HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vies parallèles, Vie de Paul-Émile

Chapitre 10

  Chapitre 10

[10] Ταῦτα τοῖς Ῥωμαίοις πυνθανομένοις ἐδόκει τὰς τῶν στρατηγιώντων χάριτας καὶ παραγγελίας ἐάσαντας αὐτοὺς καλεῖν ἐπὶ τὴν ἡγεμονίαν ἄνδρα νοῦν ἔχοντα καὶ πράγμασι χρῆσθαι μεγάλοις ἐπιστάμενον. οὗτος ἦν Παῦλος Αἰμίλιος, ἡλικίας μὲν ἤδη πρόσω καὶ περὶ ἑξήκοντα γεγονὼς ἔτη, ῥώμῃ δὲ σώματος ἀκμάζων, πεφραγμένος δὲ κηδεσταῖς καὶ παισὶ νεανίαις καὶ φίλων πλήθει καὶ συγγενῶν μέγα δυναμένων, οἳ πάντες αὐτὸν ὑπακοῦσαι καλοῦντι τῷ δήμῳ πρὸς τὴν ὑπατείαν ἔπειθον. δὲ κατ´ ἀρχὰς μὲν ἐθρύπτετο πρὸς τοὺς πολλούς, καὶ διέκλινε τὴν φιλοτιμίαν αὐτῶν καὶ τὴν σπουδήν, ὡς μὴ δεόμενος τοῦ ἄρχειν· φοιτώντων δὲ καθ´ ἡμέραν ἐπὶ θύρας καὶ προκαλουμένων αὐτὸν εἰς ἀγορὰν καὶ καταβοώντων, ἐπείσθη· καὶ φανεὶς εὐθὺς ἐν τοῖς μετιοῦσι τὴν ὑπατείαν, ἔδοξεν οὐκ ἀρχὴν ληψόμενος, ἀλλὰ νίκην καὶ κράτος πολέμου κομίζων καὶ διδοὺς τοῖς πολίταις καταβαίνειν εἰς τὸ πεδίον· μετὰ τοσαύτης ἐλπίδος καὶ προθυμίας ἐδέξαντο πάντες αὐτὸν καὶ κατέστησαν ὕπατον τὸ δεύτερον, οὐκ ἐάσαντες κλῆρον γενέσθαι καθάπερ εἰώθει περὶ τῶν ἐπαρχιῶν, ἀλλ´ εὐθὺς ἐκείνῳ ψηφισάμενοι τοῦ Μακεδονικοῦ πολέμου τὴν ἡγεμονίαν. λέγεται δ´ αὐτόν, ὡς ἀνηγορεύθη κατὰ τοῦ Περσέως στρατηγός, ὑπὸ τοῦ δήμου παντὸς οἴκαδε προπεμφθέντα λαμπρῶς, εὑρεῖν τὸ θυγάτριον τὴν Τερτίαν δεδακρυμένην, ἔτι παιδίον οὖσαν· ἀσπαζόμενον οὖν αὐτὴν ἐρωτᾶν ἐφ´ ὅτῳ λελύπηται· τὴν δὲ περιβαλοῦσαν καὶ καταφιλοῦσαν, „οὐ γὰρ οἶσθ´εἰπεῖν πάτερ ὅτι ἡμῖν Περσεὺς τέθνηκε;“ λέγουσαν κυνίδιον σύντροφον οὕτω προσαγορευόμενον· καὶ τὸν Αἰμίλιονἀγαθῇ τύχῃφάναι θύγατερ, καὶ δέχομαι τὸν οἰωνόν.“ ταῦτα μὲν οὖν Κικέρων ῥήτωρ ἐν τοῖς περὶ μαντικῆς ἱστόρηκεν. [10] En apprenant ces nouvelles, les Romains décidèrent de ne plus attacher d’importance aux démonstrations et aux promesses des candidats ; mieux valait appeler au commandement un homme sensé, qui sût se conduire dans les grandes circonstances. Ce fut Paul-Émile. Il était déjà d’un âge avancé, puisqu’il avait près de soixante ans ; mais il se trouvait en pleine force physique et il avait autour de lui un rempart de gendres et de fils tout jeunes, une foule d’amis et de parents très influents. Tous lui conseillaient de se rendre au désir du peuple qui l’appelait au consulat. Au début, il faisait des façons avec la multitude, dont il repoussait les avances en disant qu’il ne voulait pas commander. Mais, comme on allait tous les jours à sa porte, qu’on l’appelait au Forum et qu’on l’acclamait, il se laissa faire. Dès qu’on vit son nom parmi ceux des candidats au consulat, on crut qu’au lieu de briguer une magistrature il apportait la victoire et l’heureuse conclusion de la guerre en permettant aux citoyens de descendre au Champ de Mars : si grands étaient l’espoir et l’enthousiasme unanimes ! On le fit consul pour la seconde fois. Le peuple ne laissa pas, comme d’habitude, tirer les provinces au sort ; on lui conféra d’emblée le commandement de l’expédition de Macédoine. On dit que, le jour où il fut proclamé généralissime des armées romaines contre Persée, reconduit chez lui avec de grands égards par le peuple entier, il trouva sa fillette Tertia, encore un petit enfant, tout en larmes. Il l’embrassa et lui demanda le motif de son chagrin. Elle se jeta à son cou, et dit en lui rendant son baiser : « Tu ne sais donc pas, père, que notre Persée est mort ? » C’était un petit chien qu’elle élevait. « A la bonne heure, ma fille ! répondit Paul-Émile : j’en accepte l’augure. » L’orateur Cicéron rapporte ce trait dans son livre De la Divination.


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Dernière mise à jour : 24/08/2005