HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Numa

λόγῳ



Texte grec :

[25] (1) Τῆς δὲ περὶ τοὺς γάμους καὶ τὰς τεκνώσεις κοινωνίας τὸ ἀζηλότυπον ὀρθῶς καὶ πολιτικῶς ἐμποιοῦντες ἀμφότεροι τοῖς ἀνδράσιν οὐ κατὰ πᾶν εἰς τοῦτο συνηνέχθησαν, (2) ἀλλ´ ὁ Ῥωμαῖος μὲν ἀνὴρ ἱκανῶς ἔχων παιδοτροφίας, ὑφ´ ἑτέρου δὲ πεισθεὶς δεομένου τέκνων, ἐξίστατο τῆς γυναικός, ἐκδόσθαι καὶ μετεκδόσθαι κύριος ὑπάρχων, (3) ὁ δὲ Λάκων, οἴκοι τῆς γυναικὸς οὔσης παρ´ αὐτῷ καὶ τοῦ γάμου μένοντος ἐπὶ τῶν ἐξ ἀρχῆς δικαίων, μετεδίδου τῷ πείσαντι τῆς κοινωνίας εἰς τέκνωσιν. πολλοὶ δέ, ὥσπερ εἴρηται, καὶ παρακαλοῦντες εἰσῆγον ἐξ ὧν ἂν ἐδόκουν μάλιστα παῖδας εὐειδεῖς καὶ ἀγαθοὺς γενέσθαι. (4) τίς οὖν ἡ διάκρισις τῶν ἐθισμῶν; ἢ ταῦτα μὲν ἰσχυρὰ καὶ ἄκρατος ἀπάθεια πρὸς γαμετὴν καὶ τὰ ταράττοντα καὶ κατακαίοντα ζηλοτυπίαις τοὺς πολλούς, ἐκεῖνα δὲ ὥσπερ αἰσχυνομένη ἀτυφία τις, παρακάλυμμα τὴν ἐγγύην ἐφελκομένη καὶ τὸ δυσκαρτέρητον ἐξομολογουμένη : τῆς κοινωνίας; (5) Ἔτι δὲ μᾶλλον ἡ περὶ τὰς παρθένους φυλακὴ κατέσταλται τῷ Νομᾷ πρὸς τὸ θῆλυ καὶ κόσμιον· ἡ δὲ τοῦ Λυκούργου παντάπασιν ἀναπεπταμένη καὶ ἄθηλυς οὖσα τοῖς ποιηταῖς λόγον παρέσχηκε. (6) φαινομηρίδας τε γὰρ αὐτὰς ἀποκαλοῦσιν, ὡς Ἴβυκος, καὶ ἀνδρομανεῖς λοιδοροῦσιν, ὡς Εὐριπίδης, λέγων· "Αἳ σὺν νέοισιν ἐξερημοῦσιν δόμους / γυμνοῖσι μηροῖς καὶ πέπλοις ἀνειμένοις." (7) τῷ γὰρ ὄντι τοῦ παρθενικοῦ χιτῶνος αἱ πτέρυγες οὐκ ἦσαν συνερραμμέναι κάτωθεν, ἀλλ´ ἀνεπτύσσοντο καὶ συνανεγύμνουν ὅλον ἐν τῷ βαδίζειν τὸν μηρόν. (8) καὶ σαφέστατα τὸ γινόμενον εἴρηκε Σοφοκλῆς ἐν τούτοις· "Καὶ τὰν νέορτον, ἇς ἔτ´ ἄστολος χιτὼν / θυραῖον ἀμφὶ μηρὸν / πτύσσεται, Ἑρμιόναν". (9) διὸ καὶ θρασύτεραι λέγονται γενέσθαι καὶ πρὸς αὐτοὺς πρῶτον ἀνδρώδεις τοὺς ἄνδρας, ἅτε δὴ τῶν μὲν οἴκων ἄρχουσαι κατὰ κράτος, ἐν δὲ τοῖς δημοσίοις πράγμασι καὶ γνώμης μεταλαμβάνουσαι καὶ παρρησίας περὶ τῶν μεγίστων. (10) ὁ δὲ Νομᾶς ταῖς γαμεταῖς τὸ μὲν ἀξίωμα καὶ τὴν τιμὴν ἐτήρησε πρὸς τοὺς ἄνδρας, ἣν εἶχον ἀπὸ Ῥωμύλου θεραπευόμεναι διὰ τὴν ἁρπαγήν, αἰδῶ δὲ πολλὴν ἐπέστησεν αὐταῖς καὶ πολυπραγμοσύνην ἀφεῖλε καὶ νήφειν ἐδίδαξε καὶ σιωπᾶν εἴθισεν, οἴνου μὲν ἀπεχομένας τὸ πάμπαν, λόγῳ δὲ μηδὲ ὑπὲρ τῶν ἀναγκαίων ἀνδρὸς ἄνευ χρωμένας. (11) λέγεται γοῦν ποτε γυναικὸς εἰπούσης δίκην ἰδίαν ἐν ἀγορᾷ πέμψαι τὴν σύγκλητον εἰς θεοῦ, πυνθανομένην τίνος ἄρα τῇ πόλει σημεῖον εἴη τὸ γεγενημένον. (12) καὶ τῆς ἄλλης εὐπειθείας καὶ πρᾳότητος αὐτῶν μέγα τεκμήριον ἡ μνήμη τῶν χειρόνων. ὡς γὰρ παρ´ ἡμῖν οἱ ἱστορικοὶ γράφουσι τοὺς πρώτους ἢ φόνον ἐμφύλιον ἐργασαμένους ἢ πολεμήσαντας ἀδελφοῖς ἢ πατρὸς αὐτόχειρας ἢ μητρὸς γενομένους, (13) οὕτω Ῥωμαῖοι μνημονεύουσιν ὅτι πρῶτος μὲν ἀπεπέμψατο γυναῖκα Σπόριος Καρβίλιος, μετὰ τὴν Ῥώμης κτίσιν ἔτεσι τριάκοντα καὶ διακοσίοις οὐδενὸς τοιούτου γεγονότος, πρώτη δὲ γυνὴ Πιναρίου Θαλαία τοὔνομα διηνέχθη πρὸς ἑκυρὰν αὑτῆς Γεγανίαν Ταρκυνίου Σουπέρβου βασιλεύοντος. οὕτω καλῶς καὶ κοσμίως τεταγμένα τὰ τῶν γάμων ἦν ὑπὸ τοῦ νομοθέτου.

