HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Lucullus

ὡς



Texte grec :

[17] Ἐκ τούτου Σωρνάτιος μὲν ἐπὶ σίτου κομιδὴν ἐπέμφθη μετὰ δέκα σπειρῶν, καὶ καταδιωχθεὶς ὑπὸ Μενάνδρου, τῶν Μιθριδάτου στρατηγῶν ἑνός, ἀντέστη καὶ συμβαλὼν φόνον ἐποίησε πολὺν καὶ τροπὴν τῶν πολεμίων. αὖθις δὲ πεμφθέντος Ἀδριανοῦ μετὰ δυνάμεως, ὅπως ἐκ περιουσίας ἔχωσιν οἱ στρατιῶται σῖτον, οὐ περιεῖδε Μιθριδάτης, ἀλλ´ ἀπέστειλε Μενέμαχον καὶ Μύρωνα, πολλῶν μὲν ἱππέων, πολλῶν δὲ πεζῶν ἡγουμένους. οὗτοι πάντες ὡς λέγεται πλὴν δυεῖν κατεκόπησαν ὑπὸ τῶν Ῥωμαίων. καὶ Μιθριδάτης μὲν ἔκρυπτε τὴν συμφοράν, ὡς οὐ τοσαύτην οὖσαν ἀλλὰ μικράν, προσκεκρουκότων ἀπειρίᾳ τῶν στρατηγῶν, Ἀδριανὸς δὲ λαμπρῶς παρημείβετο τὸ στρατόπεδον, πολλὰς κατάγων ἁμάξας σίτου καὶ λαφύρων γεμούσας, ὥστε δυσθυμίαν μὲν αὐτῷ, ταραχὴν δὲ καὶ φόβον ἀμήχανον ἐμπεσεῖν τοῖς στρατιώταις. ἐδέδοκτο μὲν οὖν μηκέτι μένειν· ἐπεὶ δὲ προεξέπεμπον οἱ βασιλικοὶ τὰ σφέτερα χρήματα καθ´ ἡσυχίαν, τοὺς δ´ ἄλλους ἐκώλυον, ἤδη καὶ πρὸς ὀργὴν ἐπὶ τὰς ἐξόδους ὠθούμενοι καὶ βιαζόμενοι, τὰ μὲν χρήματα ἥρπαζον, αὐτοὺς δ´ ἀπέσφαττον. ὅπου καὶ Δορύλαος ὁ στρατηγός, οὐδὲν ἕτερον ἔχων ἢ τὴν πορφύραν περὶ αὑτόν, ἀπώλετο διὰ ταύτην, Ἑρμαῖος δ´ ὁ θύτης κατεπατήθη περὶ τὰς πύλας. αὐτὸς δ´ ὁ Μιθριδάτης, οὔτ´ ὀπαδοῦ τινος οὔθ´ ἱπποκόμου παραμείναντος αὐτῷ, συνεξέπεσεν ἀπὸ τοῦ στρατοπέδου τοῖς πολλοῖς ἀναμεμειγμένος, οὐδ´ ἵππου τῶν βασιλικῶν εὐπορήσας, ἀλλ´ ὀψέ που κατιδὼν αὐτὸν ἐν τῷ ῥεύματι τῆς τροπῆς ἐκείνης διαφερόμενον Πτολεμαῖος ὁ εὐνοῦχος ἵππον ἔχων αὐτὸς ἀπεπήδησε καὶ παρέσχεν. ἤδη γὰρ αὐτὸν οἱ Ῥωμαῖοι κατεῖχον ἐπικείμενοι, καὶ τάχει μὲν οὐκ ἀπελίποντο τοῦ λαβεῖν αὐτόν, ἀλλ´ ἦλθον ἔγγιστα τούτου, φιλοπλουτία δὲ καὶ μικρολογία στρατιωτικὴ τὸ πολλοῖς ἀγῶσι καὶ μεγάλοις κινδύνοις διωκόμενον ἐκ μακροῦ θήραμα Ῥωμαίους ἀφείλετο καὶ Λεύκολλον ἀπεστέρησε νικῶντα τῶν ἐπάθλων. ἦν μὲν γὰρ ἐν ἐφικτῷ τῆς διώξεως ὁ ὑπεκφέρων τὸν ἄνδρα ἵππος, ἡμιόνου δὲ τῶν τὸ χρυσίον κομιζόντων μεταξὺ τοῦ βασιλέως εἴτ´ ἀπὸ ταὐτομάτου παρεισπεσόντος, εἴτε τοῦ βασιλέως ἐπίτηδες ἐμβαλόντος αὐτὸν εἰς τοὺς διώκοντας, ἁρπάζοντες καὶ συλλέγοντες τὸ χρυσίον καὶ διαμαχόμενοι πρὸς ἀλλήλους καθυστέρησαν. καὶ οὐ τοῦτο μόνον αὐτῶν ἀπέλαυσε τῆς πλεονεξίας Λεύκολλος, ἀλλὰ καὶ τὸν ἐπὶ τῶν ἀπορρήτων τοῦ βασιλέως ὄντα Καλλίστρατον ὁ μὲν ἄγειν ἐκέλευσεν, οἱ δ´ ἄγοντες αἰσθόμενοι πεντακοσίους χρυσοῦς ὑπεζωσμένον ἀπέκτειναν. οὐ μὴν ἀλλὰ τούτοις μὲν ἐπέτρεψε τὸν χάρακα πορθῆσαι.

