HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Lucullus

εἶχε



Texte grec :

[18] Τὰ δὲ Κάβηρα λαβὼν καὶ τῶν ἄλλων φρουρίων τὰ πλεῖστα, θησαυρούς τε μεγάλους εὗρε καὶ δεσμωτήρια, πολλῶν μὲν Ἑλλήνων, πολλῶν δὲ συγγενῶν τοῦ βασιλέως καθειργμένων, οἷς πάλαι τεθνάναι δοκοῦσιν οὐ σωτηρίαν, ἀλλ´ ἀναβίωσιν καὶ δευτέραν τινὰ γέννησιν ἡ Λευκόλλου χάρις παρέσχεν. ἑάλω δὲ καὶ ἀδελφὴ τοῦ Μιθριδάτου Νύσσα σωτήριον ἅλωσιν· αἱ δ´ ἀπωτάτω τοῦ κινδύνου καὶ καθ´ ἡσυχίαν ἀποκεῖσθαι δοκοῦσαι περὶ Φαρνάκειαν ἀδελφαὶ καὶ γυναῖκες οἰκτρῶς ἀπώλοντο, Μιθριδάτου πέμψαντος ἐπ´ αὐτὰς ἐκ τῆς φυγῆς Βακχίδην εὐνοῦχον. ἦσαν δὲ μετὰ πολλῶν ἀδελφαί τε δύο τοῦ βασιλέως, Ῥωξάνη καὶ Στάτειρα, περὶ τετταράκοντα ἔτη παρθενευόμεναι, καὶ γαμεταὶ δύο, γένος Ἰωνίδες, Βερενίκη μὲν ἐκ Χίου, Μονίμη δὲ Μιλησία. ταύτης ὁ πλεῖστος ἦν λόγος ἐν τοῖς Ἕλλησιν, ὅτι τοῦ βασιλέως πειρῶντος αὐτὴν καὶ μυρίους πεντακισχιλίους χρυσοῦς προσπέμψαντος ἀντέσχε, μέχρι οὗ γάμων ἐγένοντο συνθῆκαι καὶ διάδημα πέμψας αὐτῇ βασίλισσαν ἀνηγόρευσεν. αὕτη καὶ παρὰ τὸν ἄλλον χρόνον ἀνιαρῶς εἶχε, καὶ ἀπεθρήνει τὴν τοῦ σώματος εὐμορφίαν, ὡς δεσπότην μὲν ἀντ´ ἀνδρὸς αὐτῇ, φρουρὰν δὲ βαρβάρων ἀντὶ γάμου καὶ οἴκου προξενήσασαν, πόρρω δέ που τῆς Ἑλλάδος ἀπῳκισμένη τοῖς ἐλπισθεῖσιν ἀγαθοῖς ὄναρ σύνεστι, τῶν δ´ ἀληθινῶν ἐκείνων ἀπεστέρηται. καὶ δὴ τοῦ Βακχίδου παραγενομένου καὶ προστάξαντος αὐταῖς ἀποθνῄσκειν, ὡς ἑκάστῃ δοκοίη ῥᾷστον εἶναι καὶ ἀλυπότατον, περισπάσασα τῆς κεφαλῆς τὸ διάδημα τῷ τραχήλῳ περιῆψε καὶ ἀνήρτησεν ἑαυτήν. ταχὺ δ´ ἀπορραγέντος, ‘ὦ κατηραμένον’ ἔφη ‘ῥάκος, οὐδὲ πρὸς τοῦτό μοι χρήσιμον ἔσῃ;’ κἀκεῖνο μὲν ἀπέρριψε προσπτύσασα, τῷ δὲ Βακχίδῃ τὴν σφαγὴν παρέσχεν. ἡ δὲ Βερενίκη κύλικα φαρμάκου λαβοῦσα, τῆς μητρὸς αὐτῇ παρούσης καὶ δεομένης, μετέδωκε, καὶ συνεξέπιον μὲν ἀμφότεραι, ἤρκεσε δ´ ἡ τοῦ φαρμάκου δύναμις εἰς τὸ ἀσθενέστερον σῶμα, τὴν δὲ Βερενίκην οὐχ ὅσον ἔδει πιοῦσαν οὐκ ἀπήλλαξεν, ἀλλὰ δυσθανατοῦσα τοῦ Βακχίδου σπεύδοντος ἀπεπνίγη. λέγεται δὲ καὶ τῶν ἀγάμων ἀδελφῶν ἐκείνων τὴν μὲν ἐπαρωμένην πολλὰ καὶ λοιδοροῦσαν ἐκπιεῖν τὸ φάρμακον, τὴν δὲ Στάτειραν οὔτε δύσφημόν τι φθεγξαμένην οὔτ´ ἀγεννές, ἀλλ´ ἐπαινοῦσαν τὸν ἀδελφόν, ὅτι περὶ τοῦ σώματος κινδυνεύων οὐκ ἠμέλησεν αὐτῶν, ἀλλὰ προὐνόησεν ἐλευθέρας καὶ ἀνυβρίστους ἀποθανεῖν. ταῦτα μὲν οὖν φύσει χρηστὸν ὄντα καὶ φιλάνθρωπον ἠνία τὸν Λεύκολλον.

