιμητείας αὐτὸν ἀξιώσαντες, ἥτις ἐστὶν ἀρχὴ πασῶν ἱερωτάτη καὶ δυναμένη μέγα πρός τε τἆλλα καὶ πρὸς ἐξέτασιν βίων. ἐκβαλεῖν τε γὰρ ἔξεστι συγκλήτου τὸν ἀπρεπῶς ζῶντα τοῖς τιμηταῖς καὶ προγράψαι τὸν ἄριστον, ἵππου τ´ ἀφαιρέσει τῶν νέων ἀτιμάσαι τὸν ἀκολασταίνοντα, καὶ τῶν οὐσιῶν οὗτοι τὰ τιμήματα καὶ τὰς ἀπογραφὰς ἐπισκοποῦσιν. ἀπεγράψαντο μὲν οὖν κατ´ αὐτὸν μυριάδες ἀνθρώπων τριάκοντα τρεῖς, ἔτι δ´ ἑπτακισχίλιοι τετρακόσιοι πεντήκοντα δύο, τῆς δὲ βουλῆς προέγραψε μὲν Μᾶρκον Αἰμίλιον Λέπιδον, ἤδη τετράκις καρπούμενον ταύτην τὴν προεδρίαν, ἐξέβαλε δὲ τρεῖς συγκλητικοὺς οὐ τῶν ἐπιφανῶν, καὶ περὶ τὴν τῶν ἱππέων ἐξέτασιν μοίως ἐμετρίασεν αὐτός τε καὶ Μάρκιος Φίλιππος συνάρχων αὐτοῦ.

Traduction française :

[38] On ajoute aux exploits de Paul-Émile en Macédoine un service, rendu à la masse des Romains, qui le rendit très populaire : il versa au Trésor tant d'argent que le peuple n'eut plus d'impôts à payer jusqu'au temps d'Hirtius et de Pansa, qui furent consuls pendant la première guerre entre Antoine et César-Auguste. Et ce qui fut aussi chez Paul-Émile une particularité extraordinaire, c'est qu'étant spécialement chéri et choyé du peuple, il resta cependant du parti de l'aristocratie, sans rien dire ni faire pour plaire au grand nombre on le vit toujours, au contraire, se ranger du côté des personnages les plus grands et les plus considérables. C'est cela même que, dans une période ultérieure, Appius reprochait à Scipion l'Africain Émilien. Ils étaient alors les premiers hommes d'État de la Ville et briguaient la charge de censeur, l'un ayant autour de lui le Sénat et l'aristocratie, suivant la tradition de sa famille, et l'autre, déjà grand par lui-même, se voyant renforcé par le zèle et l'enthousiasme du peuple. Scipion faisait donc son entrée au Forum quand Appius vit à ses côtés des hommes sans naissance et même d'anciens esclaves, mais tous habitués du Forum, capables de soulever des masses, et, dans une compétition électorale, de tout emporter par leurs clameurs. Alors, il poussa ce grand cri : « Paul-Émile, gémis en apprenant sous terre que le crieur public Aemilius et Licinius le séditieux conduisent ton fils à la censure ! » Mais Scipion possédait la bienveillance du peuple parce qu'il grandissait cette classe le plus possible ; et Paul-Émile, bien que du parti de l'aristocratie, n'était pas moins aimé du plus grand nombre que les pires démagogues et les plus empressés, en apparence, à complaire à la foule. Les Romains le firent bien voir en lui décernant, par-dessus tant d'autres honneurs, la censure, qui est la magistrature la plus sainte de toutes et confère de grands pouvoirs, en particulier pour l'examen de la conduite des citoyens. Car les censeurs ont le droit d'exclure du Sénat ceux qui mènent une vie indécente et d'y faire entrer les meilleurs des Romains, ainsi que de noter d'infamie, en leur enlevant leur cheval, les jeunes gens débauchés de l'ordre équestre. Ce sont eux aussi qui veillent à l'estimation des fortunes et au recensement des citoyens. On en compta, sous la censure de Paul-Émile, 337.452, et il mit à la tête du Sénat Marcus Aemilius Lepidus, déjà quatre fois honoré de cette préséance. Il chassa de cette assemblée trois sénateurs obscurs et, dans la revue des chevaliers, il fut modéré, comme Marcius Philippus son collègue.





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Dernière mise à jour : 24/08/2005