HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Lucullus



Texte grec :

[41] Ὁ μέντοι Λεύκολλος οὐχ ἡδόμενος μόνον, ἀλλὰ καὶ σεμνυνόμενος τῷ βίῳ τούτῳ δῆλος ἦν ἐκ τῶν ἀπομνημονευομένων. λέγεται γὰρ Ἕλληνας ἀνθρώπους ἀναβάντας εἰς Ῥώμην ἑστιᾶν ἐπὶ πολλὰς ἡμέρας, τοὺς δ´ ὄντως Ἑλληνικόν τι παθόντας, αἰσχύνεσθαι καὶ διωθεῖσθαι τὴν κλῆσιν, ὡς δι´ αὐτοὺς καθ´ ἡμέραν τοσούτων ἀναλισκομένων· τὸν οὖν Λεύκολλον εἰπεῖν μειδιάσαντα πρὸς αὐτούς· ‘γίνεται μέν τι τούτων καὶ δι´ ὑμᾶς ἄνδρες Ἕλληνες· τὰ μέντοι πλεῖστα γίνεται διὰ Λεύκολλον.’ ἐπεὶ δὲ μόνου δειπνοῦντος αὐτοῦ μία τράπεζα καὶ μέτριον παρεσκευάσθη δεῖπνον, ἠγανάκτει καλέσας τὸν ἐπὶ τούτῳ τεταγμένον οἰκέτην. τοῦ δὲ φήσαντος ὡς οὐκ ᾤετο μηδενὸς κεκλημένου πολυτελοῦς τινος αὐτὸν δεήσεσθαι, ‘τί λέγεις;’ εἶπεν ‘οὐκ ᾔδεις ὅτι σήμερον παρὰ Λευκόλλῳ δειπνεῖ Λεύκολλος;’ ὄντος δὲ περὶ τούτων ὡς εἰκὸς ἐν τῇ πόλει λόγου πολλοῦ, προσῆλθον αὐτῷ κατ´ ἀγορὰν σχολὴν ἄγοντι Κικέρων καὶ Πομπήιος, ὁ μὲν ἐν τοῖς μάλιστα φίλος ὢν καὶ συνήθης, Πομπηίῳ δ´ ἦν μὲν ἐκ τῆς στρατηγίας διαφορὰ πρὸς αὐτόν, εἰώθεισαν δὲ χρῆσθαι καὶ διαλέγεσθαι πολλάκις ἐπιεικῶς ἀλλήλοις. ἀσπασάμενος οὖν ὁ Κικέρων αὐτὸν ἠρώτησεν, ὅπως ἔχοι πρὸς ἔντευξιν· τοῦ δὲ φήσαντος ὡς ἄριστα καὶ παρακαλοῦντος ἐντυγχάνειν, ‘ἡμεῖς’ ἔφη ‘βουλόμεθα δειπνῆσαι παρὰ σοὶ τήμερον οὕτως ὅπως ἔσται σοι παρεσκευασμένα.’ θρυπτομένου δὲ τοῦ Λευκόλλου καὶ μεταλαβεῖν ἡμέραν ἀξιοῦντος, οὐκ ἔφασαν ἐπιτρέψειν, οὐδ´ εἴων διαλέγεσθαι τοῖς οἰκέταις, ἵνα μή τι πλέον κελεύσῃ γενέσθαι τῶν αὐτῷ γινομένων, πλὴν τοσοῦτο μόνον αἰτουμένῳ συνεχώρησαν εἰπεῖν πρὸς ἕνα τῶν οἰκετῶν ἐναντίον ἐκείνων, ὅτι τήμερον ἐν τῷ Ἀπόλλωνι δειπνήσοι· τοῦτο γάρ τις εἶχε τῶν πολυτελῶν οἴκων ὄνομα. καὶ τοῦτο σεσοφισμένος ἐλελήθει τοὺς ἄνδρας. ἑκάστῳ γὰρ ὡς ἔοικε δειπνητηρίῳ τεταγμένον ἦν τίμημα δείπνου, καὶ χορηγίαν ἰδίαν καὶ παρασκευὴν ἕκαστον εἶχεν, ὥστε τοὺς δούλους ἀκούσαντας ὅπου βούλεται δειπνεῖν, εἰδέναι πόσον δαπάνημα καὶ ποῖόν τι κόσμῳ καὶ διαθέσει γενέσθαι δεῖ τὸ δεῖπνον· εἰώθει δὲ δειπνεῖν ἐν τῷ Ἀπόλλωνι πέντε μυριάδων· καὶ τότε τοσούτου τελεσθέντος, ἐξέπληξε τοὺς περὶ τὸν Πομπήιον ἐν τῷ μεγέθει τῆς δαπάνης τὸ τάχος τῆς παρασκευῆς. εἰς ταῦτα μὲν οὖν ὑβριστικῶς ἐχρῆτο τῷ πλούτῳ καθάπερ ὄντως αἰχμαλώτῳ καὶ βαρβάρῳ.