Traduction française :

[18] XVIII. Ayant pris Cabires et la plupart des autres places fortes, il y trouva de grands trésors et des prisons où étaient détenus beaucoup de Grecs, et aussi beaucoup de parents du Roi. On les croyait morts depuis longtemps, mais la bonté de Lucullus leur apporta la résurrection et comme une seconde naissance. On prit aussi une soeur de Mithridate, Nyssa; et cette capture la sauva. Mais celles qui paraissaient les plus éloignées du danger, dans leur paisible retraite de Pharnacée, moururent de façon lamentable. Mithridate, après sa fuite, leur avait envoyé l'eunuque Bacchide. Entre autres femmes nombreuses, il y avait là deux soeurs du Roi, Roxane et Statire, âgées d'environ quarante ans et qui n'étaient pas mariées; et deux de ses épouses, de race ionienne, Bérénice de Chio et Monime de Milet. Monime avait une grande réputation parmi les Grecs, parce que le Roi, désireux de la séduire, lui ayant envoyé cinq mille pièces d'or, elle résista jusqu'à la conclusion du mariage et jusqu'au moment où il lui envoya un diadème et la déclara Reine. Depuis longtemps elle souffrait d'une langueur incurable, et elle déplorait la beauté de son corps, qui lui avait valu un maître au lieu de mari, une garde de soldats barbares au lieu de ménage et de maison, et qui l'exilait loin de la Grèce, pour lui donner l'ombre des biens jadis espérés en lui faisant perdre les biens réels. Aussi, lorsque Bacchide vint leur donner l'ordre de mourir, chacune de la façon qui lui paraîtrait la plus facile et la moins douloureuse, elle ôta de sa tête son diadème et le serra autour de son cou pour s'étrangler. Mais, comme il s'était vite rompu : « Maudit tissu ! dit-elle; tu ne me serviras même pas à cela ! » Elle le jeta en crachant dessus, et se fit égorger par Bacchide. Bérénice, elle, prit une coupe de poison; et, sur la demande de sa mère qui était là, lui permit de la partager. Elles vidèrent la coupe à elles deux; et la force du poison suffit pour le corps le plus faible, {celui de la mère} ; quant à Bérénice, n'en ayant pas bu suffisamment, elle vivait encore. Comme elle n'arrivait pas à mourir, elle s'étrangla avec l'aide de Bacchide. On dit que, des soeurs non mariées dont j'ai parlé plus haut, l'une but le poison en lançant beaucoup d'imprécations et d'injures à Mithridate. Statire, au contraire, ne dit rien de malsonnant, ni de lâche; elle louait même son frère de ne pas les oublier, tout en risquant sa propre vie, et de pourvoir à ce qu'elles mourussent libres et sans avoir subi d'outrage. Ces événements contrarièrent Lucullus, qui était naturellement bon et humain.





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Dernière mise à jour : 14/09/2006