HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Numa

πράξεως



Texte grec :

[13] (1) Τοὺς δὲ Σαλίους ἱερεῖς ἐκ τοιαύτης λέγεται συστήσασθαι προφάσεως. ἔτος ὄγδοον αὐτοῦ βασιλεύοντος λοιμώδης νόσος περιϊοῦσα τὴν Ἰταλίαν ἐστρόβησε καὶ τὴν Ῥώμην. (2) ἀθυμούντων δὲ τῶν ἀνθρώπων ἱστορεῖται χαλκῆν πέλτην ἐξ οὐρανοῦ καταφερομένην εἰς τὰς Νομᾶ πεσεῖν χεῖρας. ἐπὶ δὲ αὐτῇ θαυμάσιόν τινα λόγον λέγεσθαι ὑπὸ τοῦ βασιλέως, ὃν Ἠγερίας τε καὶ τῶν Μουσῶν πυθέσθαι. (3) τὸ μὲν γὰρ ὅπλον ἥκειν ἐπὶ σωτηρίᾳ τῆς πόλεως, καὶ δεῖν αὐτὸ φρουρεῖσθαι γενομένων ἄλλων ἕνδεκα καὶ σχῆμα καὶ μέγεθος καὶ μορφὴν ἐκείνῳ παραπλησίων, ὅπως ἄπορον εἴη τῷ κλέπτῃ δι´ ὁμοιότητα τοῦ διοπετοῦς ἐπιτυχεῖν· (4) ἔτι δὲ χρῆναι Μούσαις καθιερῶσαι τὸ χωρίον ἐκεῖνο καὶ τοὺς περὶ αὐτὸ λειμῶνας, ὅπου τὰ πολλὰ φοιτῶσαι συνδιατρίβουσιν αὐτῷ. τὴν δὲ πηγὴν ἣ κατάρδει τὸ χωρίον, ὕδωρ ἱερὸν ἀποδεῖξαι ταῖς Ἑστιάσι παρθένοις, ὅπως λαμβάνουσαι καθ´ ἡμέραν ἁγνίζωσι καὶ ῥαίνωσι τὸ ἀνάκτορον. (5) τούτοις μὲν οὖν μαρτυρῆσαι λέγουσι καὶ τὰ τῆς νόσου παραχρῆμα παυσάμενα. (6) τὴν δὲ πέλτην προθέντος αὐτοῦ καὶ κελεύσαντος ἁμιλλᾶσθαι τοὺς τεχνίτας ὑπὲρ τῆς ὁμοιότητος, τοὺς μὲν ἄλλους ἀπειπεῖν, Οὐετούριον δὲ Μαμούριον ἕνα τῶν ἄκρων δημιουργῶν οὕτως ἐφικέσθαι τῆς ἐμφερείας, καὶ κατασκευάσαι πάσας ὁμοίας, ὥστε μηδ´ αὐτὸν ἔτι τὸν Νομᾶν διαγινώσκειν. (7) τούτων οὖν φύλακας καὶ ἀμφιπόλους ἀπέδειξε τοὺς Σαλίους ἱερεῖς. Σάλιοι δὲ ἐκλήθησαν, οὐχ, ὡς ἔνιοι μυθολογοῦσι, Σαμόθρᾳκος ἀνδρὸς ἢ Μαντινέως, ὄνομα Σαλίου, πρώτου τὴν ἐνόπλιον ἐκδιδάξαντος ὄρχησιν, ἀλλὰ μᾶλλον ἀπὸ τῆς ὀρχήσεως αὐτῆς, ἁλτικῆς οὔσης, ἣν ὑπορχοῦνται διαπορευόμενοι τὴν πόλιν, ὅταν τὰς ἱερὰς πέλτας ἀναλάβωσιν ἐν τῷ Μαρτίῳ μηνί, φοινικοῦς μὲν ἐνδεδυμένοι χιτωνίσκους, μίτραις δὲ χαλκαῖς ἐπεζωσμένοι πλατείαις καὶ κράνη χαλκᾶ φοροῦντες, ἐγχειριδίοις δὲ μικροῖς τὰ ὅπλα κρούοντες. (8) ἡ δὲ ἄλλη τῆς ὀρχήσεως ποδῶν ἔργον ἐστί· κινοῦνται γὰρ ἐπιτερπῶς, ἑλιγμούς τινας καὶ μεταβολὰς ἐν ῥυθμῷ τάχος ἔχοντι καὶ πυκνότητα μετὰ ῥώμης καὶ κουφότητος ἀποδιδόντες. (9) Αὐτὰς δὲ τὰς πέλτας ἀγκύλια καλοῦσι διὰ τὸ σχῆμα· κύκλος γὰρ οὐκ ἔστιν οὐδὲ ἀποδίδωσιν, ὡς πέλτη, τὴν περιφέρειαν, ἀλλ´ ἐκτομὴν ἔχει γραμμῆς ἑλικοειδοῦς, ἧς αἱ κεραῖαι καμπὰς ἔχουσαι . καὶ συνεπιστρέφουσαι τῇ πυκνότητι πρὸς ἀλλήλας ἀγκύλον τὸ σχῆμα ποιοῦσιν· ἢ διὰ τὸν ἀγκῶνα περὶ ὃν περιφέρονται. ταῦτα γὰρ ὁ Ἰόβας εἴρηκε γλιχόμενος ἐξελληνίσαι τοὔνομα. (10) δύναιτο δ´ ἂν τῆς ἀνέκαθεν φορᾶς πρῶτον ἐπώνυμον γεγονέναι, καὶ τῆς ἀκέσεως τῶν νοσούντων, καὶ τῆς τῶν αὐχμῶν λύσεως, ἔτι δὲ τῆς τῶν δεινῶν ἀνασχέσεως, καθ´ ὃ καὶ τοὺς Διοσκούρους Ἄνακας Ἀθηναῖοι προσηγόρευσαν, εἴ γε δεῖ πρὸς τὴν Ἑλληνικὴν διάλεκτον ἐξάγειν τοὔνομα. (11) Τῷ δὲ Μαμουρίῳ λέγουσι μισθὸν γενέσθαι τῆς τέχνης ἐκείνης μνήμην τινὰ δι´ ᾠδῆς ὑπὸ τῶν Σαλίων ἅμα τῷ πυρρίχῃ διαπεραινομένης. οἱ δὲ οὐ Οὐετούριον Μαμούριον εἶναί φασι τὸν ᾀδόμενον, ἀλλὰ οὐετέρεμ μεμορίαμ, ὅπερ ἐστί, παλαιὰν μνήμην.

