HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vies parallèles, Vie de Paul-Émile

παίων



Texte grec :

[23] Περσεὺς δὲ φυγῇ μὲν ἐκ Πύδνης εἰς Πέλλαν ἀπεχώρει, τῶν ἱππέων ἐπιεικῶς πάντων ἀπὸ τῆς μάχης διασεσῳσμένων. ἐπεὶ δὲ καταλαμβάνοντες οἱ πεζοὶ τοὺς ἱππεῖς ὡς ἀνάνδρους καὶ προδεδωκότας λοιδοροῦντες ἀπὸ τῶν ἵππων ὤθουν καὶ πληγὰς ἐδίδοσαν, δείσας τὸν θόρυβον ἐκ τῆς ὁδοῦ παρέκλινε τὸν ἵππον, καὶ τὴν πορφύραν ὡς μὴ διάσημος εἴη περισπάσας ἔθετο πρόσθεν αὑτοῦ, καὶ τὸ διάδημα διὰ χειρῶν εἶχεν. ὡς δὲ καὶ προσδιαλέγοιτο τοῖς ἑταίροις ἅμα βαδίζων, καταβὰς ἐφείλκετο τὸν ἵππον. τῶν δ´ ὁ μέν τις ὑπόδημα προσποιούμενος λελυμένον συνάπτειν, ὁ δ´ ἵππον ἄρδειν, ὁ δὲ ποτοῦ χρῄζειν, ὑπολειπόμενοι κατὰ μικρὸν ἀπεδίδρασκον, οὐχ οὕτω τοὺς πολεμίους ὡς τὴν ἐκείνου χαλεπότητα δεδοικότες. κεχαραγμένος γὰρ ὑπὸ τῶν κακῶν, εἰς πάντας ἐζήτει τρέπειν ἀφ´ αὑτοῦ τὴν αἰτίαν τῆς ἥττης. ἐπεὶ δὲ νυκτὸς εἰς Πέλλαν εἰσελθὼν Εὖκτον καὶ Εὔλαιον τοὺς ἐπὶ τοῦ νομίσματος ἀπαντήσαντας αὐτῷ, καὶ τὰ μὲν ἐγκαλοῦντας περὶ τῶν γεγονότων, τὰ δὲ παρρησιαζομένους ἀκαίρως καὶ συμβουλεύοντας, ὀργισθεὶς ἀπέκτεινεν αὐτὸς τῷ ξιφιδίῳ παίων ἀμφοτέρους, οὐδεὶς παρέμεινεν αὐτῷ πάρεξ Εὐάνδρου τε τοῦ Κρητὸς καὶ Ἀρχεδάμου τοῦ Αἰτωλοῦ καὶ τοῦ Βοιωτοῦ Νέωνος. τῶν δὲ στρατιωτῶν ἐπηκολούθησαν οἱ Κρῆτες, οὐ δι´ εὔνοιαν, ἀλλὰ τοῖς χρήμασιν ὥσπερ κηρίοις μέλιτται προσλιπαροῦντες. πάμπολλα γὰρ ἐπήγετο, καὶ προὔθηκεν ἐξ αὐτῶν διαρπάσαι τοῖς Κρησὶν ἐκπώματα καὶ κρατῆρας καὶ τὴν ἄλλην ἐν ἀργύρῳ καὶ χρυσῷ κατασκευὴν εἰς πεντήκοντα ταλάντων λόγον. γενόμενος δ´ ἐν Ἀμφιπόλει πρῶτον, εἶτ´ ἐκεῖθεν ἐν Γαληψῷ, καὶ τοῦ φόβου μικρὸν ὑπανέντος, εἰς τὸ συγγενὲς καὶ πρεσβύτατον αὐτοῦ τῶν νοσημάτων τὴν μικρολογίαν αὖθις ὑπενεχθείς, ὠδύρετο πρὸς τοὺς φίλους ὡς τῶν Ἀλεξάνδρου τοῦ μεγάλου χρυσωμάτων ἔνια τοῖς Κρησὶ διερριφὼς ὑπ´ ἀγνοίας, καὶ παρεκάλει τοὺς ἔχοντας ἀντιβολῶν καὶ δακρύων ἀμείψασθαι πρὸς νόμισμα. τοὺς μὲν οὖν ἐπισταμένους ἀκριβῶς αὐτὸν οὐκ ἔλαθε κρητίζων πρὸς Κρῆτας, οἱ δὲ πεισθέντες καὶ ἀποδόντες ἀπεστερήθησαν. οὐ γὰρ ἀπέδωκε τἀργύριον, ἀλλὰ τριάκοντα τάλαντα κερδάνας ἀπὸ τῶν φίλων, ἃ μικρὸν ὕστερον ἔμελλον οἱ πολέμιοι λήψεσθαι, μετ´ αὐτῶν διέπλευσεν εἰς Σαμοθρᾴκην, καὶ διαφεύγων ἐπὶ τοὺς Καβείρους ἱκέτευεν.

