HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Lycurgue

τὴν



Texte grec :

[4] (1) Οὕτως ἀπάρας πρῶτον μὲν εἰς Κρήτην ἀφίκετο· καὶ τὰς αὐτόθι πολιτείας κατανοήσας καὶ συγγενόμενος τοῖς πρωτεύουσι κατὰ δόξαν ἀνδράσι, τὰ μὲν ἐζήλωσε καὶ παρέλαβε τῶν νόμων, ὡς οἴκαδε μετοίσων καὶ χρησόμενος, ἔστι δ´ ὧν κατεφρόνησεν. (2) ἕνα δὲ τῶν νομιζομένων ἐκεῖ σοφῶν καὶ πολιτικῶν χάριτι καὶ φιλίᾳ πείσας ἀπέστειλεν εἰς τὴν Σπάρτην, Θάλητα, ποιητὴν μὲν δοκοῦντα λυρικῶν μελῶν καὶ πρόσχημα τὴν τέχνην ταύτην πεποιημένον, ἔργῳ δὲ ἅπερ οἱ κράτιστοι τῶν νομοθετῶν διαπραττόμενον. (3) λόγοι γὰρ ἦσαν αἱ ᾠδαὶ πρὸς εὐπείθειαν καὶ ὁμόνοιαν ἀνακλητικοί, διὰ μελῶν ἅμα καὶ ῥυθμῶν πολὺ τὸ κόσμιον ἐχόντων καὶ καταστατικόν, ὧν ἀκροώμενοι κατεπραΰνοντο λεληθότως τὰ ἤθη καὶ συνῳκειοῦντο τῷ ζήλῳ τῶν καλῶν ἐκ τῆς ἐπιχωριαζούσης τότε πρὸς ἀλλήλους κακοθυμίας, ὥστε τρόπον τινὰ τῷ Λυκούργῳ προοδοποιεῖν τὴν παίδευσιν αὐτῶν ἐκεῖνον. (4) Ἀπὸ δὲ τῆς Κρήτης ὁ Λυκοῦργος ἐπὶ Ἀσίαν ἔπλευσε, βουλόμενος, ὡς λέγεται, ταῖς Κρητικαῖς διαίταις, εὐτελέσιν οὔσαις καὶ αὐστηραῖς, τὰς Ἰωνικὰς πολυτελείας καὶ τρυφάς, ὥσπερ ἰατρὸς σώμασιν ὑγιεινοῖς ὕπουλα καὶ νοσώδη, παραβαλὼν ἀποθεωρῆσαι τὴν διαφορὰν τῶν βίων καὶ τῶν πολιτειῶν. ἐκεῖ δὲ καὶ τοῖς Ὁμήρου ποιήμασιν ἐντυχὼν πρῶτον, ὡς ἔοικε, παρὰ τοῖς ἐκγόνοις τοῖς Κρεοφύλου διατηρουμένοις, (5) καὶ κατιδὼν ἐν αὐτοῖς τῆς πρὸς ἡδονὴν καὶ ἀκρασίαν διατριβῆς τὸ πολιτικὸν καὶ παιδευτικὸν οὐκ ἐλάττονος ἄξιον σπουδῆς ἀναμεμιγμένον, ἐγράψατο προθύμως καὶ συνήγαγεν ὡς δεῦρο κομιῶν. (6) ἦν γάρ τις ἤδη δόξα τῶν ἐπῶν ἀμαυρὰ παρὰ τοῖς Ἕλλησιν, ἐκέκτηντο δὲ οὐ πολλοὶ μέρη τινά, σποράδην τῆς ποιήσεως, ὡς ἔτυχε, διαφερομένης· γνωρίμην δὲ αὐτὴν καὶ μάλιστα πρῶτος ἐποίησε Λυκοῦργος. (7) Αἰγύπτιοι δὲ καὶ πρὸς αὑτοὺς ἀφικέσθαι τὸν Λυκοῦργον οἴονται, καὶ τὴν ἀπὸ τῶν ἄλλων γενῶν τοῦ μαχίμου διάκρισιν μάλιστα θαυμάσαντα μετενεγκεῖν εἰς τὴν Σπάρτην, καὶ χωρίσαντα τοὺς βαναύσους καὶ χειροτέχνας ἀστεῖον ὡς ἀληθῶς τὸ πολίτευμα καὶ καθαρὸν ἀποδεῖξαι. (8) ταῦτα μὲν οὖν Αἰγυπτίοις ἔνιοι καὶ τῶν Ἑλληνικῶν συγγραφέων μαρτυροῦσιν· ὅτι δὲ καὶ Λιβύην καὶ Ἰβηρίαν ἐπῆλθεν ὁ Λυκοῦργος καὶ περὶ τὴν Ἰνδικὴν πλανηθεὶς τοῖς Γυμνοσοφισταῖς ὡμίλησεν, οὐδένα πλὴν Ἀριστοκράτη τὸν Ἱππάρχου Σπαρτιάτην εἰρηκότα γινώσκομεν.

