HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Lucullus



Texte grec :

[32] Ἐκ τούτου Λεύκολλος μὲν ἐπηρμένος καὶ τεθαρρηκὼς ἄνω προάγειν διενοεῖτο καὶ καταστρέφεσθαι τὴν βάρβαρον· ὥρᾳ δ´ ἰσημερίας φθινοπωρινῆς οὐκ ἂν ἐλπίσαντι χειμῶνες ἐπέπεσον βαρεῖς, τὰ μὲν πλεῖστα κατανίφοντες, ἐν δὲ ταῖς αἰθρίαις πάχνην ἐπιφέροντες καὶ πάγον, ὑφ´ οὗ χαλεποὶ μὲν ἦσαν οἱ ποταμοὶ τοῖς ἵπποις πίνεσθαι διὰ ψυχρότητος ὑπερβολήν, χαλεπαὶ δ´ αὐτῶν αἱ διαβάσεις, ἐκρηγνυμένου τοῦ κρυστάλλου καὶ διακόπτοντος τὰ νεῦρα τῶν ἵππων τῇ τραχύτητι. τῆς δὲ χώρας ἡ πολλὴ συνηρεφὴς οὖσα καὶ στενόπορος καὶ ἑλώδης ἀεὶ καθύγραινεν αὐτούς, χιόνος ἀναπιμπλαμένους ἐν ταῖς ὁδοιπορίαις καὶ κακῶς ἐν τόποις νοτεροῖς νυκτερεύοντας. οὐ πολλὰς οὖν ἡμέρας ἀκολουθήσαντες τῷ Λευκόλλῳ μετὰ τὴν μάχην ἠναντιοῦντο, πρῶτον δεόμενοι καὶ τοὺς χιλιάρχους προσπέμποντες, ἔπειτα θορυβωδέστερον συνιστάμενοι καὶ κατὰ σκηνὰς νυκτὸς ἀλαλάζοντες, ὅπερ εἶναι δοκεῖ σύμβολον ἀποστατικῶς ἐχούσης στρατιᾶς. καίτοι πολλὰ προσελιπάρει Λεύκολλος, ἀξιῶν αὐτοὺς μακροθυμίαν ἐμβαλέσθαι ταῖς ψυχαῖς, ἄχρι οὗ τὴν ἐν Ἀρμενίοις Καρχηδόνα λαβόντες ἀνδρὸς ἐχθίστου (τὸν Ἀννίβαν λέγων) ἔργον ἀνατρέψωσιν. ὡς δ´ οὐκ ἔπειθεν, ἀπῆγεν αὐτοὺς ὀπίσω, καὶ κατ´ ἄλλας ὑπερβολὰς διελθὼν τὸν Ταῦρον, εἰς τὴν λεγομένην Μυγδονικὴν κατέβαινε, χώραν παμφόρον καὶ ἀλεεινὴν καὶ πόλιν ἐν αὑτῇ μεγάλην καὶ πολυάνθρωπον ἔχουσαν, ἣν οἱ μὲν βάρβαροι Νίσιβιν, οἱ δ´ Ἕλληνες Ἀντιόχειαν Μυγδονικὴν προσηγόρευον. ταύτην εἶχεν ἀξιώματι μὲν ἀδελφὸς Τιγράνου Γούρας, ἐμπειρίᾳ δὲ καὶ δεινότητι μηχανικῇ Καλλίμαχος ὁ καὶ περὶ Ἀμισὸν πλεῖστα πράγματα Λευκόλλῳ παρασχών. βαλόμενος δὲ στρατόπεδον καὶ πᾶσαν ἰδέαν πολιορκίας ἐπαγαγών, ὀλίγῳ χρόνῳ κατὰ κράτος λαμβάνει τὴν πόλιν· καὶ Γούρᾳ μὲν ἑαυτὸν ἐγχειρίσαντι φιλανθρώπως ἐχρήσατο, Καλλιμάχῳ δ´ ὑπισχνουμένῳ θήκας ἀπορρήτους μεγάλων χρημάτων ἀνακαλύψειν οὐ προσέσχεν, ἀλλ´ ἐκέλευσεν ἐν πέδαις κομίζεσθαι, δίκην ὑφέξοντα τοῦ πυρὸς τὴν Ἀμισηνῶν διαλυμηνάμενος πόλιν ἀφείλετο φιλοτιμίαν αὐτοῦ καὶ χρηστότητος ἐπίδειξιν πρὸς τοὺς Ἕλληνας.

Traduction française :

[32] XXXII. Exalté par ce succès et plein de courage, Lucullus voulait avancer dans le haut pays et conquérir la terre barbare; mais, dans le temps de l'équinoxe d'automne, sans qu'il s'y fût attendu, survinrent de violentes rafales, qui apportèrent presque partout de la neige, et, quand le ciel se fut rasséréné, de la glace et de la gelée. Le contretemps rendit l'eau difficile à boire pour les chevaux à cause de sa fraîcheur excessive, et difficile aussi la traversée des fleuves, car la glace se brisait, et ses aspérités leur tranchaient les nerfs. La plus grande partie du pays était couverte de forêts, pleine de défilés et de marécages; aussi les soldats étaient-ils constamment trempés, car ils se remplissaient de neige dans les marches et passaient de mauvaises nuits dans des endroits humides. Ils ne suivirent donc Lucullus après le combat, que peu de jours et s'opposèrent ensuite à la marche en avant. Au début, ils avaient recours à la prière et déléguaient leurs tribuns au général en chef; puis ils se mirent à tenir des réunions assez tumultueuses et à pousser, la nuit, des cris sous leurs tentes, ce qui paraît être le signe d'une disposition à la mutinerie. Et cependant Lucullus leur adressait bien des supplications, leur demandant de prendre courage jusqu'au moment où, maîtres de la Carthage d'Arménie, ils pourraient renverser l'ouvrage du pire ennemi de Rome (il voulait parler d'Hannibal). N'arrivant pas à les convaincre, il les ramena en arrière; et, au prix d'autres difficultés extrêmes, il repassa le Taurus, d'où il descendit en Mygdonie. C'est une contrée fertile et chaude, où se trouve une ville grande et peuplée que les Romains appellent Nisibe, et les Grecs, Antioche de Mygdonie. Le gouverneur en titre de cette ville était un frère de Tigrane, Gouras, mais Callimaque devait à son expérience et à son talent d'ingénieur la réalité du pouvoir. C'était l'homme qui avait causé bien des embarras à Lucullus devant Amisos. Lucullus établit son camp sous les murs de Nisibe, et, grâce à l'emploi de tous les moyens dont dispose un assiégeant, il prit la ville de vive force en peu de temps. Gouras s'étant soumis, il le traita humainement, mais Callimaque eut beau promettre de lui découvrir de grands trésors cachés : il ne l'écouta même pas et le fit mener à sa suite, les fers aux pieds. Il voulait le punir de l'incendie par lequel cet ingénieur, en détruisant la ville d'Amisos, l'avait privé du but de son ambition et empêché de montrer sa bonté aux Grecs.





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Dernière mise à jour : 14/09/2006