HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Lucullus

ὡς



Texte grec :

[24] Ἐπειδὴ δὲ καὶ Μαχάρης ὁ Μιθριδάτου παῖς, ἔχων τὸν Βόσπορον, ἔπεμψεν αὐτῷ στέφανον ἀπὸ χρυσῶν χιλίων, δεόμενος Ῥωμαίων ἀναγραφῆναι φίλος καὶ σύμμαχος, οἰόμενος ἤδη τὰ τοῦ προτέρου πολέμου πέρας ἔχειν, Σωρνάτιον μὲν αὐτοῦ φύλακα τῶν Ποντικῶν ἀπέλιπε μετὰ στρατιωτῶν ἑξακισχιλίων, αὐτὸς δὲ μυρίους μὲν ἄγων καὶ δισχιλίους πεζούς, ἱππεῖς δὲ τρισχιλίων ἐλάττους, ἐπὶ τὸν δεύτερον ἐχώρει πόλεμον, ὁρμῇ τινι δοκῶν παραβόλῳ καὶ σωτήριον οὐκ ἐχούσῃ λογισμὸν ἐμβαλεῖν αὑτὸν εἰς ἔθνη μάχιμα καὶ μυριάδας ἱππέων πολλὰς καὶ ἀχανῆ χώραν, βαθέσι μὲν ποταμοῖς, ἀεὶ δὲ κατανιφομένοις ὄρεσι περιεχομένην, ὥστε τοὺς μὲν στρατιώτας, οὐδ´ ἄλλως ὄντας εὐτάκτους, ἄκοντας ἕπεσθαι καὶ ζυγομαχοῦντας, ἐν δὲ Ῥώμῃ καταβοᾶν καὶ διαμαρτύρεσθαι τοὺς δημαγωγούς, ὡς πόλεμον ἐκ πολέμου διώκοι Λεύκολλος, οὐδὲν τῆς πόλεως δεομένης, ἀλλ´ ὑπὲρ τοῦ στρατηγῶν μηδέποτε καταθέσθαι τὰ ὅπλα μηδὲ παύσασθαι χρηματιζόμενος ἀπὸ τῶν κοινῶν κινδύνων. οὗτοι μὲν οὖν ἐξειργάσαντο χρόνῳ τὴν αὑτῶν ὑπόθεσιν· Λεύκολλος δὲ συντόνως ὁδεύσας ἐπὶ τὸν Εὐφράτην, καὶ κατιόντα πολὺν καὶ θολερὸν ὑπὸ χειμῶνος εὑρών, ἤσχαλλεν ὡς διατριβῆς αὐτῷ καὶ πραγματείας ἐσομένης συνάγοντι πορθμεῖα καὶ πηγνυμένῳ σχεδίας. ἀρξάμενον δ´ ἀφ´ ἑσπέρας ὑποχωρεῖν τὸ ῥεῦμα καὶ μειούμενον διὰ τῆς νυκτός, ἅμ´ ἡμέρᾳ κοῖλον παρέσχεν ὀφθῆναι τὸν ποταμόν. οἱ δ´ ἐπιχώριοι νησῖδας ἐν τῷ πόρῳ μικρὰς διαφανείσας θεασάμενοι καὶ τεναγίζοντα τὸν ῥοῦν ἐπ´ αὐταῖς, προσεκύνουν τὸν Λεύκολλον, ὡς ὀλιγάκις τούτου συμβεβηκότος πρότερον, ἐκείνῳ δ´ ἑκουσίως χειροήθη καὶ πρᾷον αὑτὸν ἐνδιδόντος τοῦ ποταμοῦ καὶ παρέχοντος ἀπράγμονα καὶ ταχεῖαν τὴν διάβασιν. χρησάμενος οὖν τῷ καιρῷ διεβίβαζε τὴν στρατιάν, καὶ γίνεται σημεῖον αὐτῷ χρηστὸν ἅμα τῇ διαβάσει. βόες ἱεραὶ νέμονται Περσίας Ἀρτέμιδος, ἣν μάλιστα θεῶν οἱ πέραν Εὐφράτου βάρβαροι τιμῶσι· χρῶνται δὲ ταῖς βουσὶ πρὸς θυσίαν μόνον, ἄλλως δὲ πλάζονται κατὰ τὴν χώραν ἄφετοι, χαράγματα φέρουσαι τῆς θεοῦ λαμπάδα, καὶ λαβεῖν ἐξ αὐτῶν ὅταν δεηθῶσιν οὐ πάνυ ῥᾴδιόν ἐστιν οὐδὲ μικρᾶς πραγματείας. τούτων μία, τοῦ στρατοῦ διαβάντος τὸν Εὐφράτην, ἐλθοῦσα πρός τινα πέτραν ἱερὰν τῆς θεοῦ νομιζομένην, ἐπ´ αὐτῆς ἔστη, καὶ καταβαλοῦσα τὴν κεφαλὴν ὥσπερ αἱ δεσμῷ κατατεινόμεναι θῦσαι τῷ Λευκόλλῳ παρέσχεν αὑτήν. ἔθυσε δὲ καὶ τῷ Εὐφράτῃ ταῦρον διαβατήρια. κἀκείνην μὲν αὐτοῦ τὴν ἡμέραν ηὐλίσατο, τῇ δ´ ὑστεραίᾳ καὶ ταῖς ἐφεξῆς προῆγε διὰ τῆς Σωφηνῆς, οὐδὲν ἀδικῶν τοὺς ἀνθρώπους, προσχωροῦντας αὐτῷ καὶ δεχομένους τὴν στρατιὰν ἀσμένους, ἀλλὰ καὶ τῶν στρατιωτῶν φρούριόν τι δοκοῦν ἔχειν χρήματα πολλὰ βουλομένων λαβεῖν, ‘ἐκεῖνο’ ἔφη ‘μᾶλλον τὸ φρούριον ἡμῖν ἐκκοπτέον ἐστί’, δεῖξας τὸν Ταῦρον ἄπωθεν ὄντα· ‘ταῦτα δ´ ἀπόκειται τοῖς νικῶσι’. συντείνας δὲ τὴν πορείαν καὶ τὸν Τίγριν διαβάς, ἐνέβαλεν εἰς τὴν Ἀρμενίαν.

