HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Lucullus

νήπιοι



Texte grec :

[31] Τοιούτων δὲ καὶ πονηροτέρων ἔτι λόγων αἰσθόμενος ὁ Λεύκολλος τὴν ἐπὶ Πάρθους στρατείαν ἀφῆκεν, αὖθις δ´ ἐπὶ τὸν Τιγράνην ἐβάδιζε θέρους ἀκμάζοντος, καὶ τὸν Ταῦρον ὑπερβαλὼν ἠθύμησε χλωρῶν τῶν πεδίων ἐκφανέντων· τοσοῦτον αἱ ὧραι διὰ τὴν ψυχρότητα τοῦ ἀέρος ὑστερίζουσιν. οὐ μὴν ἀλλὰ καταβὰς καὶ δὶς ἢ τρὶς ἀνατολμήσαντας ἐπ´ αὐτὸν τοὺς Ἀρμενίους τρεψάμενος, ἀδεῶς ἐπόρθει τὰς κώμας, καὶ τὸν παρεσκευασμένον τῷ Τιγράνῃ σῖτον ἐξαιρῶν, ἣν αὐτὸς ἐφοβεῖτο τοῖς πολεμίοις περιέστησεν ἀπορίαν. ἐπεὶ δὲ προκαλούμενος εἰς μάχην αὐτούς, περιταφρεύων τὸν χάρακα καὶ πορθῶν ἐν ὄψει τὴν χώραν, οὐκ ἐκίνει πεπληγότας πολλάκις, ἀναστὰς ἐβάδιζεν ἐπ´ Ἀρτάξατα τὸ Τιγράνου βασίλειον, ὅπου καὶ παῖδες αὐτῷ νήπιοι καὶ γαμεταὶ γυναῖκες ἦσαν, οὐκ ἂν οἰόμενος ἀμαχεὶ προήσεσθαι ταῦτα τὸν Τιγράνην. λέγεται δ´ Ἀννίβαν τὸν Καρχηδόνιον, Ἀντιόχου καταπολεμηθέντος ὑπὸ Ῥωμαίων, μεταβάντα πρὸς Ἀρτάξαν τὸν Ἀρμένιον ἄλλων τε πολλῶν εἰσηγητὴν καὶ διδάσκαλον αὐτῷ γενέσθαι χρησίμων, καὶ τῆς χώρας καταμαθόντα τόπον εὐφυέστατον καὶ ἥδιστον ἀργοῦντα καὶ παρορώμενον, σχῆμα πόλεως ἐν αὐτῷ προϋπογράψασθαι, καὶ τὸν Ἀρτάξαν ἐπαγαγόντα δεῖξαι καὶ παρορμῆσαι πρὸς τὸν οἰκισμόν. ἡσθέντος δὲ τοῦ βασιλέως καὶ δεηθέντος ὅπως αὐτὸς ἐπιστατήσῃ τοῦ ἔργου, μέγα τι καὶ πάγκαλον χρῆμα πόλεως ἀναστῆναι, καὶ γενομένην ἐπώνυμον τοῦ βασιλέως μητρόπολιν ἀποδειχθῆναι τῆς Ἀρμενίας. ἐπὶ ταύτην τοῦ Λευκόλλου βαδίζοντος, οὐκ ἠνέσχετο Τιγράνης, ἀλλὰ τὴν δύναμιν ἀναλαβὼν ἡμέρᾳ τετάρτῃ παρεστρατοπέδευσε τοῖς Ῥωμαίοις, ἐν μέσῳ λαβὼν τὸν Ἀρσανίαν ποταμόν, ὃν ἐξ ἀνάγκης διαβατέον ἦν τοῖς Ῥωμαίοις τὴν ἐπ´ Ἀρταξάτων πορευομένοις. θύσας δὲ τοῖς θεοῖς Λεύκολλος ὡς ἐν χερσὶν οὔσης τῆς νίκης, διεβίβαζε τὸν στρατὸν ἐν δώδεκα σπείραις προτεταγμέναις, ταῖς δ´ ἄλλαις ἐπιτεταγμέναις πρὸς τὰς κυκλώσεις τῶν πολεμίων. πολλοὶ γὰρ ἦσαν ἱππεῖς καὶ λογάδες ἀντιπαρατεταγμένοι, πρὸ δ´ αὐτῶν ἱπποτοξόται Μάρδοι καὶ λογχοφόροι Ἴβηρες, οἷς μάλιστα τῶν ξένων ὁ Τιγράνης ἐπίστευεν ὡς μαχιμωτάτοις. οὐ μὴν ἐπράχθη τι λαμπρὸν ὑπ´ αὐτῶν, μικρὰ δὲ τοῖς ἱππεῦσι τῶν Ῥωμαίων διαπληκτισάμενοι, τοὺς πεζοὺς ἐπιόντας οὐχ ὑπέμειναν, ἀλλ´ ἑκατέρωσε τῇ φυγῇ σχισθέντες, ἐπεσπάσαντο τοὺς ἱππεῖς πρὸς τὴν δίωξιν. ἅμα δὲ τῷ τούτους διασπαρῆναι τῶν περὶ τὸν Τιγράνην ἐξιππασαμένων, ἰδὼν τὴν λαμπρότητα καὶ τὸ πλῆθος ὁ Λεύκολλος ἔδεισε, καὶ τοὺς μὲν ἱππεῖς ἀπὸ τῆς διώξεως ἀνεκαλεῖτο, πρῶτος δ´ αὐτὸς ἀντέστη τοῖς Ἀτροπατηνοῖς κατ´ αὐτὸν οὖσι μετὰ τῶν ἀρίστων, καὶ πρὶν εἰς χεῖρας ἐλθεῖν φοβήσας ἐτρέψατο. τριῶν δ´ ὁμοῦ παρατεταγμένων βασιλέων αἴσχιστα δοκεῖ φυγεῖν ὁ Ποντικὸς Μιθριδάτης, οὐδὲ τὴν κραυγὴν τῶν Ῥωμαίων ἀνασχόμενος. γενομένης δὲ τῆς διώξεως μακρᾶς καὶ δι´ ὅλης νυκτός, οὐ μόνον κτείνοντες αὐτούς, ἀλλὰ καὶ ζωγροῦντες καὶ χρήματα καὶ λείαν ἄγοντες καὶ φέροντες ἀπεῖπον οἱ Ῥωμαῖοι. φησὶ δ´ ὁ Λίουϊος (fr. 24 H.) ἐν μὲν τῇ προτέρᾳ μάχῃ πλείονας, ἐν δὲ ταύτῃ γνωριμωτέρους πεσεῖν καὶ ληφθῆναι τῶν πολεμίων.

