HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vies parallèles, Vie de Paul-Émile

ὑπεραλγοῦν



Texte grec :

[28] Ἐκ τούτου τὴν μὲν στρατιὰν πρὸς ἀνάπαυσιν, αὑτὸν δὲ πρὸς θέαν τῆς Ἑλλάδος ἔτρεψε καὶ διαγωγὴν ἔνδοξον ἅμα καὶ φιλάνθρωπον. ἐπιὼν γὰρ ἀνελάμβανε τοὺς δήμους καὶ τὰ πολιτεύματα καθίστατο, καὶ δωρεὰς ἐδίδου τοῖς μὲν σῖτον ἐκ τοῦ βασιλικοῦ, τοῖς δ´ ἔλαιον. τοσοῦτον γὰρ εὑρεθῆναί φασιν ἀποκείμενον, ὥστε τοὺς λαμβάνοντας καὶ δεομένους ἐπιλιπεῖν πρότερον ἢ καταναλωθῆναι τὸ πλῆθος τῶν εὑρεθέντων. ἐν δὲ Δελφοῖς ἰδὼν κίονα μέγαν τετράγωνον ἐκ λίθων λευκῶν συνηρμοσμένον, ἐφ´ οὗ Περσέως ἔμελλε χρυσοῦς ἀνδριὰς τίθεσθαι, προσέταξε τὸν αὑτοῦ τεθῆναι· τοὺς γὰρ ἡττημένους τοῖς νικῶσιν ἐξίστασθαι χώρας προσήκειν. ἐν δ´ Ὀλυμπίᾳ τοῦτο δὴ τὸ πολυθρύλητον ἐκεῖνον ἀναφθέγξασθαί φασιν, ὡς τὸν Ὁμήρου Δία Φειδίας ἀποπλάσαιτο. τῶν δὲ δέκα πρέσβεων ἐκ Ῥώμης ἀφικομένων, Μακεδόσι μὲν ἀπέδωκε τὴν χώραν καὶ τὰς πόλεις ἐλευθέρας οἰκεῖν καὶ αὐτονόμους, ἑκατὸν τάλαντα Ῥωμαίοις ὑποτελοῦσιν, οὗ πλέον ἢ διπλάσιον τοῖς βασιλεῦσιν εἰσέφερον. θέας δὲ παντοδαπῶν ἀγώνων καὶ θυσίας ἐπιτελῶν τοῖς θεοῖς, ἑστιάσεις καὶ δεῖπνα προὔθετο, χορηγίᾳ μὲν ἐκ τῶν βασιλικῶν ἀφθόνῳ χρώμενος, τάξιν δὲ καὶ κόσμον καὶ κατακλίσεις καὶ δεξιώσεις καὶ τὴν πρὸς ἕκαστον αὑτοῦ τῆς κατ´ ἀξίαν τιμῆς καὶ φιλοφροσύνης αἴσθησιν οὕτως ἀκριβῆ καὶ πεφροντισμένην ἐνδεικνύμενος, ὥστε θαυμάζειν τοὺς Ἕλληνας, εἰ μηδὲ τὴν παιδιὰν ἄμοιρον ἀπολείπει σπουδῆς, ἀλλὰ τηλικαῦτα πράττων ἀνὴρ πράγματα καὶ τοῖς μικροῖς τὸ πρέπον ἀποδίδωσιν. ὁ δὲ καὶ τούτοις ἔχαιρε, καὶ ὅτι πολλῶν παρεσκευασμένων καὶ λαμπρῶν τὸ ἥδιστον αὐτὸς ἦν ἀπόλαυσμα καὶ θέαμα τοῖς παροῦσι, καὶ πρὸς τοὺς θαυμάζοντας τὴν ἐπιμέλειαν ἔλεγε, τῆς αὐτῆς εἶναι ψυχῆς παρατάξεώς τε προστῆναι καλῶς καὶ συμποσίου, τῆς μὲν ὅπως φοβερωτάτη τοῖς πολεμίοις, τοῦ δ´ ὡς εὐχαριστότατον ᾖ τοῖς συνοῦσιν. οὐδενὸς δ´ ἧττον αὐτοῦ τὴν ἐλευθεριότητα καὶ τὴν μεγαλοψυχίαν ἐπῄνουν οἱ ἄνθρωποι, πολὺ μὲν ἀργύριον πολὺ δὲ χρυσίον ἐκ τῶν βασιλικῶν ἠθροισμένον οὐδ´ ἰδεῖν ἐθελήσαντος, ἀλλὰ τοῖς ταμίαις εἰς τὸ δημόσιον παραδόντος. μόνα τὰ βιβλία τοῦ βασιλέως φιλογραμματοῦσι τοῖς υἱέσιν ἐπέτρεψεν ἐξελέσθαι, καὶ διανέμων ἀριστεῖα τῆς μάχης Αἰλίῳ Τουβέρωνι τῷ γαμβρῷ φιάλην ἔδωκε πέντε λιτρῶν ὁλκήν. οὗτός ἐστι Τουβέρων, ὃν ἔφαμεν μετὰ συγγενῶν οἰκεῖν ἑκκαιδέκατον, ἀπὸ γηδίου μικροῦ διατρεφομένων ἁπάντων. καὶ πρῶτον ἄργυρον ἐκεῖνόν φασιν εἰς τὸν Αἰλίων οἶκον εἰσελθεῖν, ὑπὲρ ἀρετῆς καὶ τιμῆς εἰσαγόμενον, τὸν δ´ ἄλλον χρόνον οὔτ´ αὐτοὺς οὔτε γυναῖκας ἀργύρου χρῄζειν ἢ χρυσοῦ.

