Texte grec :
[21] Κατὰ τούτους δὲ μέγας ἦν ἀγών. ἔνθα δὴ καὶ Μᾶρκος ὁ Κάτωνος
υἱός, Αἰμιλίου δὲ γαμβρός, πᾶσαν ἀλκὴν ἐπιδεικνύμενος ἀπέβαλε τὸ ξίφος.
οἷα δὲ νεανίας ἐντεθραμμένος καλλίστοις παιδεύμασι, καὶ μεγάλῳ πατρὶ
μεγάλης ἀρετῆς ἀποδείξεις ὀφείλων, οὐ βιωτὸν ἡγησάμενος εἶναι προεμένῳ
σκῦλον αὑτοῦ ζῶντος τοῖς πολεμίοις, ἐπέδραμε τὴν μάχην, εἴ τινά που
φίλον καὶ συνήθη κατίδοι, φράζων τὸ συμπεσὸν αὐτῷ καὶ δεόμενος
βοηθεῖν. οἱ δὲ πολλοὶ καὶ ἀγαθοὶ γενόμενοι, καὶ διασχόντες ὁρμῇ μιᾷ τοὺς
ἄλλους περὶ αὐτὸν ὑφηγούμενον, ἐμβάλλουσι τοῖς ἐναντίοις. μεγάλῳ
δ´ ἀγῶνι καὶ φόνῳ πολλῷ καὶ τραύμασιν ὤσαντες ἐκ χώρας, καὶ τὸν
τόπον ἔρημον καὶ γυμνὸν κατασχόντες, ἐπὶ ζήτησιν ἐτράποντο τοῦ ξίφους.
ὡς δὲ μόλις ἐν πολλοῖς ὅπλοις καὶ πτώμασι νεκρῶν κεκρυμμένον
ἀνευρέθη, περιχαρεῖς γενόμενοι καὶ παιανίσαντες ἔτι λαμπρότερον ἐνέκειντο
τοῖς συνεστῶσιν ἔτι τῶν πολεμίων. καὶ τέλος οἱ τρισχίλιοι λογάδες
ἐν τάξει μένοντες καὶ μαχόμενοι κατεκόπησαν ἅπαντες· τῶν δ´ ἄλλων
φευγόντων πολὺς ἦν φόνος, ὥστε τὸ μὲν πεδίον καὶ τὴν ὑπώρειαν καταπεπλῆσθαι
νεκρῶν, τοῦ δὲ Λεύκου ποταμοῦ τὸ ῥεῦμα τοὺς Ῥωμαίους τῇ
μετὰ τὴν μάχην ἡμέρᾳ διελθεῖν ἔτι μεμειγμένον αἵματι. λέγονται γὰρ
ὑπὲρ δισμυρίους πεντακισχιλίους ἀποθανεῖν. τῶν δὲ Ῥωμαίων ἔπεσον, ὡς
μὲν Ποσειδώνιός φησιν, ἑκατόν, ὡς δὲ Νασικᾶς, ὀγδοήκοντα.
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Traduction française :
[21] Contre la phalange il y eut donc une action très vive. Là précisément aussi Marcus, le fils
de Caton et le gendre de Paul-Émile, en déployant toute sa valeur, perdit son épée. Sa réaction
fut celle d'un jeune homme qui avait reçu bien des enseignements et devait à son illustre père
de donner des preuves de grand courage. Il lui parut impossible de vivre en abandonnant aux
ennemis une dépouille conquise sur lui. Aussi se précipita-t-il dans la mêlée, expliquant son
aventure à tous ceux de ses amis ou de ses familiers qu'il pouvait voir et les pressant de
l'assister. Il s'en trouva beaucoup ; et c'étaient des hommes de coeur, qui, d'un seul élan,
écartant les autres combattants, se groupèrent autour de lui et se jetèrent sur l'ennemi. Après
un combat acharné, beaucoup de sang et de blessures, ils restèrent maîtres du champ de
bataille, maintenant désert et nu, et purent se mettre à la recherche de l'épée. Ils la
découvrirent à grand-peine, cachée sous un monceau d'armes et de cadavres. Ils en eurent
beaucoup de joie ; et, chantant un hymne de victoire, ils poussèrent plus brillamment encore
ceux des ennemis qui continuaient à tenir. Enfin les trois mille hommes d'élite qui restaient en
ligne et persistaient à combattre furent tous taillés en pièces. Les autres s'enfuirent et on en fit
un grand carnage, de sorte que la plaine et le pied de la montagne furent remplis de cadavres
et que les eaux du fleuve Leucos, d'après le récit des Romains, étaient encore teintes de sang
le lendemain du combat. Car on dit qu'il mourut plus de vingt-cinq mille Macédoniens. Les
Romains eurent, d'après Posidonios, cent tués, et, d'après Nasica, quatre-vingts.
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