Traduction française :

[13] (1) Voici à quelle occasion il institua les prêtres saliens. La huitième année de son règne, une maladie pestilentielle, après avoir ravagé l'Italie, vint fondre sur Rome. (2) Tout le monde était dans la consternation, lorsque tout à coup il tomba du ciel, entre les mains de Numa, un bouclier d'airain. Le roi fit courir à ce sujet des choses merveilleuses, qu'il disait tenir de la nymphe Égérie et des Muses: (3) elles lui avaient dit que ce bouclier était envoyé du ciel pour le salut de la ville; qu'il fallait le garder avec soin, et en faire onze parfaitement semblables à celui-là, pour la forme et pour la grandeur, afin que ceux qui voudraient l'enlever ne pussent reconnaître celui qu'avait envoyé le dieu du ciel. (4) Il ajouta que le lieu où il était tombé, avec les prairies qui l'environnaient, devait être consacré aux Muses qui y venaient souvent s'entretenir avec lui, et qu'il fallait aussi signaler aux vierges de Vesta que l'eau de la source qui l'arrosait était sainte, pour qu'elles viennent chaque jour y puiser de l'eau pour arroser et purifier leur temple. (5) La cessation subite de la maladie fit ajouter foi à ses discours. (6) Après avoir fait exposer le bouclier, Numa demanda aux ouvriers de rivaliser entre eux pour fabriquer des pièces entièrement ressemblantes. Ils désespérèrent tous d'y réussir, excepté Mamurius Véturius, un des plus habiles ouvriers, qui imita si bien la forme et le contour du bouclier, et en fit onze autres si semblables que Numa lui-même ne put les distinguer du premier. (7) Il établit alors, pour les garder et en prendre soin, les prêtres saliens, dont le nom ne vient pas, comme quelques auteurs l'ont imaginé, d'un Salius de Samothrace ou de Mantinée, lequel aurait inventé une danse armée; mais plutôt de la danse même qu'ils exécutent en sautant, lorsqu'ils parcourent la ville avec ces boucliers sacrés. Pour cette cérémonie célébrée au mois de mars, ils sont vêtus d'une courte tunique de pourpre, ceints de larges baudriers de bronze, coiffés de casques du même métal, et armés de courtes épées avec lesquelles ils frappent sur leurs boucliers. (8) Leur danse consiste surtout dans les mouvements et les pas qu'ils font avec beaucoup de grâce, dans les tours et les retours rapides et cadencés qu'ils exécutent avec autant de force que d'agilité. (9) Ces boucliers sont appelés "ancilia", à cause de leur forme. Ce n'est ni un rond parfait, ni un ovale comme la "peltè"; ils ont une forme hélicoïdale, dont les extrémités recourbées, se rejoignant par le haut dans leur épaisseur, forment une de ces figures courbes et échancrées que les Grecs appellent "ancylon". Peut-être aussi ce nom leur vient-il du coude ("ankon"), autour duquel on les porte. Ce sont les étymologies qu'en donne Juba, qui veut absolument dériver ce nom de la langue grecque. (9) Il se pourrait aussi qu'on le leur eût donné, ou bien parce que le premier bouclier était descendu d'en haut ("anekathen"), ou bien parce qu'il procura la guérison ("akesis") des maladies ou la fin de la sécheresse ("auchmos") ou la cessation ("anaschesis") du fléau. C'est pour cette dernière raison que les Dioscures ont été appelés "anaces" par les Athéniens. Voilà ce qu'on peut dire, si l'on veut que ce mot vienne de la langue grecque. (11) Mamurius eut, dit-on, pour récompense de son habileté, l'honneur d'être nommé dans le cantique que les saliens chantent pendant leur danse armée. D'autres prétendent que les mots qui figurent dans cet hymne ne sont pas Véturius Mamurius, mais "ueterem memoriam" qui signifient "ancienne mémoire".





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Dernière mise à jour : 19/05/2005