HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Lysandre

Chapitre 15

  Chapitre 15

[15] δ' οὖν Λύσανδρος, ὡς παρέλαβε τάς τε ναῦς ἁπάσας πλὴν δώδεκα καὶ τὰ τείχη τῶν Ἀθηναίων, ἕκτῃ ἐπὶ δεκάτῃ Μουνυχιῶνος μηνός, ἐν καὶ τὴν ἐν Σαλαμῖνι ναυμαχίαν ἐνίκων τὸν βάρβαρον, ἐβούλευσεν εὐθὺς καὶ τὴν πολιτείαν μεταστῆσαι. (2) δυσπειθῶς δὲ καὶ τραχέως φερόντων, ἀποστείλας πρὸς τὸν δῆμον ἔφη τὴν πόλιν εἰληφέναι παρασπονδοῦσαν· ἑστάναι γὰρ τὰ τείχη τῶν ἡμερῶν ἐν αἷς ἔδει καθῃρῆσθαι παρῳχημένων. ἑτέραν οὖν ἐξ ἀρχῆς προθήσειν γνώμην περὶ αὐτῶν ὡς τὰς ὁμολογίας λελυκότων. ἔνιοι δὲ καὶ προτεθῆναί φασιν ὡς ἀληθῶς ὑπὲρ ἀνδραποδισμοῦ γνώμην ἐν τοῖς συμμάχοις, ὅτε καὶ τὸν Θηβαῖον Ἐρίανθον εἰσηγήσασθαι τὸ μὲν ἄστυ κατασκάψαι, τὴν δὲ χώραν ἀνεῖναι μηλόβοτον. (3) εἶτα μέντοι συνουσίας γενομένης τῶν ἡγεμόνων παρὰ πότον, καί τινος Φωκέως ᾄσαντος ἐκ τῆς Εὐριπίδου Ἠλέκτρας τὴν πάροδον ἧς ἀρχή Ἀγαμέμνονος κόρα, ἤλυθον, Ἠλέκτρα, ποτὶ σὰν ἀγρότειραν αὐλάν, πάντας ἐπικλασθῆναι, καὶ φανῆναι σχέτλιον ἔργον τὴν οὕτως εὐκλεᾶ καὶ τοιούτους ἄνδρας φέρουσαν ἀνελεῖν καὶ διεργάσασθαι πόλιν. (4) δ' οὖν Λύσανδρος ἐνδόντων τῶν Ἀθηναίων πρὸς ἅπαντα, πολλὰς μὲν ἐξ ἄστεος μεταπεμψάμενος αὐλητρίδας, πάσας δὲ τὰς ἐν τῷ στρατοπέδῳ συναγαγών, τὰ τείχη κατέσκαπτε καὶ τὰς τριήρεις κατέφλεγε πρὸς τὸν αὐλόν, ἐστεφανωμένων καὶ παιζόντων ἅμα τῶν συμμάχων, ὡς ἐκείνην τὴν ἡμέραν ἄρχουσαν τῆς ἐλευθερίας. εὐθὺς δὲ καὶ τὰ περὶ τὴν πολιτείαν ἐκίνησε, (5) τριάκοντα μὲν ἐν ἄστει, δέκα δὲ ἐν Πειραιεῖ καταστήσας ἄρχοντας, ἐμβαλὼν δὲ φρουρὰν εἰς τὴν ἀκρόπολιν, καὶ Καλλίβιον ἁρμοστήν, ἄνδρα Σπαρτιάτην, ἐπιστήσας. ἐπεὶ δὲ οὗτος Αὐτόλυκον τὸν ἀθλητήν, ἐφ' τὸ συμπόσιον Ξενοφῶν πεποίηκε, τὴν βακτηρίαν διαράμενος παίσειν ἔμελλεν, δὲ τῶν σκελῶν συναράμενος ἀνέτρεψεν αὐτόν, οὐ συνηγανάκτησεν Λύσανδρος, ἀλλὰ καὶ συνεπετίμησε, φήσας αὐτὸν οὐκ ἐπίστασθαι ἐλευθέρων ἄρχειν. ἀλλὰ τὸν μὲν Αὐτόλυκον οἱ τριάκοντα τῷ Καλλιβίῳ χαριζόμενοι μικρὸν ὕστερον ἀνεῖλον. [15] Lysandre se rendit maître de tous les vaisseaux des Athéniens, à l'exception de douze, et prit possession de la ville le seize du mois de Munychion, jour auquel les Athéniens avaient remporté sur les Barbares la victoire de Salamine. A peine entré dans Athènes, il proposa de changer la forme du gouvernement; les Athéniens y ayant témoigné la plus grande opposition, Lysandre fit dire au peuple qu'il avait manqué à la capitulation, que les jours qu'on lui avait accordés pour détruire les murailles étant passés sans qu'on eût exécuté cet article du traité, il allait assembler le conseil, pour leur dicter d'autres conditions, puisqu'ils avaient violé les premières. On ajoute qu'il fut proposé dans le conseil des alliés de réduire en servitude tous les Athéniens, et qu'un Thébain, nommé Érianthus, conseilla de raser la ville, et de faire de tout le pays un lieu de pâturage pour les troupeaux. Ce conseil fut suivi d'un festin où se trouvèrent tous les généraux, et pendant lequel un musicien de Phocide chanta ces vers du premier choeur de l'Électre d'Euripide : "Fille d'Agamernnon, princesse infortunée, Quel est de ce séjour la triste destinée! J'y vois tous les palais en cabanes changés". Tous les convives, attendris, s'écrièrent qu'il serait horrible de détruire une ville si célèbre, et qui avait produit de si grands hommes. XVIII. Les Athéniens s'étant donc soumis à tout, et Lysandre ayant appelé de la ville un grand nombre de joueuses de flûte, qu'il réunit à celles qu'il avait dans son camp, fit raser les murailles et brûler les vaisseaux au son de la flûte, et en présence des alliés, qui, couronnés de fleurs, et regardant ce jour comme l'aurore de leur liberté, donnaient les plus vives démonstrations de joie. Ayant aussitôt après changé la forme du gouvernement, il établit dans la ville trente archontes, et dix dans le Pirée; il mit dans la citadelle une garnison, sous les ordres d'un harmoste spartiate, nommé Callibius. Ce commandant ayant un jour levé son bâton sur l'athlète Autolycus, celui sur qui Xénophon a composé son Banquet, Autolycus le saisit par les deux cuisses, et, l'élevant en l'air, il le froissa ensuite contre terre. Lysandre, loin de l'en punir, réprimanda Callibius, et lui dit qu'il ne savait pas commander à des hommes libres. Cependant, peu de jours après, les Trente, pour complaire à Callibius, firent mourir Autolycus.


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Dernière mise à jour : 30/08/2007