Traduction française :

[24] XXIV. Lorsque Macharès, fils de Mithridate, qui occupait le Bosphore, lui envoya une couronne du prix de mille pièces d'or, en demandant à être mis au nombre des amis et des alliés de Rome, il jugea la première guerre finie. Laissant sur place Sornatius avec six mille soldats pour garder le Pont, il partit lui-même pour la seconde guerre, à la tête de douze mille fantassins et d'à peu près trois mille cavaliers. C'était, en apparence, un mouvement déraisonnable, étranger à toute saine réflexion, qui le poussait à se jeter au milieu de peuples guerriers et de cavaliers qui se comptaient par dizaines de mille, dans un pays immense, entouré de fleuves profonds et de montagnes aux neiges éternelles. Aussi les soldats, qui, même en d'autres circonstances, manquaient de discipline, le suivaient-ils à contre-coeur et en regimbant. A Rome, les démagogues poussaient des clameurs contre lui et attestaient les dieux que Lucullus poursuivait guerre sur guerre sans aucune nécessité pour l'État : il ne déposerait jamais les armes tant qu'il serait général, et chercherait toujours son profit personnel dans les dangers publics. En somme, avec le temps, ils accomplirent leur dessein. Pour le moment, Lucullus atteignit l'Euphrate à marches accélérées. Il le trouva gonflé et grossi par le mauvais temps, ce qui le contraria; car il faudrait du temps et du travail pour rassembler des embarcations ou construire des radeaux. Mais, à partir du soir, le courant commençait à se retirer; il diminua pendant la nuit; et, avec le jour, il laissa le fond du fleuve à découvert. Les gens du pays, voyant de petites îles apparaître dans le gué, et les eaux baisser dans le voisinage, adoraient Lucullus; car, d'après eux, ce phénomène, qui s'était rarement produit jusque-là, montrait la soumission et la docilité du fleuve, et promettait un passage tranquille et rapide. Profitant donc de l'occasion, Lucullus fit passer son armée; et un présage favorable accompagna ce passage. Au delà de l'Euphrate paissent des vaches consacrées à l'Artémis perse, la déesse qu'honorent le plus les Barbares de cette région; et ils s'en servent seulement pour les sacrifices; autrement elles sont lâchées en toute liberté dans le pays, marquées de l'emblème de la déesse, un flambeau; et ce n'est pas du tout une mince besogne d'en prendre quand il le faut. Une de ces bêtes, quand l'armée eut passé l'Euphrate, vint se placer sur une pierre vénérée, consacrée à la déesse; et baissant la tête comme celles qui sont retenues par des liens, s'offrit d'elle-même à Lucullus pour le sacrifice. Il l'immola à l'Euphrate avec un taureau, comme prix du passage. Il resta ce jour-là campé sur place; mais le lendemain et les jours suivants il avança en Sophène. Il ne faisait aucun mal aux gens qui se ralliaient à lui et accueillaient l'armée avec plaisir; bien plus, quand les soldats voulaient prendre une ville forte qui paraissait riche : « Voilà plutôt, disait-il, la forteresse qu'il nous faut enlever », et il montrait le Taurus au loin; puis il reprenait : « Quant à cette place, c'est le prix réservé aux vainqueurs. » Poursuivant ainsi sa route sans relâche, il passa le Tigre et envahit l'Arménie.





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Dernière mise à jour : 14/09/2006