Traduction française :

[31] XXXI. En entendant de pareils propos et de pires encore, Lucullus renonça à la campagne contre les Parthes et repartit contre Tigrane au fort de l'été. Après avoir passé le Taurus, il se découragea en voyant les plaines vertes, tant les saisons, dans ce pays, sont en retard à cause de la fraîcheur de l'air. Cependant il descendit des hauteurs, repoussa deux ou trois attaques des Arméniens, et put ravager impunément les bourgs. Il s'empara du blé préparé pour Tigrane, ce qui lui permit d'infliger aux ennemis la disette dont il avait eu peur lui-même. Mais comme, en les provoquant au combat, en entourant de fossés leur retranchement et en ravageant la contrée sous leurs yeux, il n'arrivait pas à les mettre en mouvement, il partit pour marcher sur Artaxate, la capitale de Tigrane, où se trouvaient les enfants en bas-âge et les femmes du Roi : il ne croyait pas que Tigrane lui sacrifierait tout cela sans combat. On dit qu'Hannibal le Carthaginois, quand Antiochus fut battu par les Romains, se rendit auprès d'Artaxe d'Arménie. Entre autres instructions et leçons utiles qu'il lui donna, comme il avait remarqué dans le pays un endroit très bien situé et très agréable dont on ne faisait rien et qui était méprisé, il dessina le plan d'une ville à y bâtir. Il conduisit Artaxe sur place, lui montra le site et l'engagea vivement à cette fondation. Le Roi, fort satisfait, lui demanda de présider lui-même à l'ouvrage. Ainsi s'éleva une grande et magnifique ville, qui prit le nom du Roi et devint la métropole de l'Arménie. Comme Lucullus marchait sur elle, Tigrane ne le supporta pas, et, à la tète de ses troupes, il vint au bout de trois jours, établir son camp en face de celui des Romains. Il mit entre eux et lui le fleuve Arsanias, que les Romains devaient forcément traverser dans leur marche sur Artaxate. Après avoir fait un sacrifice aux dieux dans la pensée que la victoire était entre ses mains, Lucullus fit passer l'Arsanias à son avant-garde, forte de douze compagnies; le reste des troupes était à l'arrière, pour résister à un mouvement enveloppant des ennemis. Car il y avait bien des cavaliers d'élite rangés en face des Romains, et couverts par les archers à cheval mardes et les porteurs de javelots ibères, les étrangers à qui Tigrane se fiait le plus, comme aux meilleurs combattants. Ils ne firent cependant rien de brillant : après avoir échangé quelques coups avec la cavalerie romaine, ils n'attendirent pas l'attaque d'infanterie, et se divisèrent pour prendre la fuite des deux côtés, entraînant à leur suite les cavaliers romains. Mais, en même temps qu'ils se dispersaient, Lucullus, voyant la tenue brillante et le nombre de ceux qui chevauchaient près de Tigrane, eut peur. Il rappela ses cavaliers de la poursuite; et, tout le premier, avec ses meilleurs soldats, il s'opposa en personne aux Atropatènes, qui étaient en face de lui. Il n'eut même pas besoin d'en venir aux mains pour les effrayer et les défaire. Des trois Rois qui lui étaient opposés, Mithridate de Pont paraît avoir fui le plus honteusement : il n'affronta même pas le cri de guerre des Romains. Comme la poursuite se prolongea toute la nuit, les Romains ne s'arrêtèrent pas, non seulement de tuer, mais encore de faire des prisonniers, d'emporter de l'argent et du butin. D'après Tite-Live, il tomba plus d'ennemis et on en prit davantage dans le premier combat; mais, dans le second, victimes et prisonniers furent plus illustres.





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Dernière mise à jour : 14/09/2006