HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vies parallèles, Vie de Paul-Émile

φοβηθεὶς



Texte grec :

[16] Ὁ μὲν οὖν Νασικᾶς ἐνταῦθα διενυκτέρευσε· τῷ δὲ Περσεῖ, τὸν Αἰμίλιον ἀτρεμοῦντα κατὰ χώραν ὁρῶντι καὶ μὴ λογιζομένῳ τὸ γινόμενον, ἀποδρὰς ἐκ τῆς ὁδοῦ Κρὴς αὐτόμολος ἧκε μηνύων τὴν περίοδον τῶν Ῥωμαίων. ὁ δὲ συνταραχθείς, τὸ μὲν στρατόπεδον οὐκ ἐκίνησε, μυρίους δὲ μισθοφόρους ξένους καὶ δισχιλίους Μακεδόνας Μίλωνι παραδοὺς ἐξαπέστειλε, παρακελευσάμενος ταχῦναι καὶ καταλαβεῖν τὰς ὑπερβολάς. τούτοις ὁ μὲν Πολύβιός φησιν ἔτι κοιμωμένοις ἐπιπεσεῖν τοὺς Ῥωμαίους, ὁ δὲ Νασικᾶς ὀξὺν ἀγῶνα περὶ τοῖς ἄκροις γενέσθαι καὶ κίνδυνον, αὐτὸς δὲ Θρᾷκα μισθοφόρον εἰς χεῖρας συνδραμόντα τῷ ξυστῷ διὰ τοῦ στήθους πατάξας καταβαλεῖν, ἐκβιασθέντων δὲ τῶν πολεμίων, καὶ τοῦ Μίλωνος αἴσχιστα φεύγοντος ἄνευ τῶν ὅπλων μονοχίτωνος, ἀσφαλῶς ἀκολουθεῖν ἅμα καταβιβάζων εἰς τὴν χώραν τὸ στράτευμα. τούτων δὲ τῷ Περσεῖ προσπεσόντων, κατὰ τάχος ἀναζεύξας ἦγεν ὀπίσω, περίφοβος γεγονὼς καὶ συγκεχυμένος ταῖς ἐλπίσιν. αὐτοῦ δ´ ὅμως πρὸ τῆς Πύδνης ὑπομένοντα πειρᾶσθαι μάχης ἀναγκαῖον ἦν, ἢ τῷ στρατῷ σκεδασθέντι περὶ τὰς πόλεις δέχεσθαι τὸν πόλεμον, ἐπείπερ ἅπαξ ἐμβεβήκει τῇ χώρᾳ, δίχα πολλοῦ φόνου καὶ νεκρῶν ἐκπεσεῖν μὴ δυνάμενον. πλήθει μὲν οὖν ἀνδρῶν αὐτόθεν περιεῖναι, προθυμίαν δὲ πολλὴν ὑπάρχειν ἀμυνομένοις περὶ τέκνων καὶ γυναικῶν, ἐφορῶντος ἕκαστα τοῦ βασιλέως καὶ προκινδυνεύοντος. ἐκ τούτων ἐθάρσυνον οἱ φίλοι τὸν Περσέα, καὶ βαλόμενος στρατόπεδον συνετάττετο πρὸς μάχην, καὶ τὰ χωρία κατεσκοπεῖτο, καὶ διῄρει τὰς ἡγεμονίας, ὡς εὐθὺς ἐξ ἐφόδου τοῖς Ῥωμαίοις ἀπαντήσων. ὁ δὲ τόπος καὶ πεδίον ἦν τῇ φάλαγγι, βάσεως ἐπιπέδου καὶ χωρίων ὁμαλῶν δεομένῃ, καὶ λόφοι συνεχεῖς ἄλλος ἐξ ἄλλου, τοῖς γυμνητεύουσι καὶ ψιλοῖς ἀναφυγὰς καὶ περιδρομὰς ἔχοντες. διὰ μέσου δὲ ποταμοὶ ῥέοντες Αἴσων καὶ Λεῦκος, οὐ μάλα βαθεῖς τότε (θέρους γὰρ ἦν ὥρα φθίνοντος), ἐδόκουν τινὰ δυσεργίαν ὅμως τοῖς Ῥωμαίοις παρέξειν.

Traduction française :

[16] Nasica passa donc la nuit là. Persée, lui, voyant Paul-Émile se tenir tranquille sur place, ne devinait pas ce qui se faisait. Mais un déserteur crétois, qui s'était échappé en route de l'armée romaine, vint lui signaler le mouvement enveloppant des Romains. Il en fut bouleversé ; et toutefois, au lieu de lever le camp, il confia dix mille mercenaires étrangers et deux mille Macédoniens à Milon, avec la consigne de faire diligence pour occuper les passages par surprise. Ceux-là, d'après Polybe, dormaient encore quand les Romains tombèrent sur eux. Nasica dit, au contraire, qu'il y eut un combat très vif sur les hauteurs et que ses troupes coururent un grand danger. Lui-même, attaqué par un mercenaire thrace, le frappa de son javelot en pleine poitrine et le renversa mort ; puis il contraignit les ennemis à battre en retraite et Milon à fuir honteusement, sans armes et vêtu d'une simple tunique. Il n'eut alors qu'à le suivre tranquillement, en faisant descendre son armée dans le plat pays. Le retour inopiné des fuyards au camp de Persée fit lever le camp à ce Prince en toute hâte ; il ramena ses troupes en arrière, tant il était terrifié et déçu dans ses espérances ! Il lui fallait cependant, ou bien tenter le sort des armes en avant de Pydna, ou bien disperser son armée et attendre dans les villes la guerre, qu'il n'était pas possible, si elle entrait en Macédoine, d'en faire sortir sans beaucoup de sang et de morts. Dans cette situation, si son attaque partait de là, il avait l'avantage du nombre, et, de plus, l'ardeur était grande chez ses soldats, qui luttaient pour leurs femmes et leurs enfants sous les yeux du Roi, témoin de toutes leurs actions et s'exposant lui-même à leur tête. Les amis de Persée l'encourageaient par ces considérations. Il rétablit son camp, prit ses dispositions de combat, examina le terrain et répartit les commandements, dans l'intention d'attaquer les Romains d'emblée. Le champ de bataille était une plaine, appropriée aux évolutions de la phalange, qui exigeaient un sol plat et uni, et adossée à des collines, qui, tenant l'une à l'autre, offraient aux soldats d'infanterie légère et aux archers des abris, avec le moyen d'envelopper l'ennemi. Au milieu coulaient deux fleuves, l'Eson et le Leucos, peu profonds en cette saison, car on se trouvait au déclin de l'été, mais qui paraissaient cependant devoir causer quelques difficultés aux Romains.





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Dernière mise à jour : 24/08/2005