HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Nicias

Chapitre 3

  Chapitre 3

[3] Περικλῆς μὲν οὖν ἀπό τε ἀρετῆς ἀληθινῆς καὶ λόγου δυνάμεως τὴν πόλιν ἄγων οὐδενὸς ἐδεῖτο σχηματισμοῦ πρὸς τὸν ὄχλον οὐδὲ πιθανότητος, Νικίας δὲ τούτοις μὲν λειπόμενος, οὐσίᾳ δὲ προέχων, (2) ἀπ' αὐτῆς ἐδημαγώγει. καὶ τῇ Κλέωνος εὐχερείᾳ καὶ βωμολοχίᾳ πρὸς ἡδονὴν μεταχειριζομένῃ τοὺς Ἀθηναίους διὰ τῶν ὁμοίων ἀντιπαρεξάγειν ἀπίθανος ὤν, χορηγίαις ἀνελάμβανε καὶ γυμνασιαρχίαις ἑτέραις τε τοιαύταις φιλοτιμίαις τὸν δῆμον, ὑπερβαλλόμενος πολυτελείᾳ καὶ χάριτι τοὺς πρὸ ἑαυτοῦ καὶ καθ' ἑαυτὸν ἅπαντας. (3) εἱστήκει δὲ καὶ τῶν ἀναθημάτων αὐτοῦ καθ' ἡμᾶς τό τε Παλλάδιον ἐν ἀκροπόλει, τὴν χρύσωσιν ἀποβεβληκός, καὶ τοῖς χορηγικοῖς τρίποσιν ὑποκείμενος ἐν Διονύσου νεώς· ἐνίκησε γὰρ πολλάκις χορηγήσας, ἐλείφθη δὲ οὐδέποτε. λέγεται δ' ἔν τινι χορηγίᾳ παρελθεῖν οἰκέτης αὐτοῦ κεκοσμημένος εἰς σχῆμα Διονύσου, κάλλιστος ὀφθῆναι καὶ μέγιστος, οὔπω γενειῶν· ἡσθέντων δὲ τῶν Ἀθηναίων τῇ ὄψει καὶ κροτούντων ἐπὶ πολὺν χρόνον, ἀναστὰς Νικίας εἶπεν ὡς οὐχ ὅσιον ἡγοῖτο δουλεύειν καταπεφημισμένον θεῷ σῶμα, καὶ τὸν νεανίσκον ἀπηλευθέρωσε. (4) μνημονεύεται δ' αὐτοῦ καὶ τὰ περὶ Δῆλον ὡς λαμπρὰ καὶ θεοπρεπῆ φιλοτιμήματα. τῶν γὰρ χορῶν, οὓς αἱ πόλεις ἔπεμπον ᾀσομένους τῷ θεῷ, προσπλεόντων μὲν ὡς ἔτυχεν, εὐθὺς δ' ὄχλου πρὸς τὴν ναῦν ἀπαντῶντος ᾄδειν κελευομένων κατ' οὐδένα κόσμον, ἀλλ' ὑπὸ σπουδῆς ἀσυντάκτως ἀποβαινόντων ἅμα καὶ στεφανουμένων καὶ μεταμφιεννυμένων, (5) ἐκεῖνος, ὅτε τὴν θεωρίαν ἦγεν, αὐτὸς μὲν εἰς Ῥήνειαν ἀπέβη τὸν χορὸν ἔχων καὶ τὰ ἱερεῖα καὶ τὴν ἄλλην παρασκευήν, ζεῦγμα δὲ πεποιημένον Ἀθήνησι πρὸς τὰ μέτρα καὶ κεκοσμημένον ἐκπρεπῶς χρυσώσεσι καὶ βαφαῖς καὶ στεφάνοις καὶ αὐλαίαις κομίξων, διὰ νυκτὸς ἐγεφύρωσε τὸν μεταξὺ Ῥηνείας καὶ Δήλου πόρον οὐκ ὄντα μέγαν· εἶθ' ἅμα ἡμέρᾳ τήν τε πομπὴν τῷ θεῷ καὶ τὸν χορὸν ἄγων κεκοσμημένον πολυτελῶς καὶ ᾄδοντα διὰ τῆς γεφύρας ἀπεβίβαζε. (6) μετὰ δὲ τὴν θυσίαν καὶ τὸν ἀγῶνα καὶ τὰς ἑστιάσεις τόν τε φοίνικα τὸν χαλκοῦν ἔστησεν ἀνάθημα τῷ θεῷ, καὶ χωρίον μυρίων δραχμῶν πριάμενος καθιέρωσεν, οὗ τὰς προσόδους ἔδει Δηλίους καταθύοντας ἑστιᾶσθαι, πολλὰ καὶ ἀγαθὰ Νικίᾳ παρὰ τῶν θεῶν αἰτουμένους· καὶ γὰρ τοῦτο τῇ στήλῃ ἐνέγραψεν, ἣν ὥσπερ φύλακα τῆς δωρεᾶς ἐν Δήλῳ κατέλιπεν. δὲ φοῖνιξ ἐκεῖνος ὑπὸ τῶν πνευμάτων ἀποκλασθεὶς ἐνέπεσε τῷ Ναξίων ἀνδριάντι τῷ μεγάλῳ καὶ ἀνέτρεψε. [3] Périclès, qui gouvernait Athènes par l'ascendant d'une véritable vertu et par la force de son éloquence, n'avait besoin auprès du peuple ni de déguisement, ni d'artifice. Nicias, dépourvu de ces qualités, mais supérieur à Périclès en fortune, employait ses richesses à gagner les bonnes grâces des Athéniens. Il est vrai qu'il avait en tête Cléon, qui s'attachait la multitude par sa souplesse et par ses bouffonneries; mais, ne pouvant lutter contre lui par des moyens semblables, il cherchait à gagner la faveur populaire en donnant des spectacles, des combats gymniques, et d'autres