HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vies parallèles, Vie de Paul-Émile

κρατίστοις



Texte grec :

[39] Διῳκημένων δὲ τῶν πλείστων καὶ μεγίστων, ἐνόσησε νόσον ἐν ἀρχῇ μὲν ἐπισφαλῆ, χρόνῳ δ´ ἀκίνδυνον, ἐργώδη δὲ καὶ δυσαπάλλακτον γενομένην. ἐπεὶ δὲ πεισθεὶς ὑπὸ τῶν ἰατρῶν ἔπλευσεν εἰς Ἐλέαν τῆς Ἰταλίας καὶ διέτριβεν αὐτόθι πλείω χρόνον ἐν παραλίοις ἀγροῖς καὶ πολλὴν ἡσυχίαν ἔχουσιν, ἐπόθησαν αὐτὸν οἱ Ῥωμαῖοι, καὶ φωνὰς πολλάκις ἐν θεάτροις οἷον εὐχόμενοι καὶ σπεύδοντες ἰδεῖν ἀφῆκαν. οὔσης δέ τινος ἱερουργίας ἀναγκαίας, ἤδη δὲ καὶ δοκοῦντος ἱκανῶς ἔχειν αὐτῷ τοῦ σώματος, ἐπανῆλθεν εἰς Ῥώμην. κἀκείνην μὲν ἔθυσε μετὰ τῶν ἄλλων τὴν θυσίαν ἱερέων, ἐπιφανῶς τοῦ δήμου περικεχυμένου καὶ χαίροντος· τῇ δ´ ὑστεραίᾳ πάλιν ἔθυσεν αὐτὸς ὑπὲρ αὑτοῦ σωτήρια τοῖς θεοῖς. καὶ συμπερανθείσης ὡς προῄρητο τῆς θυσίας, ὑποστρέψας οἴκαδε καὶ κατακλιθείς, πρὶν αἰσθέσθαι καὶ νοῆσαι τὴν μεταβολήν, ἐν ἐκστάσει καὶ παραφορᾷ τῆς διανοίας γενόμενος, τριταῖος ἐτελεύτησεν, οὐδενὸς ἐνδεὴς οὐδ´ ἀτελὴς τῶν πρὸς εὐδαιμονίαν νενομισμένων γενόμενος. καὶ γὰρ ἡ περὶ τὴν ἐκφορὰν πομπὴ θαυμασμὸν ἔσχε καὶ ζῆλον, ἐπικοσμοῦντα τὴν ἀρετὴν τοῦ ἀνδρὸς τοῖς ἀρίστοις καὶ μακαριωτάτοις ἐνταφίοις. ταῦτα δ´ ἦν οὐ χρυσὸς οὐδ´ ἐλέφας οὐδ´ ἡ λοιπὴ πολυτέλεια καὶ φιλοτιμία τῆς παρασκευῆς, ἀλλ´ εὔνοια καὶ τιμὴ καὶ χάρις οὐ μόνον παρὰ τῶν πολιτῶν, ἀλλὰ καὶ τῶν πολεμίων. ὅσοι γοῦν κατὰ τύχην παρῆσαν Ἰβήρων καὶ Λιγύων καὶ Μακεδόνων, οἱ μὲν ἰσχυροὶ τὰ σώματα καὶ νέοι διαλαβόντες τὸ λέχος ὑπέδυσαν καὶ παρεκόμιζον, οἱ δὲ πρεσβύτεροι συνηκολούθουν, ἀνακαλούμενοι τὸν Αἰμίλιον εὐεργέτην καὶ σωτῆρα τῶν πατρίδων. οὐ γὰρ μόνον ἐν οἷς ἐκράτησε καιροῖς ἠπίως πᾶσι καὶ φιλανθρώπως ἀπηλλάγη χρησάμενος, ἀλλὰ καὶ παρὰ πάντα τὸν λοιπὸν βίον ἀεί τι πράττων ἀγαθὸν αὐτοῖς καὶ κηδόμενος ὥσπερ οἰκείων καὶ συγγενῶν διετέλεσε. Τὴν δ´ οὐσίαν αὐτοῦ μόλις ἑπτὰ καὶ τριάκοντα μυριάδων γενέσθαι λέγουσιν· ἧς αὐτὸς μὲν ἀμφοτέρους τοὺς υἱοὺς ἀπέλιπε κληρονόμους, ὁ δὲ νεώτερος Σκιπίων τῷ ἀδελφῷ πᾶσαν ἔχειν συνεχώρησεν, αὐτὸς εἰς οἶκον εὐπορώτερον τὸν Ἀφρικανοῦ δεδομένος. τοιοῦτος μὲν ὁ Παύλου Αἰμιλίου τρόπος καὶ βίος λέγεται γενέσθαι.

Traduction française :

[39] Après avoir rempli la plupart des grandes obligations de sa charge, il fut atteint d'une maladie, critique au début, puis inoffensive, mais pénible et tenace. Sur le conseil des médecins il se rendit par mer à Élée, en Italie, et y fit un assez long séjour dans une propriété voisine du rivage et parfaitement tranquille. Les Romains le regrettèrent et firent souvent entendre, au théâtre, des acclamations qui montraient leur ardent désir de le revoir. Comme il était tenu de prendre part à un sacrifice et que, désormais, sa santé paraissait satisfaisante, il revint à Rome. Il fit le sacrifice avec les autres prêtres, et le peuple répandu autour de lui manifestait visiblement sa joie. Le lendemain, il offrit lui-même un nouveau sacrifice aux dieux en action de grâces pour sa guérison. La cérémonie achevée, comme on l'a dit plus haut, il rentra chez lui et se coucha. Avant d'avoir pu sentir et constater l'aggravation de son état, il perdit connaissance et tomba dans le délire. Il mourut deux jours après, sans avoir été privé ni frustré de rien de ce qui passe pour nécessaire au bonheur. Et, en effet, son convoi funèbre comporta une pompe et un empressement qui rehaussèrent la vertu de ce grand homme par les plus éclatants témoignages de vénération. Son mérite n'eut pour parure ni l'or, ni l'ivoire, ni l'opulence et la profusion, mais l'affection, l'estime, l'enthousiasme que marquaient non seulement des citoyens romains, mais encore des étrangers. En tout cas, ce qu'il put se trouver là d'Espagnols, de Ligures et de Macédoniens, assistèrent aux obsèques. Les uns, étant forts et jeunes, prirent le lit funèbre et le placèrent sur leurs épaules ; les plus âgés suivaient en appelant Paul-Émile le bienfaiteur et le sauveur de leurs patries. Car non seulement, au temps de ses victoires, il avait montré à tous de la douceur et de l'humanité ; mais encore il passa tout le reste de sa vie à leur faire constamment du bien et à s'intéresser à eux comme à de proches parents. Sa fortune était, dit-on, de 370.000 drachmes à peine. Il en institua héritiers ses deux fils ; mais le plus jeune, Scipion, la laissa toute à son frère, étant entré lui-même dans la maison plus riche de l'Africain. Tels furent, dit-on, le caractère et la conduite de Paul-Émile.





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Dernière mise à jour : 24/08/2005