HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Numa

πράξεως



Texte grec :

[14] (1) Ἐπεὶ δὲ διεκόσμησε τὰς ἱερωσύνας, ἐδείματο πλησίον τοῦ τῆς Ἑστίας ἱεροῦ τὴν καλουμένην Ῥηγίαν, οἷόν τι βασίλειον οἴκημα· καὶ τὸ πλεῖστον αὐτόθι τοῦ χρόνου διέτριβεν ἱερουργῶν ἢ διδάσκων τοὺς ἱερεῖς ἢ πρὸς ἐννοίᾳ τινὶ τῶν θείων πρὸς αὑτὸν σχολάζων. (2) οἰκίαν δ´ εἶχεν ἑτέραν περὶ τὸν Κυρίνου λόφον, ἧς ἔτι νῦν τὸν τόπον ἐπιδεικνύουσιν. (3) ἐν δὲ ταῖς προπομπαῖς καὶ ὅλως τῶν ἱερέων ταῖς πομπαῖς προηγοῦντο κήρυκες ἀνὰ τὴν πόλιν ἐλινύειν κελεύοντες καὶ τὰ ἔργα καταπαύοντες. (4) ὡς γάρ φασι τοὺς Πυθαγορικοὺς οὐκ ἐᾶν ἐκ παρόδου προσκυνεῖν καὶ προσεύχεσθαι τοῖς θεοῖς, ἀλλ´ οἴκοθεν εὐθὺς ἐπὶ τοῦτο γνώμῃ παρεσκευασμένους βαδίζειν, οὕτως ᾤετο Νομᾶς χρῆναι τοὺς πολίτας μήτε ἀκούειν τι τῶν θείων μήτε ὁρᾶν ἐν παρέργῳ καὶ ἀμελῶς, ἀλλὰ σχολὴν ἄγοντας ἀπὸ τῶν ἄλλων καὶ προσέχοντας τὴν διάνοιαν ὡς πράξει μεγίστῃ τῇ περὶ τὴν εὐσέβειαν, ψόφων τε καὶ πατάγων καὶ στεναγμῶν, καὶ ὅσα τοιαῦτα τοῖς ἀναγκαίοις καὶ βαναύσοις πόνοις ἕπεται, καθαρὰς τὰς ὁδοὺς ταῖς ἱερουργίαις παρέχοντας. (5) ὧν ἴχνος τι μέχρι νῦν διασώζοντες, ὅταν ἄρχων πρὸς ὄρνισιν ἢ θυσίαις διατρίβῃ, βοῶσιν "Ὃκ ἄγε·" σημαίνει δὲ ἡ φωνὴ "Τοῦτο πρᾶσσε," συνεπιστρέφουσα καὶ κατακοσμοῦσα τοὺς προστυγχάνοντας. (6) Ἦν δὲ καὶ τῶν ἄλλων παραγγελμάτων αὐτοῦ πολλὰ τοῖς Πυθαγορικοῖς ἐοικότα. ὡς γὰρ ἐκεῖνοι παρῄνουν ἐπὶ χοίνικος μὴ καθῆσθαι, καὶ μαχαίρᾳ πῦρ μὴ σκαλεύειν, καὶ βαδίζοντας εἰς ἀποδημίας μὴ μεταστρέφεσθαι, καὶ τοῖς μὲν οὐρανίοις περισσὰ θύειν, ἄρτια δὲ τοῖς χθονίοις, ὧν ἑκάστου τὴν διάνοιαν ἀπεκρύπτοντο πρὸς τοὺς πολλούς, οὕτως ἔνια τῶν Νομᾶ πατρίων ἀπόρρητον ἔχει τὸν λόγον· (7) οἷον τὸ μὴ σπένδειν θεοῖς ἐξ ἀμπέλων ἀτμήτων μηδὲ θύειν ἄτερ ἀλφίτων· καὶ τὸ προσκυνεῖν περιστρεφομένους καὶ τὸ καθῆσθαι προσκυνήσαντας. (8) τὰ μὲν οὖν πρῶτα δύο τὴν γῆς ἐξημέρωσιν ἔοικε διδάσκειν, ὡς μόριον εὐσεβείας οὖσαν· ἡ δὲ περιστροφὴ τῶν προσκυνούντων λέγεται μὲν ἀπομίμησις εἶναι τῆς τοῦ κόσμου περιφορᾶς, δόξειε δ´ ἂν μᾶλλον ὁ προσκυνῶν, ἐπεὶ πρὸς ἕω τῶν ἱερῶν βλεπόντων ἀπέστραπται τὰς ἀνατολάς, μεταβάλλειν ἑαυτὸν ἐνταῦθα καὶ περιστρέφειν ἐπὶ τὸν θεόν, κύκλον ποιῶν καὶ συνάπτων τὴν ἐπιτελείωσιν τῆς εὐχῆς δι´ ἀμφοῖν· (9) εἰ μὴ νὴ Δία τοῖς Αἰγυπτίοις τροχοῖς αἰνίττεταί τι καὶ διδάσκει παραπλήσιον ἡ μεταβολὴ τοῦ σχήματος, ὡς οὐδενὸς ἑστῶτος τῶν ἀνθρωπίνων, ἀλλ´ ὅπως ἂν στρέφῃ καὶ ἀνελίττῃ τὸν βίον ἡμῶν ὁ θεός, ἀγαπᾶν καὶ δέχεσθαι προσῆκον. (10) τὸ δὲ καθέζεσθαι προσκυνήσαντας οἰωνισμὸν εἶναι λέγουσι τοῦ βεβαιότητα ταῖς εὐχαῖς καὶ διαμονὴν τοῖς ἀγαθοῖς ἐπιγίνεσθαι. (11) λέγουσι δὲ καὶ πράξεων διορισμὸν εἶναι τὴν ἀνάπαυσιν· ὡς οὖν τῇ προτέρᾳ πράξει πέρας ἐπιτιθέντας καθέζεσθαι παρὰ τοῖς θεοῖς, ἵνα ἑτέρας πάλιν ἀρχὴν παρ´ ἐκείνων λάβωσι. (12) δύναται δὲ καὶ τοῦτο τοῖς εἰρημένοις ὁμολογεῖν, ἐθίζοντος ἡμᾶς τοῦ νομοθέτου μὴ ποιεῖσθαι τὰς πρὸς τὸ θεῖον ἐντεύξεις ἐν ἀσχολίᾳ καὶ παρέργως οἷον σπεύδοντας, ἀλλ´ ὅταν χρόνον ἔχωμεν καὶ σχολὴν ἄγωμεν.

