HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Lycurgue

τε



Texte grec :

[31] (1) Οὐ μὴν τοῦτό γε τῷ Λυκούργῳ κεφάλαιον ἦν τότε, πλείστων ἡγουμένην ἀπολιπεῖν τὴν πόλιν· ἀλλ´ ὥσπερ ἑνὸς ἀνδρὸς βίῳ καὶ πόλεως ὅλης νομίζων εὐδαιμονίαν ἀπ´ ἀρετῆς ἐγγίνεσθαι καὶ ὁμονοίας τῆς πρὸς αὑτήν, πρὸς τοῦτο συνέταξε καὶ συνήρμοσεν, ὅπως ἐλευθέριοι καὶ αὐτάρκεις γενόμενοι καὶ σωφρονοῦντες ἐπὶ πλεῖστον χρόνον διατελῶσι. (2) ταύτην καὶ Πλάτων ἔλαβε τῆς πολιτείας ὑπόθεσιν καὶ Διογένης καὶ Ζήνων καὶ πάντες ὅσοι τι περὶ τούτων ἐπιχειρήσαντες εἰπεῖν ἐπαινοῦνται, γράμματα καὶ λόγους ἀπολιπόντες μόνον. (3) ὁ δὲ οὐ γράμματα καὶ λόγους, ἀλλ´ ἔργῳ πολιτείαν ἀμίμητον εἰς φῶς προενεγκάμενος, καὶ τοῖς ἀνύπαρκτον εἶναι τὴν λεγομένην περὶ τὸν σοφὸν διάθεσιν ὑπολαμβάνουσιν ἐπιδείξας ὅλην τὴν πόλιν φιλοσοφοῦσαν, εἰκότως ὑπερῆρε τῇ δόξῃ τοὺς πώποτε πολιτευσαμένους ἐν τοῖς Ἕλλησι. (4) δι´ ὅπερ καὶ Ἀριστοτέλης ἐλάττονας σχεῖν φησι τιμὰς ἢ προσῆκον ἦν αὐτὸν ἔχειν ἐν Λακεδαίμονι, καίπερ ἔχοντα τὰς μεγίστας. ἱερόν τε γάρ ἐστιν αὐτοῦ, καὶ θύουσι καθ´ ἕκαστον ἐνιαυτὸν ὡς θεῷ. (5) λέγεται δὲ καὶ τῶν λειψάνων αὐτοῦ κομισθέντων οἴκαδε κεραυνὸν εἰς τὸν τάφον κατασκῆψαι· τοῦτο δὲ οὐ ῥᾳδίως ἑτέρῳ τινὶ τῶν ἐπιφανῶν πλὴν Εὐριπίδῃ συμπεσεῖν ὕστερον, τελευτήσαντι καὶ ταφέντι τῆς Μακεδονίας περὶ Ἀρέθουσαν. (6) ὥστε ἀπολόγημα καὶ μαρτύριον μέγα εἶναι τοῖς ἀγαπῶσι τὸν Εὐριπίδην τὸ μόνῳ συμπεσεῖν αὐτῷ μετὰ τελευτὴν ἃ τῷ θεοφιλεστάτῳ καὶ ὁσιωτάτῳ πρότερον συνέπεσε. (7) Τελευτῆσαι δὲ τὸν Λυκοῦργον οἱ μὲν ἐν Κίρρᾳ λέγουσιν, Ἀπολλόθεμις δὲ εἰς Ἦλιν κομισθέντα, Τίμαιος δὲ καὶ Ἀριστόξενος ἐν Κρήτῃ καταβιώσαντα· καὶ τάφον Ἀριστόξενος αὐτοῦ δείκνυσθαί φησιν ὑπὸ Κρητῶν τῆς Περγαμίας περὶ τὴν ξενικὴν ὁδόν. (8) υἱὸν δὲ λέγεται μονογενῆ καταλιπεῖν Ἀντίωρον· οὗ τελευτήσαντος ἀτέκνου τὸ γένος ἐξέλιπεν. (9) οἱ δ´ ἑταῖροι καὶ οἰκεῖοι διαδοχήν τινα καὶ σύνοδον ἐπὶ πολλοὺς χρόνους διαμείνασαν κατέστησαν, καὶ τὰς ἡμέρας ἐν αἷς συνήρχοντο Λυκουργίδας προσηγόρευσαν. (10) Ἀριστοκράτης δὲ ὁ Ἱππάρχου φησὶ τοὺς ξένους τοῦ Λυκούργου τελευτήσαντος ἐν Κρήτῃ καῦσαι τὸ σῶμα καὶ διασπεῖραι τὴν τέφραν εἰς τὴν θάλατταν, αὐτοῦ δεηθέντος καὶ φυλαξαμένου μή ποτε ἄρα τῶν λειψάνων εἰς Λακεδαίμονα κομισθέντων, ὡς ἐπανήκοντος αὐτοῦ καὶ τῶν ὅρκων λελυμένων, μεταβάλωσι τὴν πολιτείαν. ταῦτα μὲν οὖν περὶ τοῦ Λυκούργου.

