HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Numa

πράξεως



Texte grec :

[9] (1) Νομᾷ δὲ καὶ τὴν τῶν ἀρχιερέων, οὓς Ποντίφικας καλοῦσι, διάταξιν καὶ κατάστασιν ἀποδιδόασι, καί φασιν αὐτὸν ἕνα τούτων τὸν πρῶτον γεγονέναι. (2) κεκλῆσθαι δὲ τοὺς Ποντίφικας οἱ μὲν ὅτι τοὺς θεοὺς θεραπεύουσι δυνατοὺς καὶ κυρίους ἁπάντων ὄντας· ὁ γὰρ δυνατὸς ὑπὸ Ῥωμαίων ὀνομάζεται πότηνς· (3) ἕτεροι δέ φασι πρὸς ὑπεξαίρεσιν γεγονέναι τοὔνομα τῶν δυνατῶν, ὡς τοῦ νομοθέτου τὰς δυνατὰς ἐπιτελεῖν ἱερουργίας τοὺς ἱερεῖς κελεύοντος, ἂν δὲ ᾖ τι κώλυμα μεῖζον, οὐ συκοφαντοῦντος. (4) οἱ δὲ πλεῖστοι μάλιστα καὶ τὸ γελώμενον τῶν ὀνομάτων δοκιμάζουσιν, ὡς οὐδὲν ἀλλ´ ἢ γεφυροποιοὺς τοὺς ἄνδρας ἐπικληθέντας ἀπὸ τῶν ποιουμένων περὶ τὴν γέφυραν ἱερῶν, ἁγιωτάτων καὶ παλαιοτάτων ὄντων· πόντεμ γὰρ οἱ Λατῖνοι τὴν γέφυραν ὀνομάζουσιν. (5) εἶναι μέντοι καὶ τὴν τήρησιν αὐτῆς καὶ τὴν ἐπισκευήν, ὥσπερ ἄλλο τι τῶν ἀκινήτων καὶ πατρίων ἱερῶν, προσήκουσαν τοῖς ἱερεῦσιν. (6) οὐ γὰρ θεμιτόν, ἀλλ´ ἐπάρατον ἡγεῖσθαι Ῥωμαίους τὴν κατάλυσιν τῆς ξυλίνης γεφύρας. λέγεται δὲ καὶ τὸ πάμπαν ἄνευ σιδήρου κατὰ δή τι λόγιον συγγεγομφῶσθαι διὰ τῶν ξύλων. ἡ δὲ λιθίνη πολλοῖς ὕστερον ἐξειργάσθη χρόνοις ὑπ´ Αἰμιλίου ταμιεύοντος. (7) οὐ μὴν ἀλλὰ καὶ τὴν ξυλίνην τῶν Νομᾶ χρόνων ἀπολείπεσθαι λέγουσιν, ὑπὸ Μαρκίου τοῦ Νομᾶ θυγατριδοῦ βασιλεύοντος ἀποτελεσθεῖσαν. (8) Ὁ δὲ μέγιστος τῶν Ποντιφίκων οἷον ἐξηγητοῦ καὶ προφήτου, μᾶλλον δὲ ἱεροφάντου τάξιν εἴληχεν, οὐ μόνον τῶν δημοσίᾳ δρωμένων ἐπιμελούμενος, ἀλλὰ καὶ τοὺς ἰδίᾳ θύοντας ἐπισκοπῶν καὶ κωλύων παρεκβαίνειν τὰ νενομισμένα, καὶ διδάσκων ὅτου τις δέοιτο πρὸς θεῶν τιμὴν ἢ παραίτησιν. (9) ἦν δὲ καὶ τῶν ἱερῶν παρθένων ἐπίσκοπος, ἃς Ἑστιάδας προσαγορεύουσι. (10) Νομᾷ γὰρ δὴ καὶ τὴν τῶν Ἑστιάδων παρθένων καθιέρωσιν καὶ ὅλως τὴν περὶ τὸ πῦρ τὸ ἀθάνατον, ὃ φυλάττουσιν αὗται, θεραπείαν τε καὶ τιμὴν ἀποδιδόασιν, εἴτε ὡς καθαρὰν καὶ ἄφθαρτον τὴν τοῦ πυρὸς οὐσίαν ἀκηράτοις καὶ ἀμιάντοις παρατιθεμένου σώμασιν, εἴτε τὸ ἄκαρπον καὶ ἄγονον τῇ παρθενίᾳ συνοικειοῦντος. (11) ἐπεί τοι τῆς Ἑλλάδος ὅπου πῦρ ἄσβεστόν ἐστιν, ὡς Πυθοῖ καὶ Ἀθήνησιν, οὐ παρθένοι, γυναῖκες δὲ πεπαυμέναι γάμων ἔχουσι τὴν ἐπιμέλειαν· (12) ἐὰν δὲ ὑπὸ τύχης τινὸς ἐκλίπῃ, καθάπερ Ἀθήνησι μὲν ἐπὶ τῆς Ἀριστίωνος λέγεται τυραννίδος ἀποσβεσθῆναι τὸν ἱερὸν λύχνον, ἐν Δελφοῖς δὲ τοῦ ναοῦ καταπρησθέντος ὑπὸ Μήδων, περὶ δὲ τὰ Μιθριδατικὰ καὶ τὸν ἐμφύλιον Ῥωμαίων πόλεμον ἅμα τῷ βωμῷ τὸ πῦρ ἠφανίσθη, οὔ φασι δεῖν ἀπὸ ἑτέρου πυρὸς ἐναύεσθαι, καινὸν δὲ ποιεῖν καὶ νέον, ἀνάπτοντας ἀπὸ τοῦ ἡλίου φλόγα καθαρὰν καὶ ἀμίαντον. (13) ἐξάπτουσι δὲ μάλιστα τοῖς σκαφείοις, ἃ κατασκευάζεται μὲν ἀπὸ πλευρᾶς ἰσοσκελοῦς ὀρθογωνίου τριγώνου κοιλαινόμενα, συννεύει δ´ εἰς ἓν ἐκ τῆς περιφερείας κέντρον. (14) ὅταν οὖν θέσιν ἐναντίαν λάβῃ πρὸς τὸν ἥλιον, ὥστε τὰς αὐγὰς πανταχόθεν ἀνακοπτομένας ἀθροίζεσθαι καὶ συμπλέκεσθαι περὶ τὸ κέντρον, αὐτόν τε διακρίνει τὸν ἀέρα λεπτυνόμενον, καὶ τὰ κουφότατα καὶ ξηρότατα τῶν προστιθεμένων ὀξέως ἀνάπτει κατὰ τὴν ἀντέρεισιν, σῶμα καὶ πληγὴν πυρώδη τῆς αὐγῆς λαβούσης. (15) ἔνιοι μὲν οὖν οὐδὲν ὑπὸ τῶν ἱερῶν παρθένων ἀλλ´ ἢ τὸ ἄσβεστον ἐκεῖνο φρουρεῖσθαι πῦρ νομίζουσιν· ἔνιοι δὲ εἶναί τινά φασιν ἀθέατα τοῖς ἄλλοις ἱερὰ κρυπτόμενα, περὶ ὧν ὅσα καὶ πυθέσθαι καὶ φράσαι θεμιτὸν ἐν τῷ Καμίλλου βίῳ γέγραπται.