divertissements de ce genre dont il amusait le peuple, et dans lesquels il surpassait en magnificence et en bon goût tous ceux qui l'avaient précédé et tous ses contemporains. On voit encore les offrandes qu'il avait consacrées aux dieux; telles qu'une statue de Pallas, qu'il mit dans la citadelle, et qui a perdu sa dorure; une chapelle portative, placée dans le temple de Bacchus, sous les trépieds qu'il dédia comme vainqueur dans les jeux : car il fut souvent couronné et jamais vaincu. On raconte à ce propos que, dans un choeur de tragédie dont il faisait les frais, il passa sur le théâtre un de ses esclaves habillé en Bacchus, qui, encore dans la fleur de la jeunesse, était d'une taille et d'une beauté singulières. Les Athéniens, charmés de sa figure, battirent longtemps des mains; et Nicias, s'étant levé, dit au peuple qu'il se croirait coupable d'impiété, s'il retenait dans la servitude un esclave que la voix publique venait de consacrer comme un dieu; et sur-le-champ il le mit en liberté. IV. On se souvient encore des présents, aussi magnifiques que religieux, qu'il fit au temple de Délos. Avant lui, les choeurs de musique, que les villes y députaient pour chanter les louanges d'Apollon, débarquaient sans aucun ordre, parce que les Déliens, pleins d'impatience, et accourant avec précipitation au-devant du vaisseau, les forçaient de chanter comme ils se trouvaient, pendant même qu'ils mettaient leurs couronnes de fleurs et qu'ils prenaient leurs robes de cérémonie, ce qui causait beaucoup de confusion. Quand Nicias conduisit cette pompe sacrée, il descendit d'abord dans l'île de Rhenée, accompagné de son choeur de musique avec les victimes, les autres préparatifs de la fête, et en particulier avec un pont de la largeur du canal qui sépare l'île de Rhenée de celle de Délos; il l'avait fait construire à Athènes avec beaucoup de magnificence; il était orné de dorures, de peintures, de festons et de tapisseries. Il le fit jeter la nuit sur le canal, qui est assez étroit; et le lendemain, au point du jour, il le passa avec son choeur de musiciens, qui, superbement parés, marchaient avec le plus grand ordre, en chantant des hymnes à l'honneur du dieu. Après le sacrifice, les jeux et les banquets, il dressa devant le temple un palmier d'airain qu'il consacra au dieu; il acheta pour dix mille drachmes des terres qu'il donna au temple, et dont il voulut que les revenus fussent employés tous les ans par les Déliens à faire des sacrifices et des festins dans lesquels ils prieraient les dieux pour la prospérité de Nicias. Il fit graver cette condition sur une colonne qu'il laissa dans l'île, comme un témoin et un souvenir du don qu'il avait fait. Dans la suite, ce palmier, brisé par les vents, tomba sur une grande statue consacrée par les Naxiens, et la renversa.


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Dernière mise à jour : 20/09/2007