Traduction française :

[14] (1) Après avoir réglé tout ce qui regardait les collèges des prêtres, Numa bâtit près du temple de Vesta la maison qu'on appelle Regia, c'est-à-dire en quelque sorte le palais royal. Il y passait la plus grande partie de son temps, et s'y occupait à faire des sacrifices, ou à instruire les prêtres, ou à s'entretenir avec eux de tout ce qui avait rapport à la religion. (2) Il avait sur le mont Quirinal une autre habitation dont on montre encore la place. (3) Dans les processions et, d'une façon générale, dans tous les cortèges, les prêtres étaient toujours précédés de hérauts qui parcouraient les rues, et criaient au peuple de rester immobile et de cesser tout travail. (4) Les Pythagoriciens, dit-on, ne veulent pas qu'on adore et qu'on prie les dieux avec légèreté; ils prescrivent de sortir de sa maison dans ce dessein, et après s'y être bien préparé. Numa pensait de même que les citoyens ne doivent entendre ni regarder aucune cérémonie sacrée à la légère et avec négligence, mais laisser toute autre occupation, pour appliquer leur esprit à la piété, comme à l'action la plus importante, qu'ils devaient suspendre le tumulte, le tapage, les gémissements et tous les bruits du même genre qui accompagnent les travaux manuels indispensables, de façon à en purifier pendant tout le temps de la cérémonie. (5) Les Romains conservent encore les traces de cet usage: lorsqu'un magistrat prend les augures ou fait un sacrifice, on crie à haute voix, "Hoc age", c'est-à-dire, "Fais ceci" ("veille à ce que tu fais"): on avertit par là les assistants de se recueillir et d'être attentifs. (6) Beaucoup d'autres prescriptions de Numa rappellent celles des Pythagoriciens. Ces philosophes défendent de s'asseoir sur le boisseau, d'attiser le feu avec une épée, et de regarder derrière soi quand on part pour un voyage. Ils prescrivent de sacrifier des victimes aux dieux célestes en nombre pair et aux dieux infernaux en nombre impair; de ces symboles, ils cachent au peuple le véritable sens. Les institutions de Numa contenaient aussi un sens caché. (7) Il avait défendu, par exemple, d'offrir des libations aux dieux avec le vin d'une vigne qui n'aurait pas été taillée, et de faire aucun sacrifice sans farine; il avait ordonné de tourner sur soi-même en adorant les dieux, et de s'asseoir après les avoir adorés. (8) Les deux premières défenses semblent avoir pour but d'inviter au défrichage de la terre, qui, selon eux, fait partie du culte des dieux. Le précepte de tourner sur soi-même en adorant les dieux avait, dit-on, pour objet d'imiter le mouvement de l'univers: mais je croirais plutôt que, comme les temples regardaient l'orient, et que ceux qui y entraient avaient le dos tourné au soleil, ils étaient obligés de se tourner pour saluer cet astre; et ils se remettaient ensuite en présence du dieu. Dans ces deux mouvements, ils faisaient un tour entier, pendant lequel ils achevaient leur prière. (9) Ou bien ce changement de situation n'aurait-il pas quelque rapport avec les roues égyptiennes? ne signifierait-il pas qu'il n'y a rien de stable dans les choses humaines; et que, de quelque manière que Dieu tourne et déroule notre vie, nous devons nous y soumettre, et être contents de tout? (10) L'usage de s'asseoir après avoir adoré était, dit-on, un heureux présage que les prières avaient été exaucées, et que les biens qu'on espérait des dieux seraient durables. (11) On dit encore que le repos distingue et sépare nos actions; ainsi, après avoir terminé une première action, ils s'asseyaient devant les dieux pour en commencer une nouvelle. (12) Cela peut aussi s'accorder avec ce que j'ai dit, que le législateur voulait nous habituer à ne pas nous présenter devant les dieux quand nous sommes occupés et comme en courant, mais quand nous en avons le temps et que nous sommes libres de toute autre affaire.





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Dernière mise à jour : 19/05/2005