HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vies parallèles, Vie de Paul-Émile

Πέλλαν



Texte grec :

[25] Λέγεται δὲ καὶ τῆς ἐπὶ Σάγρᾳ ποταμῷ μάχης Ἰταλιωτῶν αὐθημερὸν ἐν Πελοποννήσῳ λόγον γενέσθαι, καὶ Πλαταιᾶσι τῆς ἐν Μυκάλῃ πρὸς Μήδους. ἣν δὲ Ῥωμαῖοι Ταρκυνίους μετὰ Λατίνων ἐπιστρατεύσαντας ἐνίκησαν, αὐτάγγελοι φράζοντες ὤφθησαν ἀπὸ στρατοῦ μικρὸν ὕστερον ἄνδρες δύο καλοὶ καὶ μεγάλοι· τούτους εἴκασαν εἶναι Διοσκούρους. ὁ δ´ ἐντυχὼν πρῶτος αὐτοῖς κατ´ ἀγορὰν πρὸ τῆς κρήνης, ἀναψύχουσι τοὺς ἵππους ἱδρῶτι πολλῷ περιρρεομένους, ἐθαύμαζε τὸν περὶ τῆς νίκης λόγον. εἶθ´ οἱ μὲν ἐπιψαῦσαι λέγονται τῆς ὑπήνης αὐτοῦ τοῖν χεροῖν ἀτρέμα μειδιῶντες· ἡ δ´ εὐθὺς ἐκ μελαίνης τριχὸς εἰς πυρρὰν μεταβαλοῦσα, τῷ μὲν λόγῳ πίστιν, τῷ δ´ ἀνδρὶ παρασχεῖν ἐπίκλησιν τὸν Ἀηνόβαρβον, ὅπερ ἐστὶ χαλκοπώγωνα. πᾶσι δὲ τούτοις τὸ καθ´ ἡμᾶς γενόμενον πίστιν παρέσχεν. ὅτε γὰρ Ἀντώνιος ἀπέστη Δομετιανοῦ καὶ πολὺς πόλεμος ἀπὸ Γερμανίας προσεδοκᾶτο, τῆς Ῥώμης ταραττομένης ἄφνω καὶ αὐτομάτως ὁ δῆμος ἐξ αὑτοῦ φήμην ἀνέδωκε νίκης, καὶ τὴν Ῥώμην ἐπέδραμε λόγος αὐτόν τε τὸν Ἀντώνιον ἀνῃρῆσθαι, καὶ τοῦ σὺν αὐτῷ στρατεύματος ἡττημένου μηδὲν μέρος λελεῖφθαι· τοσαύτην δὲ λαμπρότητα καὶ ῥύμην ἡ πίστις ἔσχεν, ὥστε καὶ θῦσαι τῶν ἐν τέλει πολλούς. ζητουμένου δὲ τοῦ πρώτου φράσαντος ὡς οὐδεὶς ἦν, ἀλλ´ ὁ λόγος εἰς ἄλλον ἐξ ἄλλου διωκόμενος ἀνέφευγε καὶ τέλος καταδὺς ὥσπερ εἰς πέλαγος ἀχανὲς τὸν ἄπειρον ὄχλον ἐφάνη μηδεμίαν ἀρχὴν ἔχων βέβαιον, αὕτη μὲν ἡ φήμη ταχὺ τῆς πόλεως ἐξερρύη, πορευομένῳ δὲ τῷ Δομετιανῷ μετὰ δυνάμεως ἐπὶ τὸν πόλεμον ἤδη καθ´ ὁδὸν ἀγγελία καὶ γράμματα φράζοντα τὴν νίκην ἀπήντησεν. ἡ δ´ αὐτὴ τοῦ τε κατορθώματος ἡμέρα καὶ τῆς φήμης ἐγίγνετο, ἐπὶ πλέον ἢ δισμυρίους σταδίους τῶν τόπων διεστώτων. ταῦτα μὲν οὐδεὶς ἀγνοεῖ τῶν καθ´ ἡμᾶς.

Traduction française :

[25] On cite d'autres faits analogues. Le combat des Italiens sur le Sagra fut annoncé le jour même en Péloponnèse ; et l'on sut aussi vite à Platées la bataille de Mycale contre les Mèdes. La victoire de Rome sur les Tarquins, alliés aux Latins, fut annoncée, quelques instants après qu'elle avait eu lieu, par deux beaux hommes de haute taille. On suppose que c'étaient les Gémeaux. Le premier qui les rencontra sur le Forum, devant la fontaine, en train de rafraîchir leurs chevaux inondés de sueur, s'étonna de ce bruit de victoire. Alors ils lui touchèrent, dit-on, la barbe de leurs deux mains en souriant silencieusement ; et aussitôt, de noire elle devint rousse, ce qui valut à la nouvelle sa confirmation et à l'homme le surnom d'Ahénobarbe, c'est-à-dire de Barbe d'Airain. Tout cela, ce qui s'est passé de nos jours l'a rendu croyable. En effet, quand Antoine fit défection à Domitien et qu'on s'attendait à une grande guerre du côté de la Germanie, soudain, dans Rome troublée, le peuple puisa spontanément en lui-même la certitude d'une victoire, dont il répandit le bruit dans toute la Ville. On disait partout qu'Antoine lui-même était tué et que pas une fraction de son armée vaincue ne subsistait. La nouvelle se répandit avec tant de fracas et fut tellement accréditée que même beaucoup de magistrats offrirent des sacrifices d'action de grâces. On rechercha celui qui avait lancé la nouvelle : on ne trouva personne ; le bruit circulait de bouche en bouche et finit par se noyer dans la foule ignorante, comme en une mer immense. On s'aperçut alors qu'il n'avait aucune source certaine, et bientôt il n'en fut plus question. Mais Domitien, déjà parti pour la guerre avec une armée, rencontra en chemin la mission chargée de lui remettre le bulletin de victoire officiel. Le succès avait été acquis le jour même où il fut annoncé à Rome, et à une distance de plus de vingt mille stades. Cela, nul de nos contemporains ne l'ignore.





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Dernière mise à jour : 24/08/2005