HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Lucullus

πραγματείας



Texte grec :

[26] Οὕτω δὲ τούτων προχωρούντων, ἄρας ὁ Λεύκολλος ἐπορεύετο πρὸς Τιγρανόκερτα, καὶ περιστρατοπεδεύσας ἐπολιόρκει τὴν πόλιν. ἦσαν δ´ ἐν αὐτῇ πολλοὶ μὲν Ἕλληνες τῶν ἀναστάτων ἐκ Κιλικίας, πολλοὶ δὲ βάρβαροι τοῖς Ἕλλησιν ὅμοια πεπονθότες, Ἀδιαβηνοὶ καὶ Ἀσσύριοι καὶ Γορδυηνοὶ καὶ Καππάδοκες, ὧν κατασκάψας τὰς πατρίδας, αὐτοὺς δὲ κομίσας ἐκεῖ κατοικεῖν ἠνάγκασεν. ἦν δὲ καὶ χρημάτων ἡ πόλις μεστὴ καὶ ἀναθημάτων, παντὸς ἰδιώτου καὶ δυνάστου τῷ βασιλεῖ συμφιλοτιμουμένου πρὸς αὔξησιν καὶ κατασκευὴν τῆς πόλεως. διὸ καὶ συντόνως ἐπολιόρκει {ὁ} Λεύκολλος αὐτήν, οὐκ ἀνέξεσθαι τὸν Τιγράνην οἰόμενος, ἀλλὰ καὶ παρὰ γνώμην ὑπ´ ὀργῆς καταβήσεσθαι διαμαχούμενον· ὀρθῶς οἰόμενος. πολλὰ δὲ Μιθριδάτης ἀπηγόρευσεν, ἀγγέλους πέμπων καὶ γράμματα, μὴ συνάπτειν μάχην, ἀλλὰ τοῖς ἱππεῦσι περικόπτειν τὴν ἀγοράν· πολλὰ δὲ Ταξίλης ἥκων παρ´ αὐτοῦ καὶ συστρατεύων ἐδεῖτο τοῦ βασιλέως φυλάττεσθαι καὶ φεύγειν ὡς ἄμαχον πρᾶγμα τὰ Ῥωμαίων ὅπλα. καὶ τά γε πρῶτα πρᾴως ἤκουε τούτων. ἐπεὶ δὲ πανστρατιᾷ μὲν αὐτῷ συνῆλθον Ἀρμένιοι καὶ Γορδυηνοί, πανστρατιᾷ δὲ Μήδους καὶ Ἀδιαβηνοὺς ἄγοντες οἱ βασιλεῖς παρῆσαν, ἧκον δὲ πολλοὶ μὲν ἀπὸ τῆς ἐν Βαβυλῶνι θαλάσσης Ἄραβες, πολλοὶ δ´ ἀπὸ τῆς Κασπίας Ἀλβανοὶ καὶ Ἴβηρες Ἀλβανοῖς προσοικοῦντες, οὐκ ὀλίγοι δὲ τῶν περὶ τὸν Ἀράξην νεμομένων ἀβασίλευτοι χάριτι καὶ δώροις πεισθέντες ἀπήντησαν, ἐλπίδων δὲ καὶ θράσους καὶ βαρβαρικῶν ἀπειλῶν μεστὰ μὲν ἦν τὰ συμπόσια τοῦ βασιλέως, μεστὰ δὲ τὰ συμβούλια, παρεκινδύνευσε μὲν ὁ Ταξίλης ἀποθανεῖν, ὑπεναντιούμενος τῇ γνώμῃ τῆς μάχης, ἐδόκει δὲ καὶ Μιθριδάτης φθονῶν ἀποτρέπειν μεγάλου κατορθώματος. ὅθεν οὐδ´ ἀνέμεινεν αὐτὸν ὁ Τιγράνης, μὴ μετάσχοι τῆς δόξης, ἀλλ´ ἐχώρει παντὶ τῷ στρατῷ, σφόδρα δυσφορῶν ὡς λέγεται πρὸς τοὺς φίλους, ὅτι πρὸς Λεύκολλον αὐτῷ μόνον, οὐ πρὸς ἅπαντας ὁ ἀγὼν ἔσοιτο τοὺς Ῥωμαίων στρατηγοὺς ἐν ταὐτῷ γενομένους. καὶ οὐ παντάπασιν ἦν τὸ θράσος αὐτοῦ μανιῶδες οὐδ´ ἄλογον, ἔθνη τοσαῦτα καὶ βασιλεῖς ἑπομένους καὶ φάλαγγας ὁπλιτῶν καὶ μυριάδας ἱππέων ἀποβλέποντος. τοξότας μὲν γὰρ καὶ σφενδονήτας δισμυρίους ἦγεν, ἱππεῖς δὲ πεντακισμυρίους καὶ πεντακισχιλίους, ὧν ἑπτακισχίλιοι καὶ μύριοι κατάφρακτοι ἦσαν, ὡς Λεύκολλος ἔγραψε πρὸς τὴν σύγκλητον, ὁπλιτῶν δέ, τῶν μὲν εἰς σπείρας, τῶν δ´ εἰς φάλαγγας συντεταγμένων, πεντεκαίδεκα μυριάδας, ὁδοποιοὺς δὲ καὶ γεφυρωτὰς καὶ καθαρτὰς ποταμῶν καὶ ὑλοτόμους καὶ τῶν ἄλλων χρειῶν ὑπηρέτας τρισμυρίους καὶ πεντακισχιλίους, οἳ τοῖς μαχομένοις ἐπιτεταγμένοι κατόπιν ὄψιν ἅμα καὶ ῥώμην παρεῖχον.