Traduction française :

[28] Ensuite il donna repos à son armée. Lui-même se mit à voir la Grèce, et tint une conduite à la fois glorieuse et humaine ; car sur son passage, il réconfortait les peuples, affermissait les États et faisait don aux cités soit de blé, soit d'huile pris dans les magasins royaux. Voyant à Delphes une grande colonne carrée de pierre blanche, sur laquelle on devait mettre la statue en or de Persée, il ordonna d'y mettre la sienne ; car il convenait que les vaincus cèdent la place aux vainqueurs. A Olympie, il prononça, dit-on, ce mot fameux : « Phidias a sculpté le Zeus d'Homère. » Après l'arrivée des dix commissaires envoyés de Rome, il rendit le pays aux Macédoniens avec le droit d'habiter leurs cités libres et indépendantes, en payant aux Romains cent talents, la moitié de ce qu'ils versaient à leurs Rois. Il donna le spectacle de concours de toute sorte, immola des victimes aux dieux, offrit aussi des banquets et des repas, dont les frais énormes étaient, il est vrai, couverts par les finances royales. Mais l'ordre et le bon goût qui présidaient à ces fêtes, l'attribution des rangs, la bienveillance de l'accueil, le sens exquis et délicat des égards et des attentions dus à la dignité de chaque invité, firent l'admiration des Grecs. Ils ne pouvaient assez s'étonner que même les réjouissances eussent part à la sollicitude de Paul-Emile et qu'un homme qui faisait de si grandes choses sût réserver leur place aux petites. Mais le héros prenait encore plaisir à voir que, parmi tant de brillants apprêts, lui-même était pour les assistants le spectacle le plus agréable dont ils pussent jouir, et, si l'on s'étonnait de son application à bien recevoir, il répondait : « Il faut la même intelligence pour bien régler l'ordonnance d'une armée ou celle d'un banquet, l'une visant à terrifier les ennemis, l'autre à réjouir les convives autant que possible. » Plus que toutes ses autres vertus, on louait sa libéralité et sa grandeur d'âme ; car une grande quantité d'argent et d'or s'étant trouvée dans les coffres du Roi, il ne voulut même pas voir ces richesses et les fit remettre aux questeurs pour le Trésor public de Rome. Il permit seulement à ses fils, qui aimaient la littérature, d'emporter les livres du Roi, et, en distribuant les prix de la valeur, il donna à son gendre Aelius Tubéron une coupe du poids de cinq livres. C'est ce Tubéron qui, nous l'avons dit, vivait avec quinze membres de sa famille sur une petite terre qui les nourrissait tous. Cette coupe fut, dit-on, la première pièce d'argenterie qui entra dans la maison des Aelius, sous les auspices du courage et de l'honneur. Jusque-là, ni eux, ni leurs femmes ne se servaient d'argenterie, ni d'orfèvrerie.





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Dernière mise à jour : 24/08/2005