HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Lycurgue

μάγειρον



Texte grec :

[12] (1) Τὰ δὲ συσσίτια Κρῆτες μὲν ἀνδρεῖα, Λακεδαιμόνιοι δὲ φιδίτια προσαγορεύουσιν, εἴτε ὡς φιλίας καὶ φιλοφροσύνης ὑπαρχόντων, ἀντὶ τοῦ λ τὸ δ λαμβάνοντες, εἴτε ὡς πρὸς εὐτέλειαν καὶ φειδὼ συνεθιζόντων. (2) οὐδὲν δὲ κωλύει καὶ τὸν πρῶτον ἔξωθεν ἐπικεῖσθαι φθόγγον, ὥσπερ ἔνιοί φασιν, ἐδιτίων παρὰ τὴν δίαιταν καὶ τὴν ἐδωδὴν λεγομένων. (3) συνήρχοντο δὲ ἀνὰ πεντεκαίδεκα καὶ βραχεῖ τούτων ἐλάττους ἢ πλείους. ἔφερε δὲ ἕκαστος κατὰ μῆνα τῶν συσσίτων ἀλφίτων μέδιμνον, οἴνου χόας ὀκτώ, τυροῦ πέντε μνᾶς, σύκων ἡμιμναῖα πέντε, πρὸς δὲ τούτοις εἰς ὀψωνίαν μικρόν τι κομιδῇ νομίσματος. (4) ἄλλως δὲ καὶ θύσας τις ἀπαρχὴν καὶ θηρεύσας μέρος ἔπεμψεν εἰς τὸ συσσίτιον. ἐξῆν γὰρ οἴκοι δειπνεῖν ὁπότε θύσας τις ἢ κυνηγῶν ὀψίσειε, τοὺς δὲ ἄλλους ἔδει παρεῖναι. (5) καὶ μέχρι γε πολλοῦ τὰς συσσιτήσεις ἀκριβῶς διεφύλαττον. Ἄγιδος γοῦν τοῦ βασιλέως, ὡς ἐπανῆλθεν ἀπὸ τῆς στρατείας καταπεπολεμηκὼς Ἀθηναίους, βουλομένου παρὰ τῇ γυναικὶ δειπνεῖν καὶ μεταπεμπομένου τὰς μερίδας, οὐκ ἔπεμψαν οἱ πολέμαρχοι, τοῦ δὲ μεθ´ ἡμέραν ὑπ´ ὀργῆς μὴ θύσαντος ἣν ἔδει θυσίαν, ἐζημίωσαν αὐτόν. (6) Εἰς δὲ τὰ συσσίτια καὶ παῖδες ἐφοίτων, ὥσπερ εἰς διδασκαλεῖα σωφροσύνης ἀγόμενοι, καὶ λόγων ἠκροῶντο πολιτικῶν καὶ παιδευτὰς ἐλευθερίας ἑώρων, αὐτοί τε παίζειν εἰθίζοντο καὶ σκώπτειν ἄνευ βωμολοχίας καὶ σκωπτόμενοι μὴ δυσχεραίνειν. (7) σφόδρα γὰρ ἐδόκει καὶ τοῦτο Λακωνικὸν εἶναι, σκώμματος ἀνέχεσθαι· μὴ φέροντα δὲ ἐξῆν παραιτεῖσθαι, καὶ ὁ σκώπτων ἐπέπαυτο. (8) τῶν δ´ εἰσιόντων ἑκάστῳ δείξας ὁ πρεσβύτατος τὰς θύρας, "Διὰ τούτων," φησίν, "ἔξω λόγος οὐκ ἐκπορεύεται." (9) δοκιμάζεσθαι δὲ τὸν βουλόμενον τοῦ συσσιτίου μετασχεῖν οὕτω φασί. λαβὼν τῶν συσσίτων ἕκαστος ἀπομαγδαλίαν εἰς τὴν χεῖρα, τοῦ διακόνου φέροντος ἀγγεῖον ἐπὶ τῆς κεφαλῆς, ἔβαλλε σιωπῇ καθάπερ ψῆφον, ὁ μὲν δοκιμάζων ἁπλῶς, ὁ δ´ ἐκκρίνων σφόδρα τῇ χειρὶ πιέσας. ἡ γὰρ πεπιεσμένη τὴν τῆς τετρημένης ἔχει δύναμιν. (10) κἂν μίαν εὕρωσι τοιαύτην, οὐ προσδέχονται τὸν ἐπεισιόντα, βουλόμενοι πάντας ἡδομένους ἀλλήλοις συνεῖναι. (11) τὸν δὲ οὕτως ἀποδοκιμασθέντα κεκαδδίσθαι λέγουσι· κάδδιχος γὰρ καλεῖται τὸ ἀγγεῖον εἰς ὃ τὰς ἀπομαγδαλίας ἐμβάλλουσι. (12) τῶν δὲ ὄψων εὐδοκίμει μάλιστα παρ´ αὐτοῖς ὁ μέλας ζωμός, ὥστε μηδὲ κρεαδίου δεῖσθαι τοὺς πρεσβυτέρους, ἀλλὰ παραχωρεῖν τοῖς νεανίσκοις, αὐτοὺς δὲ τοῦ ζωμοῦ καταχεομένους ἑστιᾶσθαι. (13) λέγεται δέ τινα τῶν Ποντικῶν βασιλέων ἕνεκα τοῦ ζωμοῦ καὶ πρίασθαι Λακωνικὸν μάγειρον· εἶτα γευσάμενον δυσχερᾶναι· καὶ τὸν μάγειρον εἰπεῖν· "Ὦ βασιλεῦ, τοῦτον δεῖ τὸν ζωμὸν ἐν τῷ Εὐρώτᾳ λελουμένους ἐποψᾶσθαι." (14) πιόντες δὲ μετρίως ἀπίασι δίχα λαμπάδος. οὐ γὰρ ἔξεστι πρὸς φῶς βαδίζειν, οὔτε ταύτην οὔτε ἄλλην ὁδόν, ὅπως ἐθίζωνται σκότους καὶ νυκτὸς εὐθαρσῶς καὶ ἀδεῶς ὁδεύειν. τὰ μὲν οὖν συσσίτια τοιαύτην ἔχει τάξιν.