Traduction française :

[17] XVII. Après cela, Sornatius fut envoyé au ravitaillement avec dix compagnies. Poursuivi par Ménandre, un des généraux de Mithridate, il lui résista et engagea le combat, où il massacra beaucoup d'ennemis et eut le dessus. On envoya encore Adrien avec des troupes, pour que les soldats eussent du blé en abondance. Mithridate ne resta pas indifférent à cette opération; il envoya contre Adrien Ménémaque et Myron à la tête de forces nombreuses de cavalerie et d'infanterie. Toutes ces troupes, dit-on, sauf deux hommes, furent taillées en pièces par les Romains. Mithridate s'efforçait de pallier le désastre, en déclarant qu'il n'était pas si considérable, mais insignifiant, et que l'échec des généraux provenait de leur inexpérience. Mais Adrien passa fièrement devant le camp royal, en ramenant de nombreux chariots pleins de blé et de butin, en sorte qu'un découragement, un trouble et une terreur impossibles à rendre accablèrent les ennemis. Dans ces conditions, Mithridate avait résolu de ne plus s'attarder là. Mais, comme les officiers expédiaient d'avance leurs trésors en toute tranquillité et empêchaient les autres d'en faire autant, les simples soldats, pris de colère en se voyant refoulés de force à l'intérieur, leur arrachaient leurs effets et les massacraient eux-mêmes. Il arriva ainsi que Dorylaos, le général en chef, n'ayant plus rien que la pourpre qu'il portait, lui dut sa mort, et que le sacrificateur Hermaeos fut foulé aux pieds près des portes. Mithridate lui-même, à qui n'était resté ni un homme d'escorte ni un écuyer, s'échappa du camp, mêlé à la foule, sans qu'on lui eût même fait l'aumône d'un cheval d'officier; mais sur le soir, le voyant roulé par le flot de la déroute, l'eunuque Ptolémée, qui avait un cheval, sauta à terre pour le lui donner. Car déjà lés Romains le tenaient ils étaient sur lui, et, en se pressant, ils n'auraient pas manqué de le prendre, tant ils se trouvaient rapprochés de lui ! Mais la sordide avarice des soldats enleva aux Romains le gibier qu'ils poursuivaient depuis longtemps en livrant force combats et en courant de grands périls; elle priva Lucullus vainqueur du fruit de ses peines. Car, dans la poursuite, on avait pu parvenir au cheval qui emportait le Prince; mais en même temps un des mulets qui portaient l'or était tombé entre les mains des soldats, soit par hasard, soit parce que le Roi l'avait lancé exprès dans leurs rangs. Ils saisirent donc ce mulet, ramassèrent l'or, et, en se le disputant, se mirent en retard. Ce ne fut pas le seul mauvais service que leur avidité rendit à Lucullus; car il avait ordonné de lui conduire le secrétaire intime du Roi, Callistrate; mais ceux qui l'amenaient, voyant dans sa ceinture cinq cents pièces d'or, le tuèrent. Cependant Lucullus leur permit de piller le camp.





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Dernière mise à jour : 14/09/2006