Traduction française :

[4] (1) Ce déplacement l'amena d'abord en Crète. Il examina les institutions de cette île et prit contact avec les hommes les plus réputés du pays. Parmi les lois, il en est qu'il envia à cet État et recueillit pour les faire connaître et appliquer chez lui; il en est d'autres qu'il dédaigna. (2) À force d'égards et de marques d'amitié, il décida l'un des hommes considérés là-bas comme d'habiles politiques à partir pour Sparte. C'était Thalès, simple poète lyrique en apparence, mais à qui son art servait de paravent; car, de fait, il exerçait une action pareille à celle des plus grands législateurs. (3) Ses odes étaient des appels à la discipline et à la concorde, efficaces à la fois par le style et par le rythme, et qui respiraient l'amour de l'ordre et l'apaisement. À leur audition l'humeur s'adoucissait insensiblement; et l'on s'accoutumait à l'émulation du bien, loin de persévérer dans la malveillance mutuelle qui régnait alors. Ainsi ce grand homme fraya, en quelque sorte, le chemin à Lycurgue pour l'éducation des Spartiates. (4) En quittant la Crète, Lycurgue s'embarqua pour l'Asie, voulant, dit-on, comparer à la vie crétoise, qui était simple et austère, l'opulence et le luxe d'Ionie, voulant, dit-on, comme un médecin compare, à des corps sains, d'autres corps rongés par une maladie secrète, considérer la différence des moeurs et des régimes. C'est là qu'il tomba pour la première fois sur les poèmes d'Homère, gardés alors, à ce qu'il semble, chez les descendants de Créophyle. (5) Comme il y trouva mêlé au plaisir de la fiction poétique un esprit civique et moral qui ne méritait pas moins d'attention, il les copia avec empressement et les rassembla pour les apporter chez nous. (6) Il y avait déjà, sans doute, une idée vague de ces épopées en Grèce; mais bien peu de personnes en possédaient quelques fragments, l'oeuvre d'Homère se trouvant dispersée au hasard. Celui qui la fit donc connaître le premier est Lycurgue. Les Égyptiens croient que Lycurgue est aussi venu chez eux, où il aurait surtout admiré la séparation des guerriers d'avec les autres classes, qu'il transporta à Sparte, où, mettant à part les manoeuvres et les artisans, il devait rendre l'organisation politique vraiment civilisée et sans tache. (7) C'est ce dont quelques historiens grecs tombent d'accord avec les Égyptiens. Mais que Lycurgue ait été en Afrique et en Espagne, et que, faisant le tour de l'Inde, il soit entré en relations avec les gymnosophistes, personne sauf Aristocrate, fils d'Hipparque et Spartiate, ne l'a dit, à notre connaissance.





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Dernière mise à jour : 20/05/2005