Traduction française :

[23] Persée, lui, s'enfuyait de Pydna à Pella, suivi de sa cavalerie, qui avait presque entièrement échappé au désastre. Mais comme les fantassins de son escorte, accusant les cavaliers de lâcheté et de trahison, les jetaient à bas de leurs chevaux et les frappaient, il eut peur de ce tumulte et fit faire un détour à son cheval. Il arracha sa pourpre, afin de ne pas se faire remarquer, la mit devant lui, et porta le diadème dans ses mains. Puis, voulant s'entretenir avec ses amis pendant la marche, il descendit, et il poussait son cheval devant lui. Mais ses amis feignaient, l'un de rattacher une chaussure dénouée, l'autre, de baigner son cheval, un troisième, de chercher à boire. Ils restaient donc en arrière, et peu à peu s'échappaient, redoutant moins l'ennemi que la cruauté de leur propre Roi ; car, ulcéré de ses revers, il cherchait à détourner sur tout le monde la responsabilité de sa défaite. Entré de nuit à Pella, il y fut accueilli par Euctor et Eulée, ses préposés aux finances, qui, soit par des reproches sur sa conduite, soit par une franchise déplacée et par leurs conseils, le mirent en colère. Il les tua l'un et l'autre en les frappant de son poignard. Personne ne resta donc plus avec lui, en dehors d'Évandre de Crète, d'Archédamos d'Étolie et du Béotien Néon. Parmi ses soldats, les Crétois l'avaient accompagné, non par dévouement, mais parce qu'ils s'attachaient obstinément à l'argent, comme les abeilles à leurs cellules. Car il emportait des trésors immenses, et il leur permit de piller des coupes, des cratères, d'autres pièces de vaisselle d'argent et d'or, jusqu'à concurrence de cinquante talents. Mais arrivé d'abord à Amphipolis et ensuite à Galepse, comme sa crainte s'était un peu relâchée, il retomba dans son vice familier et le plus anciennement ancré chez lui, la lésinerie. Il se lamentait auprès de ses amis, regrettant d'avoir dilapidé sans réflexion, au profit des Crétois, quelques-unes des coupes d'or d'Alexandre le Grand ; et il priait instamment les détenteurs de ces objets en versant des larmes, de les lui rendre contre la valeur en numéraire. Ceux qui le connaissaient bien, s'aperçurent qu'il faisait le Crétois avec les Crétois ; les autres se fièrent à lui, rendirent les objets et furent frustrés, car il ne rendit pas l'argent. Il gagna de la sorte sur ses amis trente talents, que, peu après, ses ennemis devaient lui prendre, et, avec cette somme, il passa dans l'île de Samothrace, où il se réfugia en suppliant dans le temple des Dioscures.





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Dernière mise à jour : 24/08/2005