HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vies parallèles, Vie de Paul-Émile

ἀεὶ



Texte grec :

[29] Διῳκημένων δὲ πάντων αὐτῷ καλῶς, ἀσπασάμενος τοὺς Ἕλληνας, καὶ παρακαλέσας τοὺς Μακεδόνας μεμνῆσθαι τῆς δεδομένης ὑπὸ Ῥωμαίων ἐλευθερίας, σῴζοντας αὐτὴν δι´ εὐνομίας καὶ ὁμονοίας, ἀνέζευξεν ἐπὶ τὴν Ἤπειρον, ἔχων δόγμα συγκλήτου τοὺς συμμεμαχημένους αὐτῷ τὴν πρὸς Περσέα μάχην στρατιώτας ἀπὸ τῶν ἐκεῖ πόλεων ὠφελῆσαι. βουλόμενος δὲ πᾶσιν ἅμα καὶ μηδενὸς προσδοκῶντος ἀλλ´ ἐξαίφνης ἐπιπεσεῖν, μετεπέμψατο τοὺς πρώτους ἐξ ἑκάστης πόλεως ἄνδρας δέκα, καὶ προσέταξεν αὐτοῖς, ὅσος ἄργυρός ἐστι καὶ χρυσὸς ἐν οἰκίαις καὶ ἱεροῖς, ἡμέρᾳ ῥητῇ καταφέρειν. ἑκάστοις δὲ συνέπεμψεν ὡς ἐπ´ αὐτὸ δὴ τοῦτο φρουρὰν στρατιωτῶν καὶ ταξίαρχον, προσποιούμενον ζητεῖν καὶ παραλαμβάνειν τὸ χρυσίον. ἐνστάσης δὲ τῆς ἡμέρας, ὑφ´ ἕνα καὶ τὸν αὐτὸν ἅμα καιρὸν ὁρμήσαντες ἐτράποντο πρὸς καταδρομὴν καὶ διαρπαγὴν τῶν πόλεων, ὥσθ´ ὥρᾳ μιᾷ πεντεκαίδεκα μὲν ἀνθρώπων ἐξανδραποδισθῆναι μυριάδας, ἑβδομήκοντα δὲ πόλεις πορθηθῆναι, γενέσθαι δ´ ἀπὸ τοσαύτης φθορᾶς καὶ πανωλεθρίας ἑκάστῳ στρατιώτῃ τὴν δόσιν οὐ μείζον´ ἕνδεκα δραχμῶν, φρῖξαι δὲ πάντας ἀνθρώπους τὸ τοῦ πολέμου τέλος, εἰς μικρὸν οὕτω τὸ καθ´ ἕκαστον λῆμμα καὶ κέρδος ἔθνους ὅλου κατακερματισθέντος.

Traduction française :

[29] Tout étant bien disposé, il dit adieu aux Grecs et exhorta les Macédoniens à se souvenir que les Romains leur avaient donné la liberté et à la conserver par leur attachement aux lois et leur concorde. Il fit ensuite passer son armée en Epire, ayant entre les mains un sénatus-consulte, qui lui ordonnait de récompenser, aux dépens des villes de ce pays, les soldats qui étaient venus à bout avec lui de la lutte contre Persée. Voulant tomber sur tout le monde en même temps et sans que personne s'y attendît, il manda les dix principaux citoyens de chaque ville et leur prescrivit d'apporter à jour fixe tout l'argent et tout l'or qu'ils avaient dans leurs maisons et dans leurs temples. Avec chacun d'eux il envoya, comme à cette intention même, un détachement en armes et un centurion, qui faisait semblant de chercher et de recueillir l'or. Le jour venu, toutes ces troupes, en un seul et même moment, se ruèrent ensemble dans les villes, qu'elles se mirent à piller. En une heure, elles réduisirent cent cinquante mille hommes en esclavage et saccagèrent soixante-dix villes. Pourtant, d'un si grand désastre et d'une destruction si totale, il ne revint à chaque soldat pas plus de onze drachmes ; et tout le monde eut un frisson d'horreur devant le résultat de la guerre : un peuple entier avait donc été réduit en menue monnaie pour donner finalement un si petit gain et un si mince bénéfice par tête !





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Dernière mise à jour : 24/08/2005