Traduction française :

[31] (1) Toutefois ce n'était pas le but essentiel de Lycurgue, que de laisser après lui sa ville souveraine d'un très grand nombre d'États. Il croyait qu'il en va de la vie d'une cité entière comme de celle d'un seul homme, et que le bonheur lui vient de la vertu et de la concorde. Il ordonna donc et régla tout de façon à rendre les Spartiates généreux, capables de se suffire, modérés, et à les faire persévérer le plus longtemps possible dans ces vertus. (2) C'est la base que donnèrent à la politique Platon, Diogène, Zénon, et tous ceux qui ont entrepris de parler de ces questions et reçoivent pour cela des éloges, alors qu'ils ont laissé seulement des écrits et des paroles. (3) Mais lui qui a mis au jour, non des écrits et des paroles, mais une Constitution réelle et inimitable; lui qui a fait voir, à ceux qui jugeaient irréalisable la définition du sage, toute sa cité pratiquant la philosophie, a naturellement éclipsé la gloire de tous les inventeurs de Constitution qui ont jamais surgi parmi les Grecs. (4) C'est précisément la raison pour laquelle Aristote affirme que Lycurgue jouit à Lacédémone d'honneurs inférieurs à ceux qui devaient lui revenir, encore qu'on lui décerne les plus grands possible, car il y a un temple et on lui sacrifie chaque année comme à un dieu. (5) On dit aussi que, ses restes ayant été rapportés dans sa patrie, la foudre tomba sur son sépulcre, phénomène qui, par la suite, ne se produisit guère que pour un autre homme illustre, Euripide, mort et enterré en Macédoine, près d'Aréthuse. (6) C'est même, pour les amis d'Euripide, un grand argument et un grand témoignage en faveur de ce poète qu'il ait été le seul, après sa mort, à recevoir le même traitement qu'avant lui le plus cher aux dieux et le plus pieux des hommes. (7) Les uns disent qu'il mourût à Cirrha; Apollothémis croit qu'il acheva sa vie à Élis, où on l'avait porté; Timée et Aristoxène en Crète. Aristoxène affirme que les Crétois montrent son tombeau dans la région de Pergamie, le long de la grande route. (8) Il laissa, dit-on, un fils unique, Antioros, qui mourut sans enfant. La descendance de Lycurgue s'éteignit ainsi; (9) mais ses amis et ses familiers instituèrent, en son honneur, des assemblées qui se renouvelaient à date fixe, et dont la tradition se maintint longtemps; ils appelèrent Lycurgides les jours où ils s'y retrouvaient. (10) D'autre part, Aristocrate, fils d'Hipparque, affirme que, Lycurgue étant mort en Crète, ses hôtes brûlèrent son corps et dispersèrent ses cendres dans la mer, sur la prière qu'il leur en avait faite, dans la crainte que, si jamais ses restes étaient ramenés à Lacédémone, les citoyens, se jugeant déliés de leurs serments par son retour, ne vinssent à changer la Constitution. Voilà donc pour Lycurgue.





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Dernière mise à jour : 20/05/2005