Texte grec :
[30] Ἐνταῦθα καὶ παρὰ τοῦ Πάρθων βασιλέως ἧκε
πρεσβεία παρ´ αὐτόν, εἰς φιλίαν προκαλουμένου καὶ συμμαχίαν.
ἦν δ´ ἀσμένῳ ταῦτα τῷ Λευκόλλῳ, καὶ πάλιν
ἀντέπεμψε παρ´ ἑαυτοῦ πρέσβεις πρὸς τὸν Πάρθον, οἳ
κατεφώρασαν αὐτὸν ἐπαμφοτερίζοντα τῇ γνώμῃ καὶ
μισθὸν αἰτοῦντα κρύφα τοῦ συμμαχῆσαι τῷ Τιγράνῃ
τὴν Μεσοποταμίαν. ὡς οὖν ταῦθ´ ὁ Λεύκολλος ᾔσθετο,
Τιγράνην μὲν ἔγνω καὶ Μιθριδάτην παρελθεῖν ὥσπερ
ἀνταγωνιστὰς ἀπειρηκότας, ἀποπειρᾶσθαι δὲ τῆς Πάρθων
δυνάμεως καὶ στρατεύειν ἐπ´ αὐτούς, καλὸν ἡγούμενος
μιᾷ ῥύμῃ πολέμου τρεῖς ἐφεξῆς ὥσπερ ἀθλητὴς
βασιλεῖς καταπαλαῖσαι καὶ διὰ τριῶν τῶν ὑπὸ τὸν ἥλιον
μεγίστων ἡγεμονιῶν ἀήττητος καὶ νικῶν διεξελθεῖν.
ἔπεμψεν οὖν εἰς Πόντον τοῖς περὶ Σωρνάτιον ἡγεμόσιν,
ἐπιστείλας ἄγειν τὴν ἐκεῖ στρατιὰν πρὸς αὐτόν, ὡς ἐκ
τῆς Γορδυηνῆς ἀναβησόμενος. οἱ δὲ καὶ πρότερον χαλεποῖς
χρώμενοι καὶ δυσπειθέσι τοῖς στρατιώταις, τότε
παντελῶς ἀπεκάλυψαν αὐτῶν τὴν ἀκολασίαν, οὐδενὶ τρόπῳ
πειθοῦς οὐδ´ ἀνάγκης εὑρόμενοι προσαγαγέσθαι, μαρτυρομένους
καὶ βοῶντας ὡς οὐδ´ αὐτόθι μενοῦσιν, ἀλλ´ οἰχήσονται
τὸν Πόντον ἔρημον ἀπολιπόντες. ταῦτα πρὸς
Λεύκολλον ἀπαγγελθέντα καὶ τοὺς ἐκεῖ προσδιέφθειρε
στρατιώτας, ἤδη μὲν ὑπὸ πλούτου καὶ τρυφῆς βαρεῖς
γεγονότας πρὸς τὴν στρατείαν καὶ σχολῆς δεομένους,
ὡς δὲ τὴν ἐκείνων ἐπύθοντο παρρησίαν, ἄνδρας αὐτοὺς
ἀπεκάλουν καὶ μιμητέον αὐτοὺς ἔφασαν εἶναι· πολλὰ
γὰρ αὐτοῖς ἄξια σωτηρίας καὶ ἀναπαύσεως κατειργάσθαι.
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Traduction française :
[30] XXX. Alors il lui était aussi venu du Roi des Parthes
une ambassade, pour réclamer son amitié et son alliance.
Cette offre fit plaisir à Lucullus; et à son tour il envoya
une ambassade au Parthe. Elle prit sur le fait ce souverain,
dont la conduite était double, et qui demandait
en secret à Tigrane, pour prix de son alliance, la Mésopotamie.
Aussi, lorsque Lucullus l'apprit, il décida de
laisser de côté Tigrane et Mithridate comme des antagonistes
découragés, d'éprouver la puissance des Parthes
et de marcher contre eux. Il jugeait que ce serait beau
d'abattre dans une seule phase de la guerre, comme un
athlète, trois Rois de suite, et de passer, à travers les
trois plus grandes monarchies qui fussent sous le soleil,
indomptable et victorieux. Il envoya donc dans le Pont,
aux chefs de l'armée de Sornatius, l'ordre de lui amener
les troupes de là-bas, car il allait sortir de Gordyène.
Mais eux qui, déjà auparavant, trouvaient les soldats
difficiles à mener et indociles, dévoilèrent alors complètement
l'indiscipline de leurs subordonnés. Ces hommes
déclaraient que d'aucune façon, ni par persuasion, ni
par crainte, on ne les dominerait, et criaient qu'ils ne
resteraient même pas sur place, mais s'en iraient, laissant
le Pont désert. Cet état d'esprit, rapporté à Lucullus,
gagna, par contagion, ses propres soldats, qui déjà,
appesantis par la richesse et la débauche, regimbaient
devant la guerre et demandaient du repos. Apprenant
la liberté de langage de leurs camarades, ils dirent :
« Ce sont des hommes, et il faut les imiter; car nous aussi,
nous avons accompli bien des travaux qui devraient
nous valoir la vie sauve et le repos."
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