HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Lycurgue

πάρεισιν



Texte grec :

[25] (1) Οἱ μέν γε νεώτεροι τριάκοντα ἐτῶν τὸ παράπαν οὐ κατέβαινον εἰς ἀγοράν, ἀλλὰ διὰ τῶν συγγενῶν καὶ τῶν ἐραστῶν ἐποιοῦντο τὰς ἀναγκαίας οἰκονομίας. (2) τοῖς δὲ πρεσβυτέροις αἰσχρὸν ἦν συνεχῶς ὁρᾶσθαι περὶ ταῦτα διατρίβουσιν, ἀλλὰ μὴ τὸ πλεῖστον τῆς ἡμέρας περὶ τὰ γυμνάσια καὶ τὰς καλουμένας λέσχας ἀναστρέφεσθαι. (3) καὶ γὰρ εἰς ταύτας συνιόντες ἐπιεικῶς ἐσχόλαζον μετ´ ἀλλήλων, οὐδενὸς μεμνημένοι τῶν πρὸς χρηματισμὸν ἢ χρείαν ἀγοραῖον συντελούντων· ἀλλὰ τὸ πλεῖστον ἦν τῆς τοιαύτης διατριβῆς ἔργον ἐπαινεῖν τι τῶν καλῶν, ἢ τῶν αἰσχρῶν ψέγειν, μετὰ παιδιᾶς καὶ γέλωτος, ἐλαφρῶς ὑποφέροντος εἰς νουθεσίαν καὶ διόρθωσιν. (4) οὐδὲ γὰρ αὐτὸς ἦν ἀκράτως αὐστηρὸς ὁ Λυκοῦργος· ἀλλὰ καὶ τὸ τοῦ Γέλωτος ἀγαλμάτιον ἐκεῖνον ἱδρύσασθαι Σωσίβιος ἱστορεῖ, τὴν παιδιὰν ὥσπερ ἥδυσμα τοῦ πόνου καὶ τῆς διαίτης ἐμβαλόντα κατὰ καιρὸν εἰς τὰ συμπόσια καὶ τὰς τοιαύτας διατριβάς. (5) Τὸ δὲ ὅλον εἴθιζε τοὺς πολίτας μὴ βούλεσθαι μηδὲ ἐπίστασθαι κατ´ ἰδίαν ζῆν, ἀλλ´ ὥσπερ τὰς μελίττας τῷ κοινῷ συμφυεῖς ὄντας ἀεὶ καὶ μετ´ ἀλλήλων εἱλουμένους περὶ τὸν ἄρχοντα, μικροῦ δεῖν ἐξεστῶτας ἑαυτῶν ὑπ´ ἐνθουσιασμοῦ καὶ φιλοτιμίας, ὅλους εἶναι τῆς πατρίδος· ὡς ἔστι καὶ φωναῖς τισιν αὐτῶν ἀποθεωρῆσαι τὴν διάνοιαν. (6) ὁ μὲν γὰρ Παιδάρητος οὐκ ἐγκριθεὶς εἰς τοὺς τριακοσίους ἀπῄει μάλα φαιδρός, ὥσπερ χαίρων ὅτι βελτίονας αὐτοῦ τριακοσίους ἡ πόλις ἔχει· (7) Πολυκρατίδας δὲ ὁ πρεσβεύων πρὸς τοὺς βασιλέως στρατηγοὺς μεθ´ ἑτέρων, ἐρομένων αὐτῶν πότερον ἰδίᾳ πάρεισιν ἢ δημοσίᾳ πεμφθέντες, εἶπεν, "Αἴκα τύχωμεν, δημοσίᾳ, αἴκα ἀποτύχωμεν, ἰδίᾳ." (8) ἡ δὲ Βρασίδου μήτηρ Ἀργιλεωνίς, ὡς ἀφικόμενοί τινες εἰς Λακεδαίμονα τῶν ἐξ Ἀμφιπόλεως εἰσῆθλον πρὸς αὐτήν, ἠρώτησεν εἰ καλῶς ὁ Βρασίδας ἀπέθανε καὶ τᾶς Σπάρτας ἀξίως· (9) μεγαλυνόντων δὲ ἐκείνων τὸν ἄνδρα καὶ λεγόντων ὡς οὐκ ἔχει τοιοῦτον ἄλλον ἡ Σπάρτη· "Μὴ λέγετε," εἶπεν, "ὦ ξένοι· καλὸς μὲν γὰρ ἦν καὶ ἀγαθὸς ὁ Βρασίδας, πολλοὺς δὲ ἄνδρας Λακεδαίμων ἔχει τήνου κάρρονας."

Traduction française :

[25] (1) Les citoyens âgés de moins de trente ans ne descendaient jamais au marché; ils faisaient faire les achats indispensables par leurs parents et leurs amants. (2) Même pour ceux qui avaient dépassé cet âge, c'était une honte de se laisser voir constamment occupés de ces soins, au lieu de passer la plus grande partie de la journée dans les gymnases et les galeries. (3) Ces galeries étaient des lieux où l'on se réunissait pour converser honnêtement, sans qu'il fût jamais question de trafic ou de négoce. Le fond de l'entretien était de louer une bonne action ou d'en blâmer une mauvaise, mais d'une façon plaisante et enjouée, qui comportait une répréhension et une correction discrète. (4) Car Lycurgue lui-même n'était pas sévère sans rémission, et Sosibios rapporte même que c'est lui qui a consacré la statuette du Rire, pour introduire bien à propos la plaisanterie dans les banquets et les compagnies comme un adoucissement à la fatigue et à la vie sévère des Spartiates. (5) En somme, il habituait ses concitoyens à ne vouloir, ni ne savoir vivre en particulier, et, au contraire, à être toujours, comme les abeilles, agglutinés au corps de l'État, groupés autour du chef, et, peu s'en faut, sortant d'eux-mêmes dans un élan d'ambition enthousiaste, à n'appartenir qu'à la patrie. On peut juger de leur pensée par certains de leurs mots. (6) Par exemple Pédaritos, n'ayant pas été élu au conseil des Trois Cents, s'en retourna chez lui rayonnant, comme heureux que la cité possédât trois cents citoyens meilleurs que lui. (7) Polystratidas, envoyé en ambassade avec d'autres aux généraux du Roi de Perse, répondit, comme on lui demandait s'ils étaient venus à titre privé ou en mission officielle: "Si nous réussissons, en mission officielle; si nous échouons, à titre privé." (8) La mère de Brasidas, Argiléonis, qu'étaient venus trouver à Lacédémone des visiteurs arrivés d'Amphipolis, leur demanda si la mort de son fils avait été belle et digne de Sparte. (9) Comme ils glorifiaient ce héros et affirmaient que Sparte n'en avait pas de pareil, elle reprit: "Ne dites pas cela, étrangers! Brasidas était un homme de coeur et un brave; mais Sparte a beaucoup d'hommes qui valent encore mieux!"





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Dernière mise à jour : 20/05/2005