Texte grec :
[13] Οὐ γὰρ μόνον ἀπέπεμψε τοὺς Γαλάτας ψευσάμενος, ἀλλὰ καὶ Γένθιον
ἐπάρας τὸν Ἰλλυριὸν ἐπὶ τριακοσίοις ταλάντοις συνεφάψασθαι τοῦ
πολέμου, τὰ μὲν χρήματα τοῖς παρ´ αὐτοῦ πεμφθεῖσι προὔθηκεν ἠριθμημένα,
καὶ κατασημήνασθαι παρέσχεν· ὡς δὲ πεισθεὶς ἔχειν ἃ ᾔτησεν ὁ
Γένθιος ἔργον ἀσεβὲς καὶ δεινὸν ἔδρασε—πρέσβεις γὰρ ἐλθόντας Ῥωμαίων
πρὸς αὐτὸν συνέλαβε καὶ κατέδησεν—, ἡγούμενος ὁ Περσεὺς οὐδὲν
ἔτι δεῖσθαι τῶν χρημάτων τὴν ἐκπολέμωσιν, ἄλυτα τοῦ Γενθίου προδεδωκότος
ἔχθρας ἐνέχυρα καὶ διὰ τηλικαύτης ἀδικίας ἐμβεβληκότος ἑαυτὸν
εἰς τὸν πόλεμον, ἀπεστέρησε τὸν κακοδαίμονα τῶν τριακοσίων ταλάντων,
καὶ περιεῖδεν ὀλίγῳ χρόνῳ μετὰ τέκνων καὶ γυναικὸς ὡς ἀπὸ νεοττιᾶς
ἀρθέντα τῆς βασιλείας ὑπὸ Λευκίου Ἀνικίου στρατηγοῦ, πεμφθέντος ἐπ´
αὐτὸν μετὰ δυνάμεως.
Ἐπὶ τοιοῦτον ἀντίπαλον ἐλθὼν ὁ Αἰμίλιος, αὐτοῦ μὲν κατεφρόνει, τὴν
δ´ ὑπ´ αὐτῷ παρασκευὴν καὶ δύναμιν ἐθαύμαζεν· ἦσαν γὰρ ἱππεῖς μὲν
τετρακισχίλιοι, πεζοὶ δ´ εἰς φάλαγγα τετρακισμυρίων οὐ πολλοῖς ἀποδέοντες.
ἱδρυμένος δὲ πρὸ τῆς θαλάττης παρὰ τὴν Ὀλυμπικὴν ὑπώρειαν
ἐπὶ χωρίων οὐδαμόθεν προσαγωγὴν ἐχόντων καὶ πάντοθεν ὑπ´ αὐτοῦ
διαπεφραγμένων ἐρύμασι καὶ προτειχίσμασι ξυλίνοις, πολλὴν ἄδειαν
ἦγεν, ἀποτρύσειν χρόνῳ καὶ χρημάτων δαπάνῃ τὸν Αἰμίλιον ἡγούμενος.
ὁ δὲ τῇ γνώμῃ μὲν ἦν ἐνεργός, ἐπὶ πᾶν βούλευμα καὶ πᾶσαν τρεπόμενος πεῖραν,
ὑπ´ ἀδείας δὲ τῆς πρόσθεν τὸν στρατὸν ὁρῶν δυσανασχετοῦντα καὶ
λόγῳ πολλὰ διαστρατηγοῦντα τῶν ἀπράκτων, ἐπετίμησεν αὐτοῖς καὶ
παρήγγειλε μηδὲν πολυπραγμονεῖν μηδὲ φροντίζειν ἀλλ´ ἢ τὸ σῶμα τὸ
ἑαυτοῦ καὶ τὴν πανοπλίαν ἕκαστον, ὅπως ἐνεργὸν παρέξει καὶ χρήσεται
Ῥωμαϊκῶς τῇ μαχαίρᾳ, τὸν καιρὸν παραδόντος τοῦ στρατηγοῦ. τὰς δὲ
νυκτερινὰς ἐκέλευσε φυλακὰς ἄνευ λόγχης φυλάττειν, ὡς μᾶλλον προσέξοντας
καὶ διαμαχουμένους πρὸς τὸν ὕπνον, ἂν ἀμύνασθαι τοὺς πολεμίους
μὴ δύνωνται προσιόντας.
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Traduction française :
[13] Les Gaulois ne furent pas les seuls qu'il laissa partir après les avoir dupés. Il avait aussi
déterminé Genthius d'Illyrie à commencer la guerre, en lui promettant trois cents talents.
Il montra aux envoyés de ce Prince l'argent tout compté et le fit sceller dans des sacs.
Genthius, se croyant ainsi sûr de tenir ce qu'il avait demandé, commit un acte impie et
terrible : il fit arrêter et mettre aux fers les ambassadeurs de Rome qui étaient venus le
trouver. Persée jugea que, pour exciter Genthius à la guerre, il n'était plus nécessaire de le
payer, après des gages d'hostilité tellement irrécusables et la rupture de la paix que constituait
une si grande injustice. Il priva donc le malheureux de ses trois cents talents et, peu après, le
laissa prendre comme au nid dans son royaume, avec ses enfants et sa femme, par le préteur
Lucius Anicius, envoyé contre lui à la tête d'une armée. Venant combattre un adversaire
comme celui-là, Paul-Émile le méprisait, tout en admirant ses préparatifs et ses forces. Persée
avait, en effet, quatre mille cavaliers, et la phalange ne comprenait guère moins de quarante
mille fantassins. Il s'était établi près de la mer, au pied de l'Olympe, sur des positions qui ne
présentaient d'accès nulle part et que, de tous côtés, il avait fortifiées par des remparts et des
palissades. Il se croyait là bien tranquille et pensait épuiser Paul-Émile à force de temps et de
dépenses. Mais Paul-Émile avait la pensée active et prête à toutes les décisions, comme à
toutes les expériences. Comme il voyait ses soldats, arrachés à leur tranquillité précédente,
marquer leur mécontentement et s'ingérer en parole dans les décisions du général, dont
beaucoup leur paraissaient inefficaces, il leur en fit le reproche et leur intima l'ordre de ne pas
se tourmenter et de ne pas avoir d'autre souci que de maintenir chacun en bon état sa personne
et ses armes et de se servir de l'épée en Romains, quand l'occasion leur en serait fournie par
le chef. Il ordonna que les gardes de nuit fussent prises sans javelots, dans la pensée que les
sentinelles seraient plus attentives et lutteraient davantage contre le sommeil, si elles ne
pouvaient pas se défendre contre une surprise des ennemis.
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