Traduction française :

[25] (1) La communauté des femmes et des enfants fait disparaître la jalousie: en sages et habiles politiques qu'ils étaient, ils désiraient tous les deux obtenir ce résultat, mais leurs procédés, pour y parvenir, n'ont pas été tout à fait semblables. (2) À Rome, un mari qui avait assez d'enfants pouvait se laisser persuader par un autre, qui en manquait, de se séparer de sa femme, mais il restait maître de la céder à ce second mari pour toujours ou pour un temps. (3) À Lacédémone, le mari gardait sa femme chez lui et le mariage subsistait aux mêmes conditions qu'à l'origine, mais il prêtait sa femme pour procréer des enfants à celui qui avait su le persuader. Beaucoup de maris même, comme nous l'avons, introduisaient d'eux-mêmes dans leur foyer des hommes dont, à leurs yeux, pourraient naître des enfants bien faits et de bonne nature. (4) Quelle était donc la différence des coutumes? On voyait d'un côté une grande et totale indifférence pour l'épouse et ce qui, dans sa conduite, trouble la plupart des hommes et enflamme leur jalousie; de l'autre, une sorte de retenue, qui, par pudeur, tire devant soi le voile du mariage et confesse qu'elle se résigne difficilement à la communauté des femmes. (5) En outre, la surveillance des jeunes filles, établie par Numa, était plus conforme à leur sexe et aux convenances, tandis que Lycurgue leur octroya une très large liberté, qui ne convenait pas à leur sexe et qui excita la verbe des poètes. (6) C'est ainsi qu'Ibycos les appelle "phainomerides" (c'est-à-dire qui montrent leurs cuisses), et qu'on les accusait d'être folles des hommes, comme Euripide qui les montre: "En dehors des maisons, avec les jeunes gens, / Allant les cuisses nues et la robe flottante." (7) En effet, les côtés de la tunique des jeunes filles n'étant pas cousus ensemble dans le bas, flottaient et laissaient les cuisses à nu pendant la marche. (8) Sophocle dit très clairement ce qui se passait dans ces vers: "Et la jeune Hermione, / dont la tunique peu serrée / Remonte sur la cuisse nue." (9) Aussi dit-on qu'elles étaient trop hardies et se comportaient, principalement à l'égard de leurs maris eux-mêmes, avec une audace toute masculine; elles exerçaient en effet dans le gouvernement de la maison un pouvoir absolu, et, dans les affaires publiques, avaient le droit d'exprimer un avis, en toute liberté, sur les matières les plus importantes. (10) Numa, lui, garda bien aux femmes mariées la considération et le respect qu'elles tenaient de Romulus, qui avait voulu qu'elles fussent honorées à cause de leur enlèvement. Il leur imposa une grande retenue, leur interdit toute agitation indiscrète, leur apprit la sobriété et les accoutuma au silence, à s'abstenir complètement de vin et à ne pas prendre la parole en l'absence de leur maris, même pour des choses nécessaires. (11) On raconte à ce propos qu'une femme ayant autrefois plaidé sa propre cause sur le Forum, le Sénat envoya consulter l'oracle d'Apollon, pour savoir ce qu'annonçait à l'État un tel événement. (12) Une preuve convaincante de leur soumission et de leur douceur est la mention faite, par l'histoire, des mauvaises femmes. Car de même que, chez nous, les historiens rapportent les noms de ceux qui, les premiers, ont attenté à la vie d'un membre de leur famille, ou fait la guerre à leurs frères, ou assassiné leur père ou leur mère, (13) les Romains se souviennent que le premier, chez eux, à divorcer fut Spurius Carvilius, cinq cent trente ans après la fondation de Rome (rien de tel ne s'était produit auparavant) et aussi que Thaléa, femme de Pinarius, fut la première à se brouiller avec sa belle-mère, qui avait nom Gégania, sous le règne de Tarquin le Superbe. Si moral et si sage était le statut du mariage, réglé par Numa!





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Dernière mise à jour : 19/05/2005