Traduction française :

[41] XLI. Cependant Lucullus ne prenait pas seulement plaisir à ce genre de vie, il s'en vantait, comme le montrent certains mots qu'on rapporte de lui. Par exemple, des Grecs étant venus à Rome, il les reçut à sa table plusieurs jours de suite; mais eux, par une réaction bien propre à leur race, eurent honte et déclinèrent à la fin son invitation, ne voulant pas qu'il fît chaque jour de si grandes dépenses à cause d'eux. Lucullus leur dit donc en souriant : « Il y a bien une part de ces frais pour vous, messieurs les Grecs; cependant la plus grosse part est pour Lucullus. » Un jour qu'il dînait seul, on n'avait préparé qu'un seul service et un repas modeste. Il se fâcha et fit appeler le serviteur préposé à cet office, qui s'excusa sur le manque d'invités; il n'avait pas cru que Lucullus eût besoin d'un repas somptueux : « Que dis-tu? répliqua le maître; ne savais-tu pas que Lucullus dîne aujourd'hui chez Lucullus? » Comme, naturellement, on parlait beaucoup de cette prodigalité dans la ville, Cicéron et Pompée l'abordèrent une fois sur le Forum où il se délassait. L'un d'eux était un de ses amis les plus intimes; avec l'autre, il y avait eu un conflit à l'occasion de la campagne d'Asie, mais cela n'empêchait pas Lucullus et Pompée de se fréquenter et d'avoir souvent ensemble des conversations courtoises. Cicéron, donc, salua Lucullus affectueusement et lui demanda s'il était satisfait de cette rencontre : « On ne peut plus », répondit Lucullus, et il lui demanda de prolonger l'entretien. « Nous voulons, dit alors Cicéron, dîner aujourd'hui chez toi, mais sans plus d'apprêts que si tu étais seul." Comme Lucullus faisait des façons et leur demandait de lui fixer un jour, ils s'y refusèrent formellement et ne le laissèrent même pas parler à ses serviteurs, de peur qu'il n'ordonnât un menu plus abondant. Sur sa demande, ils lui permirent seulement de dire à un esclave devant eux, qu'il dînerait aujourd'hui dans la salle d'Apollon, l'une des plus riches de sa maison. C'était là un stratagème, qui trompa les deux invités. Car, à ce qu'il paraît, pour chaque salle à manger, le prix du repas était fixé d'avance. Chacune avait son installation et son service particulier, de sorte que les esclaves, en apprenant où Lucullus voulait dîner, savaient ce qu'il fallait dépenser, de quel ordre devaient être l'appareil et l'ordonnance du festin. Lucullus avait l'habitude, dans la salle d'Apollon, de dépenser cinquante mille drachmes; et c'est ce qu'il fit ce jour-là. Aussi Pompée et Cicéron furent-ils stupéfaits de la rapidité des apprêts, quand la dépense était si grande. Voilà donc l'arrogance avec laquelle Lucullus traitait la richesse, comme une Barbare en captivité chez lui.





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Dernière mise à jour : 14/09/2006