Traduction française :

[26] XXVI. A la suite de ces succès, Lucullus leva le camp et marcha sur Tigranocerte, devant laquelle il mit le siège. Il y avait dans cette ville beaucoup de Grecs, de ceux qui avaient été chassés de Cilicie, et aussi beaucoup de Barbares, victimes du même traitement que les Grecs, Adiabéniens, Assyriens, Gordyéniens, Cappadociens, dont Tigrane avait ruiné la patrie et qu'il avait forcés, en les emmenant à sa suite, de s'installer là. Tigranocerte était pleine de richesses et d'objets d'art, tous les habitants, particuliers ou souverains, rivalisant avec le Roi pour l'accroître et l'embellir. C'est aussi pourquoi Lucullus poursuivait activement le siège, estimant avec raison que Tigrane, loin de s'y résigner, n'écouterait que sa colère et quitterait les hauteurs, fût-ce hors de propos, pour livrer un combat décisif. Mithridate au contraire dissuada vivement son allié, par messagers et par lettres, de livrer bataille; il l'engageait à se contenter de couper le ravitaillement à l'ennemi par sa cavalerie. Taxile aussi, son envoyé à l'armée du Roi des Rois, priait instamment celui-ci de rester sur ses gardes et de ne pas se heurter aux armes des Romains, qui étaient irrésistibles. Au début, Tigrane écoutait ces conseils avec patience. Mais quand les Arméniens et les Gordyéniens l'eurent rejoint avec toutes leurs forces, que les Rois de Médie et d'Adiabène, amenant leurs sujets, furent aussi présents avec toutes leurs forces, qu'arrivèrent en grand nombre de la mer, de Babylone, les Arabes, en grand nombre de la mer Caspienne les Albanais et les Ibères leurs voisins, qu'on vit même, en quantité appréciable, les riverains de l'Araxe, peuples sans Roi, séduits à force d'avances et de présents, les banquets du Roi retentissaient d'espoirs bruyants, de défis et de menaces barbares; et ses conseils aussi. Taxile risqua la mort parce qu'il s'opposait au combat, et l'on attribuait à l'envie les efforts de Mithridate pour détourner Tigrane de ce qui devait être un grand succès. Aussi Tigrane ne l'attendit-il même pas, de peur de l'associer à sa gloire. Il partit avec toute son armée, supportant mal la pensée, comme il le disait, paraît-il, à ses amis, d'avoir à combattre contre Lucullus seul : il aurait voulu avoir en face de lui tous les généraux de Rome, rassemblés au même endroit. Et cette bravade n'était pas si folle, ni si déraisonnable, puisqu'il voyait à sa suite tant de peuples et de Rois, des phalanges d'hoplites et des dizaines de milliers de cavaliers. Car il menait avec lui vingt mille archers et frondeurs, et cinquante-cinq mille cavaliers, dont dix-sept mille armés de toutes pièces, comme Lucullus l'écrivit au Sénat. Les fantassins, rangés, les uns en compagnies, les autres en phalanges, étaient cent cinquante mille. Il y avait enfin des pionniers, des pontonniers, des nettoyeurs de fleuves, des bûcherons et des auxiliaires d'autres métiers, trente-cinq mille en tout, qui, placés derrière les combattants, contribuaient au bon aspect et à la force de l'armée.





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Dernière mise à jour : 14/09/2006