Traduction française :

[12] (1)Pour en revenir aux repas publics, les Crétois les appellent "andréia", et les Lacédémoniens "phiditia", soit parce qu'ils impliquent de l'amitié (philia) et de l'affabilité; alors "d" remplacerait "l", soit parce qu'ils accoutument à la simplicité et à l'épargne (pheidô). (2) Et rien n'empêche que l'on ait ajouté la première lettre du mot "pheidomai" (épargner), à l'initiale, comme le disent quelques-uns, alors que le terme primitif était "editia", tiré de substantifs qui signifient "vie" et "nourriture". (3) On se groupait par tables de quinze, un peu plus ou un peu moins. Chaque convive apportait par mois un médimne de farine, huit conges de vin, cinq livres de fromage, deux livres et demie de figues, et, en outre, pour les denrées supplémentaires, une fort petite somme de monnaie. (4) En dehors de ces provisions, quand on avait sacrifié pour l'offrande des prémices ou pris du gibier, on envoyait des portions à la salle du repas public. Car il était permis de dîner chez soi quand un sacrifice ou bien une partie de chasse vous avait mis en retard; ce cas excepté, il fallait prendre part au repas public. (5) Longtemps cette obligation fut étroitement gardée; en tout cas le Roi Agis, de retour de l'expédition où il avait battu les Athéniens, voulant dîner chez lui avec sa femme, envoya vainement chercher les portions. Les polémarques ne les envoyèrent pas; et comme le lendemain, dans sa colère, il n'avait pas offert le sacrifice obligatoire, ils le mirent à l'amende. (6) Les enfants allaient aussi aux repas publics, où on les conduisait comme à des écoles de tempérance. Ils y écoutaient des conversations politiques et y voyaient des hommes qui leur enseignaient la liberté. Ils s'habituaient à plaisanter et à railler eux-mêmes sans bouffonnerie, mais aussi à ne pas se fâcher si on les raillait. (7) Car c'était encore, semble-t-il, un trait caractéristique de l'esprit laconien que de supporter la raillerie; mais, si on ne l'acceptait pas, il était permis de s'y dérober, et le railleur s'arrêtait. (8) À chacun de ceux qui entraient, le plus âgé montrait les portes en disant: "Par là, aucun mot ne sort!" (9) Voici, dit-on, comment on examinait celui qui voulait prendre part au repas public. Chacun des convives ayant pris une boulette dans sa main, le serveur passait avec un vase sur la tête, et on y jetait silencieusement la boulette en guise de bulletin de vote, celui qui votait oui la laissant telle quelle, celui qui votait non l'écrasant dans sa main; car la boulette ainsi écrasée avait le sens du bulletin troué dans les jugements. (10) Si on trouvait une seule boulette aplatie de la sorte, on rejetait le candidat, car on voulait que la compagnie d'un convive fût agréable à tout le monde. (11) Le candidat ainsi refusé, on disait qu'il était "décadé", car on appelait "caddichos" le vase où l'on jetait les boulettes. (12) Quant aux plats, le plus recherché à Sparte est le brouet noir, à tel point que, s'il y en a, les gens âgés ne veulent même pas un petit morceau de viande. Ils la laissent toute aux jeunes, et eux, à part, mangent le brouet. (13) On dit qu'un Roi du Pont, pour tâter du fameux plat, alla jusqu'à acheter tout exprès un cuisinier lacédémonien. Il goûta du mets et fit la grimace: "Roi, dit alors le cuisinier, il ne faut manger ce brouet qu'après s'être baigné dans l'Eurotas!" (14) Après avoir bu, mais sans excès, les convives partent sans flambeaux; car il n'est pas permis de marcher à la lumière, ni pour rentrer chez soi, ni pour aller ailleurs; on veut habituer les citoyens à faire route dans les ténèbres de la nuit avec courage et sans peur. Telle est donc l'ordonnance des repas communs.





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Dernière mise à jour : 20/05/2005