Traduction française :

[9] (1) On attribue encore à Numa l'organisation et l'institution des grands prêtres qu'on appelle pontifes; il fut lui-même, dit-on, l'un d'eux, le premier. (2) Ils ont été appelés pontifes, parce que, selon les uns, ils servent les dieux tout puissants, maîtres de toutes choses, et que le mot puissant s'exprime en latin par "potens". (3) Selon d'autres, leur nom vient de la distinction des actes qui sont en leur pouvoir, le législateur ne prescrivant aux prêtres que les sacrifices qu'il leur était possible de faire, et ne les rendant pas responsables des obstacles légitimes qui les en empêchaient. (4) Mais la plupart des auteurs préfèrent une étymologie que je trouve ridicule. Ils disent que ces prêtres ont été appelés "faiseurs de ponts", tout simplement à cause des sacrifices qu'ils offraient sur le pont, sacrifices qui étaient les plus anciens et les plus saints de tous. En effet, le mot "pons", en latin, signifie pont. (5) Ils ajoutent que le soin d'entretenir et de réparer le pont appartient à ces prêtres, comme celui d'accomplir toutes les autres cérémonies immuables et ancestrales. (6) C'est même chez eux un point de religion de croire qu'on ne peut, sans se rendre coupable d'un sacrilège, détruire le pont de bois, qui fut fait, à ce qu'on prétend, sans aucune ferrure, avec seulement des chevilles de bois, comme un oracle l'avait ordonné. Le pont de pierre n'a été construit que longtemps après, par le questeur Aemilius. (7) Cependant, on prétend que le pont de bois est postérieur à Numa, et qu'il fut construit par Ancus Marcius, son petit-fils. (8) Le grand pontife remplit pour ainsi dire la fonction d'un exégète et d'un interprète, ou plutôt d'un hiérophante; non seulement il préside à toutes les cérémonies publiques, mais encore il veille aux sacrifices privés; il prend garde qu'on ne s'écarte des usages, et il enseigne ce que chacun doit faire pour honorer les dieux ou se les rendre propices. (9) Le grand pontife était aussi le gardien des vierges sacrées qu'on appelle vestales. (10) C'est à Numa qu'on rapporte encore leur consécration et, en général, l'entretien et le culte du feu perpétuel dont elles ont la garde, soit qu'il crût que la substance pure et incorruptible du feu ne devait être confiée qu'à des êtres purs et sans souillure, soit qu'il vît dans le feu, stérile et infécond, un rapport sensible avec la virginité. (11) En effet, dans les divers lieux de la Grèce où l'on entretient un feu qui ne doit pas s'éteindre (par exemple à Delphes et à Athènes), la garde en est donnée non à des vierges, mais à des veuves qui ne sont pas remariées. (12) Ce feu vient-il à s'éteindre par quelque accident, comme la lampe sacrée s'éteignit à Athènes sous la tyrannie d'Aristion; à Delphes, lorsque le temple fut brûlé par les Maides au temps de Mithridate et de la guerre civile des Romains, et que le feu disparut avec l'autel; alors il n'est pas permis de le rallumer à un autre feu. On s'en procure un tout nouveau, en allumant au moyen du soleil une flamme pure et sans souillure. (13) On emploie surtout à cet effet des miroirs concaves, à facettes en forme de triangles rectangles isocèles et qui ramènent les rayons de la périphérie vers un centre unique. (14) Lorsqu'on place ces miroirs face au soleil de manière que les rayons en se réfléchissant viennent de tous les côtés se ramasser et s'unir vers le centre, ils dispersent l'air lui-même qu'ils rendent plus subtil et enflamment rapidement les matières très sèches et très légères qu'on leur présente, parce que la réfraction donne aux rayons la nature et l'activité du feu. (15) Selon certains auteurs, la fonction de ces vierges sacrées se borne à la garde du feu perpétuel; mais d'autres assurent qu'étaient encore confiés à leurs soins certains objets saints, qu'elles étaient seules à pouvoir voir. Nous avons rapporté, dans la Vie de Camille, tout ce qu'il est permis d'en savoir et d'en dire.





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Dernière mise à jour : 19/05/2005